Joan Mir voit toujours Suzuki à la peine en qualifications

Joan Mir estime que Suzuki aura du mal à lutter avec Ducati et Yamaha dans l'exercice des qualifications, qui demeure le point faible de la GSX-RR.

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Gold and Goose / Motorsport Images

La Suzuki a la réputation d'être une moto très complète et son bon rythme sur toute une palette de circuits a permis à l'équipe et à Joan Mir de décrocher les titres en 2020, même si le pilote espagnol a dû se contenter d'un seul succès. Autre incongruité, Mir n'a jamais signé de pole position en MotoGP et, sur 14 courses disputées l'an passé, il ne s'est élancé que quatre fois depuis les deux premières lignes, sa machine étant souvent à la peine en qualifications.

La GSX-RR paie son manque de puissance pure dans l'exercice du time attack et tout porte à croire qu'elle ne fera pas de véritable progrès cette année, en partie à cause du gel imposé cet hiver dans le développement des moteurs, qui a privé la firme de Hamamatsu de tout gain dans ce domaine. Auteur du sixième temps de la semaine aux tests de Losail, à 0''644 du leader Jack Miller, Mir a reconnu qu'il lui était impossible de se hisser au niveau du pilote Ducati ou de celui des leaders de Yamaha.

"Les chronos ont été très impressionnants", déclarait le Champion du monde en titre quelques heures après le record de la piste établi par Miller. "Je pense que j'ai une marge de progression, mais pas immense dans les tours rapides [rires]. La Yamaha et Fabio [Quartararo] arrivent à faire de très bons temps sur un tour. Il faut être à leur niveau [mais] c'est sûr que ce je ne vais pas rouler en 1'52."

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"Ce n'est pas une question de capacité, c'est une question de package", a ajouté Mir. "Dans notre cas, on sait vraiment que notre moto n'est pas la meilleure pour faire de super chronos, dans les tours rapides. Nous sommes plus performants que les autres dans d'autres domaines, mais le chrono n'est pas notre point fort. Je dis ça parce qu'on commence à être rapide mais progresser d'une seconde, je trouve ça un peu trop dur. Pour le moment, nous n'avons pas le package pour être une seconde plus rapide."

Son équipier Álex Rins se montre plus rassurant sur le potentiel de la Suzuki en qualifications, n'y voyant pas une fatalité : "Ce qui est sûr, c'est que quand [Andrea] Iannone était là, il était très rapide et faisait beaucoup de premières lignes", a rappelé celui qui n'a pourtant pris que deux départs parmi les trois premiers l'an passé. "C'est possible, selon les circuits. On peut être plus proches ou plus loin."

Joan Mir doute de ce son côté de la capacité de Suzuki à réellement progresser le samedi après-midi cette année car pour lui, seul le nouveau moteur prévu pour 2022 et dont une première version a été testée à Losail permettra un véritable pas en avant. En attendant, la moto conservera les spécificités qui font ses forces... mais aussi ses faiblesses.

"C'est très dur de changer le caractère d'une moto sans changer le moteur", a analysé le #36. "Le caractère est le même. On peut améliorer de petites choses, peut-être une fourche ou faire des essais sur l'électronique. C'est pour ça que je dis qu'on n'a pas une seconde à gagner, on n'a probablement pas le package mais c'est ce qu'on a et on doit être à 100% avec ça. L'an dernier, on a montré qu'on pouvait être très constants et c'est peut-être notre avantage. On va essayer d'avoir ça et on verra s'ils feront une super moto en 2022, pour faire de gros progrès."

Mir reconnaît néanmoins que de "petites choses" peuvent aider Suzuki à progresser en qualifications, même si le travail a été difficile à Losail : "Si je suis sincère, on essaie beaucoup de choses tous les jours et il y en a probablement une sur dix qui fonctionne. C'est dur d'avoir un bon package, d'enchaîner les tours, de changer de petites choses et d'avoir les performances."

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Joan Mir compte donc s'appuyer sur les forces de la Suzuki. Lors de dix des 14 Grand Prix de la saison 2020, ses résultats ont été meilleurs en course qu'en qualifications, aidé par une machine bien plus à son aise dans les relais longs et une nouvelle fois redoutable dans ce domaine au cours des tests de Losail. Joan Mir se méfie cependant des progrès effectués par les pilotes Ducati et Yamaha.

"Notre rythme est plutôt bon", a-t-il précisé au site officiel du MotoGP. "Il semble que les Yamaha et Jack sont super rapides sur un tour, mais en rythme de course, on est vraiment très proche. Je ne suis pas très inquiet pour les courses mais je pense qu'il faut continuer à progresser parce qu'on n'a pas le meilleur rythme. Ce sera vraiment important."

Les remontées de Mir en 2020 ont souvent été amorcées par de bons départs : à 11 reprises, le Majorquin a gagné des places ou conservé sa position dans le premier tour. Des progrès sont possibles dans ce domaine cette année, le pilote d'essais Sylvain Guintoli ayant testé différents systèmes à l'avant de la moto, mais Mir ne les a pas lui-même évalués. "On verra. Les autres constructeurs progressent beaucoup dans les départs et si on part derrière, il sera important de réussir de bons comeback. Surtout ici [à Losail], parce que la ligne droite est très longue."

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