Interview

Interview - "Le retour de Michelin en MotoGP supposait un challenge technique"

Michelin détail

Photo de: Chris Von Wieldt

Hiroshi Aoyama, Repsol Honda Team
Hiroshi Aoyama, Repsol Honda Team
Marc Marquez, Repsol Honda Team
Marc Marquez, Repsol Honda Team
La nouvelle signalisation Michelin dans la voie des stands
Marc Marquez, Repsol Honda Team
Marc Marquez, Repsol Honda Team
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, avec Silvano Galbusera
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Marc Marquez, Repsol Honda Team
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Marc Marquez, Repsol Honda Team et Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Transporteur Michelin
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing et Marc Marquez, Repsol Honda Team et Pol Espargaro, Monster Yamaha Tech 3 et Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Départ : Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing mène
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Détail des pneus Michelin

Il y a un an quasi jour pour jour, Michelin remportait l'appel d'offres pour (re)devenir le fournisseur officiel de pneumatiques en MotoGP. Un retour aux affaires qui interviendra en 2016 après sept saisons d'absence de la discipline, et qui suppose donc un programme de tests important pour s'adapter à la nouvelle réglementation technique.

Pour ce faire, douze séances d'essais ont été planifiées en cours de saison pour le manufacturier clermontois. Après les trois premières, Motorsport.com a rencontré Pascal Couasnon, le directeur de la Compétition chez Michelin, pour faire le point sur le développement des pneus 2016.

Les premiers essais de l'année, menés en Malaisie en février puis au Qatar en mars, ont ainsi permis à Michelin de recueillir des données essentielles. "La première certitude que nous avons à l'issue de ces premiers tests, c'est que notre pneu arrière est déjà dans le coup", assure Pascal Couasnon, "Notre objectif à présent est de parvenir à trouver le bon équilibre avant-arrière."

Nous devons maintenant trouver le bon équilibre entre les pneus avant et arrière

Pascal Couasnon, directeur de la Compétition Michelin

A Sepang en février, la séance classique avait été prolongée d'une journée pour le manufacturier français. Un premier roulage effectué dans la fournaise malaisienne, par 34°C dans l'air et près de 55°C en piste. Des conditions idéales pour procéder à des simulations de course et mettre à l'épreuve les enveloppes clermontoises.

Pas moins de quatre pneus avant et trois pneus arrière avaient ainsi été testés. Les premiers présentant des caractéristiques de carcasses différentes, plus ou moins rigides, afin de favoriser soit l'agilité en entrée de virage, soit la stabilité au freinage. Plusieurs mélanges de gomme avaient par ailleurs été testés sur les pneus arrière.

Michelin avance donc prudemment, et passe en revue un large éventail de pneumatiques avant de fixer une orientation technique pour 2016. "Les caractéristiques de nos pneus seront bien sûr sensiblement différentes de celles des Bridgestone", poursuit Pascal Couasnon, "Nous souhaitons fournir aux pilotes des produits qui les mettent en confiance, de sorte qu'ils puissent d'emblée exprimer leur potentiel."

A cet effet, les pilotes titulaires ont donc rejoint les essayeurs pour les deuxièmes tests.

Capitaliser sur les expériences passées

Fournisseur historique du MotoGP de 1972 à 2008, Michelin peut par ailleurs compter sur sa riche expérience dans la catégorie, émaillée de quelque 26 titres Pilotes. "Nous ne sommes pas partis d'une feuille blanche", reprend Pascal Couasnon, "Nous avons pu réutiliser une partie des données que nous avions en 2008. Depuis notre retrait de la discipline il y a sept ans, le règlement technique a finalement peu changé."

Des certitudes agrémentées de l'expérience acquise dans différentes championnats de vitesse, tels que le CEV (Espagne) et le CIV (Italie). "Nous avons aussi pu nous appuyer sur les bases jetées dans les championnats nationaux dans lesquels nous sommes déjà engagés. Ces données, combinées à notre passif relativement récent en MotoGP, nous permettent d'ores et déjà de construire sur un socle solide de connaissances."

Challenge technique

Le MotoGP, Michelin l'avait quitté à la fin de la saison 2008. Une décision motivée, comme lors de son retrait de la F1, par l'instauration du manufacturier unique. Le groupe auvergnat déplorait à l'époque que la compétition entre pneumaticiens soit sacrifiée sur l'autel de la réduction des coûts.

Mais, depuis, les avis ont bien évolué à Clermont-Ferrand. "Jusque très récemment, nous pensions que le meilleur moyen d'être challengé, c'était d'être confronté à un autre concurrent", explique le patron de Michelin Motorsport, "Mais force est de constater qu'un nombre important de disciplines sont depuis passées en monomarque. Devant le risque de rester sur la touche, nous avons donc considéré que le challenge pouvait aussi être technique."

A la différence de la F1, du moins jusqu'à aujourd'hui, Michelin a donc accepté de faire son retour dans le pinacle des courses moto grâce à un ajustement du règlement. "Aujourd'hui, la F1 est un non-challenge technique", assure Pascal Couasnon, "Faire des pneus pour le spectacle, qui ne durent que quelques tours, avec des dimensions qui n'autorisent aucun transfert de technologies par la suite, ne nous intéresse pas."

Le MotoGP constitue pour nous un vrai défi. A la différence de la F1, qui est un non-challenge technique

Pascal Couasnon

Michelin a donc milité auprès de la Dorna - la société qui gère les droits commerciaux de la MotoGP - pour un changement de dimensions sur les pneus dans la discipline, avec succès. "Lorsque nous avons répondu à l'appel d'offres, nous avons proposé que les pneus passent du 16.5 pouces, à 17 pouces, car toutes les hyper-sportives de série sont aujourd'hui en 17. Et la Dorna a accepté. Dès lors, notre engagement en MotoGP a pris tout son sens. Ce retour est par ailleurs conforté par l'assurance de rejoindre la catégorie reine de la moto, avec les meilleures machines et les meilleurs pilotes. Je ne pense pas qu'on puisse en dire autant de la F1 actuellement."

Un retour que Michelin prépare activement, et avec minutie. Une nouvelle gamme de pneumatiques sera testée au Mugello en juin, dans la foulée du Grand Prix d'Italie, en présence des pilotes officiels. La marque clermontoise travaillera alors sur les mélanges de gommes, afin de proposer, in fine, des pneus polyvalents et adaptés à l'ensemble des motos du plateau ainsi qu'aux pilotes. "Ces nouvelles enveloppes demandent bien sûr aux pilotes de s'adapter, mais les retours sont bons jusqu'ici", termine Pascal Couasnon.

La structure et le profil de ces enveloppes devraient être par la suite clairement définis à l'issue des essais de Valence, en novembre. Avant le grand saut en 2016.

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