Joan Mir refuse la polémique : le titre, il veut le gagner en piste

Alors que l'affaire des moteurs Yamaha monopolisait vendredi les discussions dans le paddock, Joan Mir a choisi le camp de la prudence en évitant de tomber dans la polémique.

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Gold and Goose / Motorsport Images

Leader du championnat devant trois pilotes Yamaha, Joan Mir aurait eu toutes les raisons d'espérer que ceux-ci soient pénalisés lorsque l'irrégularité des moteurs qu'ils utilisaient en début de saison a été reconnue par le panel de commissaires de la FIM. Pourtant, le jeune Espagnol s'est bien gardé vendredi soir de se laisser aller à des commentaires aussi acerbes que certains de ses adversaires, et même que son coéquipier, parmi les plus virulents sur le sujet.

"Si l'irrégularité est sur les moteurs, les gens vont se demander si la pénalité est correcte alors que seul le championnat constructeurs est pénalisé et non celui des pilotes. Je ne sais pas si ça a plus de sens, vous en jugerez", s'est-il contenté de pointer prudemment en réponse aux journalistes l'interrogeant sur ce sujet délicat. "Il est vrai que certaines décisions me font un peu rire, et d'autres non, mais dans ce cas ça n'est pas bon pour moi d'entrer dans ces histoires. J'ai bien sûr ma propre opinion à ce sujet, mais je vais faire ma saison et on verra ce qu'il en est à la fin."

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Le pilote Suzuki a tout juste glissé qu'il comprenait l'insatisfaction de son patron d'équipe face à la clémence dont ont bénéficié les pilotes Yamaha, mais sans aller plus loin. Le pilote au numéro 36 a surtout souligné sa volonté de voir la course au titre se conclure en piste et non sur tapis vert.

"Je ne veux pas exprimer d'opinion à ce sujet. Je respecte les points de vue. Certaines décisions de la direction de course − pas celle-ci, mais certaines autres − sont peut-être un peu polémiques, alors je ne sais pas… Ça n'est pas entre mes mains et je les respecte toujours. La seule chose que je veux dire, c'est que si je termine bien le championnat − et vous voyez ce que je veux dire −, je veux le faire avec tout le monde en piste. Je ne veux pas gagner ce championnat grâce à ces choses-là, alors je préfère que ce soit comme ça, je veux que tous les pilotes soient en piste."

Au sujet de la pénalité qui frappe Maverick Viñales, l'un de ses adversaires, obligé de s'élancer depuis la pitlane dimanche car il a désormais dépassé son quota de moteurs pour la saison, et plus globalement des limites atteintes par les pilotes Yamaha en termes de kilométrage, Joan Mir pondère là aussi ses propos et évite de crier victoire.

"Ça ne change rien, je ne m'occupe pas des autres", assure-t-il au micro du site officiel du MotoGP. "Je m'occupe juste de me donner à 100% et d'être aussi rapide que possible. C'est le type de pression que je veux. Je ne veux pas perdre de vitesse, je veux être toujours rapide, voilà la pression que chacun de nous a. Je ne me soucie d'aucune pénalité ni d'aucune sanction infligée à des pilotes ou à un pilote en particulier. Je vais essayer de travailler sur moi-même et sur la moto ce week-end, et ensuite on verra ce qu'il en sera dimanche."

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"Franchement, je ne me sens pas plus détendu [par rapport aux limites des moteurs Yamaha], car cette année j'ai abordé la saison d'une façon différente : je ne me soucie pas des autres, je ne me soucie que de moi-même, pour me donner 100% chaque week-end. Je ne vais pas vous mentir : oui, dimanche je regarderai le classement du championnat, mais je le ferai uniquement à ce moment-là. Il est important de se donner à 100% en course. Si je me donne à 100%, on sait tous ce que je suis capable de faire et c'est mon objectif principal, être au maximum aux avant-postes dimanche et ne pas me soucier des autres."

Le top 10 obtenu de justesse vendredi

Pour Joan Mir, le principal objectif de cette journée de vendredi consistait donc à réussir ses deux premiers rounds d'essais pour entamer le Grand Prix d'Europe de la meilleure façon possible, et cela passait par le fait de se classer parmi les dix premiers au cumul des deux séances. Et c'est une mission accomplie, même si cela s'est fait de justesse, avec cinq petits millièmes seulement d'avance sur la 11e place et grâce à l'annulation d'un chrono de Cal Crutchlow pour avoir attaqué sous drapeau jaune.

"Je pense que ça a été une journée difficile pour tout le monde, car les conditions n'ont pas été les meilleures tout au long de la journée. Et puis on ne peut voir le rythme de personne, c'est dur à comprendre. Mais le plus important c'est d'être en Q2, c'était le principal objectif aujourd'hui", a-t-il souligné, soulagé.

"J'étais un peu inquiet car dans mon dernier tour, alors que la piste était en bien meilleures conditions, j'ai élargi dans le virage 1 et j'ai ainsi perdu l'opportunité d'améliorer mon chrono, ce qui a un peu empiré ma situation. Mais on est en Q2 si jamais il pleut en EL3, alors ça n'a pas été une mauvaise journée. Je pense qu'on a de la marge de progression, et on verra en EL4 si on arrive travailler un peu plus dans de vraies conditions sèches car la course semble devoir se faire sur le sec."

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