Joan Mir face à l'obligation de réussite chez Repsol Honda
Porter les couleurs de Repsol Honda est un rêve qui se réalise pour Joan Mir, qui estime le vivre au bon moment, trois ans après son titre MotoGP. Mais la pression du résultat est réelle dans une équipe qui impressionne et qui, en plus, doit au plus vite sortir du trou noir dans lequel elle se trouve.
Au tour de Joan Mir de prendre le rôle de coéquipier de Marc Márquez, nouvellement porteur des couleurs légendaires du team Repsol Honda. Depuis le départ de Dani Pedrosa, tous ceux qui ont pris cette place ont échoué, à commencer par Jorge Lorenzo qui n'est resté qu'un an avant de requérir la rupture de son contrat. Après lui, Álex Márquez puis Pol Espargaró se sont eux aussi cassé les dents sur la RC213V, une moto de plus en plus devenue la chasse gardée du #93 au fil des années alors que le HRC s'est fait dépasser par les autres constructeurs du plateau MotoGP. Mir lui-même en a profité, premier pilote à avoir succédé à Márquez au championnat lorsque celui-ci s'est blessé et a laissé la voie libre à une nouvelle génération déjà affûtée et avide de prouver qu'une nouvelle ère pouvait désormais s'ouvrir.
Fidèle à Suzuki depuis son arrivée dans la catégorie en 2019, le Majorquin aurait tenté cette année de replacer l'équipe de Hamamatsu au sommet si la direction de la marque n'avait décidé de brutalement stopper la compétition il y a quelques mois. Les contacts du passé ont vite été renoués et Mir n'a pas tardé à assurer son transfert chez Honda, mais le plus dur commence sans doute puisqu'il va à présent lui falloir faire face à ce défi de taille, celui de ne pas décevoir dans ces couleurs qui impressionnent, et ce alors que le HRC traverse la plus grande crise des quatre décennies de son programme de compétition. Sans victoire en 2022 (comme en 2020), Honda a pris la dernière place du championnat des constructeurs, la neuvième parmi les équipes et n'est pas monté plus haut que 13e chez les pilotes.
Le nouveau venu arrive avec en poche un contrat de deux ans, mais en sachant pertinemment que des résultats sont attendus rapidement. Pourtant cette pression ne lui fait pas peur, assure-t-il : "La pression, c'est quelque chose avec lequel un sportif doit toujours vivre. Être dans une équipe comme celle-ci ajoute de la pression, mais si vous avez cette mentalité de gagnant qui fait que vous vous mettez vous-même la pression, celle qui vient de l'extérieur ne vous affecte pas. L'année dernière, ça m'a manqué de ne pas avoir la pression positive de la lutte pour le titre."
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Cette pression a beau être un moteur, Joan Mir est conscient que le risque d'échouer existe bel et bien, ne serait-ce qu'à en juger par les performances des pilotes qui l'ont devancé de ce côté du stand. "Cette peur de l'échec est toujours présente, pas seulement dans cette équipe", souligne-t-il. "Mais j'ai confiance en mes capacités et en celles de l'équipe, et je pense qu'on aura une moto compétitive. Une fois que l'on sera au sommet, ce sera à nous de gérer. J'ai confiance en ce que je peux faire."
"Je ne me suis pas arrêté pour penser à ce qui n'a pas fonctionné avec Pol [Espargaró] ou Álex [Márquez]", fait savoir Mir. Et pour cause : depuis l'effondrement des performances de la Honda, c'est son grip arrière qui a centralisé toutes les critiques, mais lui n'a "pas remarqué de problèmes de confiance avec l'arrière" lors de ses premiers essais au guidon de la moto japonaise pour. Et d'ajouter : "Pour moi, c'est sur l'accélération que l'on doit travailler. Je pense que l'on peut beaucoup progresser, et c'est l'un de nos points faibles. Avec l'électronique, on peut beaucoup progresser sur ce point."
Outre l'importance de la marque et le palmarès d'une équipe qui a remporté 15 titres pilotes, entre autres, avec cette livrée restée encore globalement inchangée cette année, la pression vient aussi du fait d'être associé à Marc Márquez, l'un des plus grands champions de la discipline et un leader qui peut avoir tendance à écraser ce stand.
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"Chaque pilote est différent, et cela ne signifie pas qu'il est meilleur ou moins bon", observe Joan Mir. "Il est clair que quand on arrive dans une équipe avec un coéquipier comme celui-ci, c'est plus compliqué, mais c'est un défi important pour moi. J'arrive à un bon moment dans ma carrière, et porter ces couleurs a toujours été un rêve pour moi."
"C'est une nouvelle étape dans ma carrière, une deuxième étape depuis mon arrivée en MotoGP, [et elle est] super décisive. Si ça ne fonctionne pas, il faudra repenser les choses, mais je pense être dans un bon moment pour relever ce défi, et j'ai hâte d'y être", souligne-t-il. "Les attentes sont élevées. On veut toujours être aussi rapide que possible. Je ne sais pas si j'arriverai à me battre pour le podium dès les premières courses, mais je ferai de mon mieux. Je ne peux pas me permettre de ne pas être devant, car c'est mon objectif et celui de l'équipe."
Avec Antón Quintiá
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