Mir a préféré un "choix facile" à la stratégie de Binder

Joan Mir a songé à rester en piste quand la pluie a fait son arrivée au GP d'Autriche, avant de finalement changer de moto. Même si Brad Binder a gagné en faisant l'inverse, le pilote Suzuki estime que les deux stratégies se valaient et assume d'avoir fait le choix le plus prudent pour le championnat.

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Gold and Goose / Motorsport Images

Joan Mir a passé une grande partie du Grand Prix d'Autriche 2021 juste devant Brad Binder, vainqueur de la course grâce à un pari audacieux : rester en piste quand la pluie est arrivée. Le Champion du monde en titre est peut-être passé à côté de son premier succès de l'année en préférant changer de moto, mais il n'a pas de véritable regret. Acteur discret de la course, Mir est finalement l'un des pilotes qui a fait la meilleure opération avec une quatrième place qui lui a permis de remonter au deuxième rang du championnat, à égalité avec Pecco Bagnaia, et de reprendre quatre points à Fabio Quartararo.

Le pilote Suzuki n'était pourtant que septième en début d'épreuve, et même brièvement huitième après avoir été doublé par Binder. Mir a repris l'avantage sur le futur vainqueur avant de dépasser Jack Miller et de profiter de la chute de Johann Zarco. La cinquième place lui semblait promise avant l'arrivée de la pluie, tournant de la course. Mir a donc changé de machine, ce qui l'a fait dégringoler au 13e rang avant une remontée jusqu'à la quatrième place dans le dernier tour, doublant Quartararo au passage.

"Je dois dire que c'était une course folle", reconnaît Mir. "C'était assez amusant à la fin, parce que je pense que personne ne connaissait son vrai résultat après l'arrivée. Sur le sec, je n'avais pas autant de traction qu'à la course précédente, c'est une chose que je ne comprends pas mais nous devons faire des analyses pour connaitre l'origine [du problème]. Je ne sais pas. Et il faudra résoudre ce problème pour la prochaine [course] parce que je ne pouvais pas du tout rouler à mon rythme au début."

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La pluie arrivée en fin d'épreuve a offert une opportunité à Joan Mir de faire mieux, et bien qu'il ait songé à prendre le même pari que Brad Binder en restant en piste, il a préféré suivre les leaders dans la voie des stands pour basculer sur une machine équipée de pneus pour la pluie. "Sincèrement, j'ai pensé à rester en piste parce qu'il ne restait que trois tours, et je pense qu'on aurait pu se battre pour la victoire parce que Binder est resté [en piste]."

"Mais de l'autre côté, j'étais dans le groupe et j'ai vu Fabio, Bagnaia, tous mes rivaux directs, rentrer et j'ai décidé de faire la même chose, donc c'était un choix facile à faire : les suivre, c'est tout. Mais parce qu'il ne restait que trois tours, à certains moments je me suis dit : 'Qu'est-ce qu'on fait ?' Mais c'est bien. Je pense que nous aurions probablement eu les mêmes chances de gagner en restant en piste ou en s'arrêtant pour changer de pneus."

Tous les pilotes en slicks n'étaient en effet pas capables d'afficher le même rythme que Brad Binder. Bagnaia a reconnu qu'il n'aurait probablement pas fait aussi bien, et dans le dernier tour, Luca Marini, Valentino Rossi et Aleix Espargaró ont respectivement perdu une, trois et dix secondes sur le Sud-Africain en roulant aussi avec des pneus pour piste sèche. Mais comme Quartararo, Mir a jugé plus prudent de rentrer aux stands dans l'optique du championnat : "Évidemment que si j'avais été dans une autre position, j'aurais décidé de rester [en piste]. Je pense que Binder a fait ce qu'il fallait. Mais je pense qu'il faut aussi penser aux points, dans certaines conditions."

Même si les pilotes en pneus pluie ont repris une quinzaine de secondes à Binder dans le dernier tour, ils ont eu du mal à utiliser ces gommes quand ils sont ressortis de l'allée des stands. Joan Mir était en plus dans une certaine confusion car il doutait d'être équipé des pneus pluie mediums qu'il avait rodés pendant les essais libres, à raison puisque Suzuki a finalement opté pour les pneus pluie tendres.

"C'était ma première course flag-to-flag parce que dans la précédente [au Mans], je n'ai pas pu rester sur la moto dans le tour précédent [le changement de moto]. Donc je ne savais pas vraiment quels pneus j'avais, je ne savais pas si c'était les tendres, les pluie tendres ou les pluie mediums. Et je ne savais pas s'il s'agissait de pneus rodés, il y a une grosse différence entre eux."

"J'ai simplement essayé de faire chauffer les pneus le plus vite possible. J'ai eu quelques soucis avec l'avant, surtout sur les portions de piste les plus sèches. C'était vraiment dur en entrée de courbe. Quand j'ai réalisé que j'avais le tendre, je me suis dit que c'était l'explication. Mais oui, c'était difficile."

Le choix fait par Suzuki a peut-être privé Mir d'une remontée jusqu'au podium : "Je pense qu'avec les mediums, nous aurions eu une plus grande chance de revenir sur Bagnaia ou Jorge, qui étaient avec moi."

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Avec Angus Martin

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