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Joan Mir fier de son parcours de gros bosseur

De ses débuts dans l'école de pilotage du père de Jorge Lorenzo jusqu'à la consécration du titre MotoGP conquis cette année, Joan Mir explique sa progression fulgurante par ses efforts et sa capacité à vite s'adapter à ses motos.

Le vainqueur Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Sacré Champion du monde dès sa deuxième saison dans la catégorie reine, Joan Mir a mis son titre sur le compte des efforts incessants qu'il fournit pour se montrer au niveau et de sa grande capacité d'adaptation, deux valeurs qui se sont exprimées dès l'enfance et tout au long de sa carrière fulgurante.

"Je me suis battu toute ma vie pour ça. Depuis mes dix ans j'ai eu ce rêve à l'esprit et je n'ai jamais cessé de le poursuivre tant que je n'ai pas décroché ce titre", expliquait le pilote de 23 ans lorsque la consécration est arrivée, exprimant sa reconnaissance envers les "nombreuses personnes qui ont été à [ses] côtés pour [qu'il soit] celui [qu'il est] aujourd'hui et [qu'il] obtienne ce résultat", et "pas uniquement cette année, par le passé également".

Lorsqu'il se remémore ses premiers pas, les souvenirs de Joan Mir se croisent avec la carrière de Jorge Lorenzo, Majorquin comme lui, de dix ans son aîné, et fils de celui qui le coachait dans la première école de pilotage à laquelle il ait été inscrit. "J'ai fait mes débuts dans l'école du père de Lorenzo. Voir Jorge qui gagnait beaucoup à l'époque a clairement été une inspiration pour devenir un jour pilote MotoGP", souligne-t-il.

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Cette école, Chicho Lorenzo dit l'avoir créée par orgueil, après avoir été "jeté comme un chien de l'entourage de [son] fils à ses 18 ans", soit au moment où celui-ci atteignait le plus haut niveau en 250cc, lancé vers la conquête de cinq titres mondiaux. "J'avais juré de prouver que je pouvais former toute une génération de pilotes majorquins pour les mener au titre mondial. Quatorze ans plus tard, l'objectif est atteint", se félicitait le père du premier lauréat venu des Baléares lorsque le pilote Suzuki a à son tour fêté son sacre MotoGP.

Jamais avare de propos polémiques, toutefois, Chicho Lorenzo a poussé Joan Mir à donner sa propre version de leur collaboration passée et à insister sur l'investissement qui a été le sien lorsqu'il n'a plus été un écolier comme les autres. "Le père de Jorge a dit que je n'étais pas très sérieux dans ce que je faisais à ce moment-là. Or ça contredit beaucoup ce que disent ceux qui m'entouraient ces années-là, parce que je suis un gars qui travaille plus que les autres", a fait savoir le nouveau champion.

"Je pense qu'il me juge pour ma première année de pilote, or à neuf ans on ne peut pas demander à un garçon de prendre les choses super sérieusement car à ce moment-là je ne savais pas ce que je voulais, si je voulais continuer l'école ou la moto. Je n'avais pas les idées claires. Alors c'est ce que Chicho a vu et il a dit cela. Mais ensuite je suis allé avec d'autres personnes et ces personnes ont dit que j'étais celui qui travaillais le plus pour en arriver où j'en suis à présent, et c'est la réalité."

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Deux ans après avoir fait ses premiers pas dans le clan Lorenzo, Joan Mir a intégré le centre technologique sportif des îles Baléares, pour ensuite gravir les échelons des compétitions régionales et nationales. Gros travailleur, il se targue aussi d'avoir su se pousser à rapidement s'adapter en toute circonstance dès lors qu'il a clairement choisi de faire de la moto plus qu'une passion, une véritable carrière. Il faut dire qu'il y a aussi été poussé, car d'année en année il a dû changer de monture.

"On a développé ça les années qui ont précédé mon arrivée dans le Championnat du monde", explique-t-il en évoquant sa grande capacité d'adaptation. "J'ai commencé en Copa Bankia, avec des minimotos, et j'ai pu gagner dès ma première année, puis j'ai fait le pré-GP en 125cc, et ma seule chance était de gagner à ma première année, sinon je rentrais chez moi, alors j'attaquais comme une bête ! J'ai aussi gagné en 125cc à ma première année, sans avoir jamais roulé sur de grandes pistes. Et puis il y a eu la Rookies Cup, en Moto3, la première année j'étais tout petit, je n'avais même pas la force pour piloter la Moto3 mais la deuxième année je me suis battu pour le titre, que Martín a gagné."

De toute ma vie je n'ai jamais eu la même moto deux années de suite. C'est la première fois… et ça ne s'est pas mal passé en fait !

Joan Mir

"Ensuite je suis passé en CEV Moto3, avec Ioda. Je savais que c'était une opportunité. Ce n'était pas la meilleure moto, mais une moto dans une équipe qui voulait que je gagne. Pour une raison quelconque, je n'ai pas gagné le CEV, mais j'ai été le premier à aller en Championnat du monde. Là, il y a eu KTM, puis Honda, Kalex… C'est ce qui a beaucoup accéléré mon processus d'adaptation, parce que de toute ma vie je n'ai jamais eu la même moto deux années de suite. C'est la première fois… et ça ne s'est pas mal passé en fait !" constate le pilote Suzuki.

Titré en Moto3 à sa deuxième saison, en 2017, Joan Mir a intégré le Moto2 la saison suivante, mais très vite l'appel du MotoGP s'est fait sentir et il a accepté l'offre de Suzuki pour rejoindre l'élite dès 2019, sans attendre le succès dans la catégorie intermédiaire. Bien lui en a pris, car dès sa deuxième année le voici successeur de Marc Márquez avec en poche le titre le plus prestigieux.

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"Course après course, année après année, je suis devenu très rapide, je me suis habitué très vite à la moto, ça a rendu ma progression très rapide et ça a été la clé pour que je sois en lutte pour le titre à ma deuxième année en MotoGP. On a probablement sacrifié une année en Moto2, j'aurais aimé en faire deux mais la situation n'était pas idéale alors je pense qu'on a pris la bonne décision en me faisant passer en MotoGP dès ma première année en Moto2", retient-il.

Et les statistiques du MotoGP retiendront, elles, que Joan Mir est désormais le septième plus jeune pilote titré dans la catégorie reine, devançant en cela de 84 jours... Jorge Lorenzo.

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