Plus de 30°C à Jerez : les pilotes s'attendent à une course éprouvante

Avec un report de deux mois dû à la crise du coronavirus, c'est dans une chaleur inhabituelle que les pilotes MotoGP abordent le Grand Prix d'Espagne, à Jerez. Le premier avant-goût qu'ils en ont eu leur prédit une course éprouvante.

Le paddock

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Gold and Goose / Motorsport Images

La reprogrammation du Grand Prix d'Espagne de mai à juillet avait d'emblée causé quelques inquiétudes aux pilotes et aux techniciens, qui craignaient la chaleur bouillante de l'Andalousie à cette époque de l'année. Le test organisé mercredi a confirmé les anticipations météorologiques et tous ont observé la hausse progressive du thermomètre… avec quelques sueurs froides.

Déjà 30°C en matinée, 35°C l'après-midi à l'horaire qui sera celui de la course dimanche. Quant au bitume, s'il n'était qu'à 44°C le matin, il a grimpé à 58°C degré au fil de la journée. Certains pilotes ont eu le sentiment d'être en Asie, sur les courses les plus chaudes et aux conditions les plus extrêmes qu'il leur est donné de disputer.

"La chaleur est incroyable ! Peut-être plus qu'en Malaisie. C'est dingue. La température au sol est plus élevée que là-bas et pour les pneus c'est impossible", s'exclamait Andrea Dovizioso à l'issue de ce test. "Les températures changent complètement entre le matin et l'après-midi, comme c'est toujours le cas à Jerez, sauf que 58°C, on n'a jamais vu ça."

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"Tant qu'on fait six ou sept tours consécutifs, c'est une chose, que ce soit pour le physique ou les pneus, mais 25 c'est une autre histoire", ajoute Dovizioso, qui craint que la course en paquet s'avère impossible dimanche : "[Mercredi] après-midi, quand on a commencé et que j'étais derrière certains pilotes, c'était incroyable. La course sera très chaude pour tout le monde."

"On pouvait le ressentir sur la moto", témoigne lui aussi Bradley Smith. "C'était quelque chose de similaire à ce qu'on a eu en Thaïlande lors de notre tout premier test. Ce sera intéressant, je pense qu'on n'a jamais eu ce genre de températures pour une distance de course."

Bradley Smith, Aprilia Racing Team Gresini

"Ce sera dur, c'est sûr, pour les pneus et surtout pour les pilotes", pressent Danilo Petrucci. "On commence cette course sans données du passé et on s'attend, je crois, à 20°C de plus au sol qu'au mois de mai. Je pense que ce sera une surprise pour tout le monde."

"Pour les pilotes c'est exigeant, mes mains étaient à 1000 millions de degrés ! La moto est très chaude et physiquement, c'est très exigeant", constate Aleix Espargaró, qui tient à souligner la qualité du bitume dans ces conditions : "Lorsqu'une course est bosselée ou qu'elle est dangereuse, on le dit, mais on doit dire aussi quand la piste est bonne et c'est le cas, car avec [l'asphalte à] 60°C on a tous été très compétitifs, de nombreux pilotes tournaient en 1'38, alors ça veut dire que la surface est fantastique."

La confiance règne pour Michelin

Alors que le pneu arrière est tout particulièrement mis à rude épreuve à Jerez, avec notamment une injection de 60°C dans la gomme au freinage du premier virage, Michelin compte sur sa nouvelle carcasse se voulant à la fois plus performante et plus résistante pour répondre à ce défi, ainsi que sur une allocation repensée pour être un cran plus dure qu'initialement prévue.

"À l'arrière, nous avons introduit un mélange plus dur, en éliminant celui qui aurait dû être le soft parce qu'avec ces températures il n'aurait pas fonctionné. Au vu des résultats d'hier, cela semblait être le bon choix", explique Piero Taramasso à Motorsport.com. "À l'avant, par contre, nous sommes restés sur le même centrage, car nous avions déjà prévu des températures élevées : l'année dernière, l'asphalte avait frôlé les 50°C le vendredi et nous étions déjà allés vers des solutions dures."

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Lors du test de mercredi, quasiment tous les pneus ont été utilisés, ce qui a permis à Michelin et aux équipes de se faire une première idée de ce qu'il leur faut attendre pour le week-end. "Le seul qu'ils n'ont pas essayé, c'est le pneu arrière dur, mais même avec les deux autres options certains pilotes ont réussi à faire 22-24 tours avec le même pneu et tout semblait sous contrôle", observe le responsable. "Le soft et le medium fonctionnaient bien. Ils ne donnaient pas de problème de durée de vie ou de surchauffe."

Au vu de ces premiers éléments, Michelin estime que l'on s'oriente vers le choix du pneu dur ou du medium à l'avant, et du medium ou du soft à l'arrière. Mais Piero Taramasso prévient : "La température pourrait encore augmenter et il pourrait y avoir la nécessité de s'orienter vers la gomme dure."

L'ingénieur italien n'a en tout cas rien observé d'inquiétant et il se veut confiant : "Ceux qui choisiront une solution agressive, en misant sur le soft, devront probablement gérer une dégradation. Par contre, ceux qui prendront un medium ou un soft pourront attaquer du début à la fin. Il faudra voir également quel sera le rythme en course, ce qui dépendra aussi de la température et du grip offert par la piste. Hier, nous étions dans la fenêtre basse des 1'38 et je crois qu'avec un pneu medium c'est un rythme qui ne requerra pas trop de gestion."

Propos recueillis par Matteo Nugnes

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