Joan Mir se voit comme l'homme à battre mais pas le favori
Sur ses gardes en vue du retour de Marc Márquez, le Champion du monde en titre Joan Mir ne s'imagine pas favori pour la nouvelle saison MotoGP.
Propulsé sur le toit du monde dès sa deuxième année en MotoGP, Joan Mir aborde le championnat à venir avec un statut qui lui est inédit, celui de Champion du monde en titre. Bien qu'il ait déjà connu les honneurs d'un sacre en Moto3 en 2017, il avait à l'époque d'emblée quitté la catégorie pour s'attaquer au Moto2 et ne s'est donc encore jamais lancé dans la défense de son titre.
Pour autant, le jeune pilote espagnol assure que son triomphe de l'an dernier ne lui a pas tourné la tête, ni à titre personnel ni dans sa perception des forces en présence en piste. Bien que conscient qu'il sera l'homme à battre aux yeux d'adversaires revanchards, il ne se sent pas véritablement favori pour cette nouvelle saison. S'il y a bien un pilote qui fait toujours office de référence à ses yeux, c'est le grand absent de la saison dernière : Marc Márquez.
"Au fond de moi, cette année je suis l'homme à battre, par contre je ne suis probablement pas le favori", a expliqué Joan Mir lors d'une visioconférence avec les journalistes. "Je sens que je dois en montrer beaucoup plus pour être le favori. L'année dernière, on a gagné le championnat non pas grâce à notre vitesse mais grâce à notre intelligence et à notre régularité, et je pense que la marge dont je dispose pour améliorer ma vitesse n'est probablement pas la même que celle de pilotes plus expérimentés. Sur le papier, on a donc de bons outils pour se défendre, mais je ne pense pas que je serai le favori. Je serai l'homme à battre, mais pas le favori. On verra... si je gagne cette année, alors je serai le favori."
"Le seul pilote que je vois plus favori que moi en ce moment est Marc", précise le pilote Suzuki. "Je pense qu'il va revenir. Je ne sais pas s'il sera à 100%, mais s'il revient je ne doute pas qu'il sera compétitif dès le départ. Il a une grande expérience et un package très compétitif. Il sera un rival très difficile à battre, mais j'essaierai d'être à la hauteur."
La lourde blessure qui a écarté Márquez des pistes la saison dernière et l'incertitude qui règne encore aujourd'hui au sujet de sa condition et de la date à laquelle il pourra faire son retour ne suffisent pas à éloigner la menace aux yeux de Mir. "Le premier [rival] c'est Marc, même si je garde un doute quant au fait qu'il puisse revenir à 100% dès le départ", soulignait-il cette semaine dans les colonnes de AS. "Il n'y a que lui qui puisse faire cela et je garde donc ce doute. Avec quelqu'un d'autre, je n'aurais aucun doute, je ne croirais pas qu'il soit possible de revenir et de gagner la première course après ce qui s'est passé, mais avec lui j'ai ce doute."
"Je ne serais pas surpris s'il est prêt à gagner dès le départ. Après huit titres, je pense qu'il mérite le titre de favori", reprenait-il mercredi soir devant un parterre de journalistes. "Il est le favori. Il a plus d'expérience que moi, plus de titres, plus de vitesse, et il est l'homme à battre. Si vous enlevez Marc, je ne vois aucun favori − c'est probablement moi dans ce cas. Mais avec Marc en piste, ce sera Marc."
"Quelques surprises" parmi les adversaires ?
Si son analyse peut traduire un certain complexe d'infériorité face au champion catalan, Joan Mir n'en reste pas moins décidé à se présenter en piste toujours plus affûté et déterminé à rééditer l'exploit de Barry Sheene, seul pilote à avoir été titré deux années de suite avec Suzuki dans la catégorie reine.
Ni ses ambitions ni sa perception d'un Márquez supérieur ne lui font toutefois pas omettre le reste de la concurrence. Parfois pincé d'avoir lui-même été oublié l'an dernier lorsqu'il s'agissait d'identifier les forces en présence, le jeune pilote espagnol reste sur ses gardes face à des rivaux qu'il imagine nombreux.
"La Yamaha sera sûrement très explosive comme à chaque début de saison et les pilotes de l'équipe officielle et de l'équipe satellite seront très rapides. Je m'attends à quelques surprises, mais les principaux rivaux seront Morbidelli, Maverick [Viñales], Marc, Quartararo et mon coéquipier Rins", liste-t-il auprès de AS.
Son coéquipier, plus expérimenté mais amoindri l'an dernier par une blessure, représentera-t-il une plus grosse menace cette saison ? "Non, je pense qu'il sera aussi fort que la saison dernière", tranche Mir. "C'est vrai, il était blessé durant la première partie de la saison, mais ensuite il était de plus en plus compétitif, on s'est battu l'un contre l'autre à chaque Grand Prix et il a terminé troisième."
"Je pense que tout le monde a fait des erreurs. On verra ce qui se passe cette année, mais il n'est pas facile de faire toute la saison sans commettre d'erreurs. Les chutes et les blessures font toujours partie de notre job, on doit gérer cela de la meilleure façon possible et je pense avoir fait du bon boulot en ce sens. Alors il sera clairement compétitif mais pas plus [qu'en 2020], il était déjà très fort."
Avec German Garcia Casanova
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