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Joan Mir sent que Suzuki a redoublé d'efforts pour 2022

Joan Mir perçoit une accélération du développement chez Suzuki, avec plus de nouveautés que ce qu'il attendait au test de Sepang.

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Suzuki lance son opération reconquête. Après avoir créé la surprise en 2020, avec le titre de Joan Mir chez les pilotes et celui des équipes, la firme japonaise a marqué le pas l'an dernier, ne décrochant aucun succès. La GSX-RR dévoilée ce vendredi est dotée de plusieurs nouveautés destinées à replacer Suzuki sur la première marche du podium.

Précisant qu'il est encore "tôt" pour parler des gains espérés, Joan Mir a surtout souligné le travail accompli par les ingénieurs de Hamamatsu. Tout au long de l'année qui s'est écoulée, le Majorquin a déploré le faible nombre de changements apportés à sa machine, le holeshot device apparu à l'arrière après la pause estivale ayant été l'une des rares évolutions. Il est impatient de découvrir toutes les nouveautés lors du test de Sepang qui débute samedi.

"La seule chose que j'ai vue, c'est qu'ils travaillent beaucoup, parce qu'il y a beaucoup de choses à tester, des améliorations qui sont assez intéressantes sur le papier", a souligné Joan Mir. "Mais je n'ai pas testé la moto. Ces deux premiers jours seront très importants pour comprendre la moto. Habituellement, cette piste est un peu différente, parce que certains pilotes sont très bons ici puis ont du mal en début d'année. C'est un peu trompeur mais c'est intéressant. Je suis impatient et il semble que Suzuki a plus travaillé que ce que j'attendais."

Le constructeur a l'habitude de faire évoluer sa moto par petites touches mais son incapacité à décrocher le moindre succès en 2021 a piqué l'orgueil des ingénieurs, déterminés à corriger le tir pour retrouver la régularité au premier plan qui a mené Joan Mir au sacre mondial en 2020.

"On a gagné un titre donc ça a changé, Suzuki a plus de pression maintenant. Ce n'est pas la même chose d'avoir une moto qui fait des podiums et une qui a gagné un titre récemment. Ils veulent retrouver la victoire. L'an dernier, il s'est passé des choses et ce qu'ils ont apporté n'a pas amené autant de progrès que chez les autres. On le sait tous, Suzuki le sait."

"Cette année, ils ont fait de gros efforts pour apporter plus de pièces que d'habitude. Par exemple, je me souviens qu'entre 2019 et 2020 ils avaient apporté quelques évolutions, sur certaines parties du châssis, et ici [à Sepang], il semble que plus de choses ont changé. C'est pour ça que je dis qu'ils ont travaillé plus."

"Je pense qu'ils ont réalisé [le manque de développement] au début ou au milieu de la saison dernière", a ajouté Mir. "Ce n'est pas qu'ils n'avaient pas travaillé, c'est que les autres avaient plus progressé que nous. Je sais que le personnel japonais n'aime pas ça. Ils ne veulent pas que ça se reproduise."

Joan Mir aura donc "beaucoup de choses" à tester ce week-end mais elles restent dans la continuité des pièces utilisées ces dernières années : "Il n'y aura pas de révolution mais c'est important de progresser dans tous les domaines, c'est l'essentiel. On doit être concentrés et essayer de gérer toutes les pièces de la bonne façon, faire de bonnes évaluations et nous rendre à Mandalika [où se déroulera le deuxième test] avec les meilleurs réglages possibles."

Des progrès attendus en ligne droite

Suzuki compte particulièrement sur des progrès apportés au variateur de hauteur et au moteur. Le gel du développement empêchait de modifier le quatre-cylindres en ligne l'an dernier mais la version 2022 a déjà été testée plusieurs fois. "On va essayer d'améliorer le holeshot device arrière", a confirmé Álex Rins, également impressionné par le travail de son équipe. "On va essayer d'améliorer notre vitesse de pointe. Ils ont énormément travaillé. Déjà à Jerez, ils avaient amené un nouveau moteur et j'étais assez content des résultats parce qu'on voyait un peu plus de puissance en ligne droite dans les données."

"Il faudra confirmer ça ici. On veut confirmer ce qu'on a testé à Jerez. On a des nouveautés mais pas énormément, ce test sert plus à confirmer que ce qu'on a testé à Jerez était bon. On a de nouveaux ailerons pour le refroidissement, que Sylvain [Guintoli, le pilote d'essais] a déjà testés. Il semble qu'il y a un peu plus de performance. Il faut voir dans quel domaine ça fonctionne mieux, si le comportement est le même ou pas."

Rins a préféré ne pas trop se plonger dans le travail effectué par Guintoli au Shakedown Test du début de la semaine, afin de conserver un regard frais sur les nouveautés : "J'ai un peu parlé de la moto avec Sylvain et des choses qu'il a testées, mais pas trop parce que je veux trouver mes sensations. S'il me dit que des ailerons ne sont pas très bons, ça me perturbera peut-être et je veux me faire mon opinion."

L'une des principales faiblesses de la Suzuki était sa vitesse de pointe l'an dernier. La marque veut y remédier avec son nouveau moteur mais aussi avec une moto plus agile dans les premières portions des lignes droites : "Le problème venait de la sortie des virages lents. On a vu que ce n'était peut-être pas un problème d'adhérence mais d'aérodynamique. Le problème que l'on avait – ou que l'on a, je ne sais pas, on verra demain – est qu'en sortie de ces virages lents, comme le dernier virage de Jerez ou les derniers virages de Sepang, on avait une bonne adhérence mais beaucoup de wheelie. Les autres arrivaient à garder l'avant au sol et gagnaient quelques mètres. C'est une chose qu'on a demandé à Suzuki d'améliorer."

Une meilleure vitesse de pointe pourrait aider Rins et Mir à se battre enfin pour la pole position, même si le second a déjà senti des progrès fin 2021, en atteignant la première ligne au Grand Prix de l'Algarve : "On a progressé lors des dernières courses de la saison passée", a rappelé Mir. "C'est vrai que ce n'est pas mon point fort mais ce n'est pas non plus le point fort de la moto. Ça complique peut-être la situation. On a compris [des choses], aux deux dernières courses de la saison j'ai presque pu me battre pour la pole. J'étais très proche à Portimão et à Valence. Il n'y avait que les Ducati devant et on progresse dans ce domaine."

"Mais c'est une nouvelle année. Tout peut changer cette année mais mon objectif est de vraiment repartir avec ce potentiel sur un tour. On sait ce qu'on a changé sur la moto, on connaît mes sensations, et c'est important de retrouver ce potentiel et de ne pas revenir en arrière."

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