Johann Zarco a cru en ses chances de victoire

Johann Zarco a cru à un premier succès en MotoGP au Grand Prix de France, surtout après avoir pris l'avantage sur Fabio Quartararo. Il reconnaît la supériorité de Jack Miller et se satisfait de ce résultat dans une course difficile.

Le 2ᵉ Johann Zarco, Pramac Racing

Le 2ᵉ Johann Zarco, Pramac Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Pour la septième fois de sa carrière, Johann Zarco a pris la deuxième place d'une course de MotoGP. Le pilote du team Pramac a pris un mauvais envol et il n'occupait plus que la 11e place après les premiers tours, mais à la suite de son changement de moto, il était le plus rapide en piste et il a enchaîné les dépassements, sans parvenir à revenir dans la roue du vainqueur du jour, Jack Miller. Zarco a pourtant cru en ses chances de victoire quand le pilote du team Ducati factory était le seul encore devant lui.

"J'y ai pensé", a déclaré le Français au micro de Canal +. "Quand j'ai dépassé Fabio, j'ai vu que Jack était loin et qu'il restait environ six tours. On ne pouvait pas savoir, si je reprenais deux secondes par tour, je pouvais peut-être remonter. Comme il me l'a dit, il a su conserver ses pneus. Il était devant et comme Fabio ne le rattrapait pas, ça lui permettait de gérer. Il a fait une course exceptionnelle. Il a fait un tout-droit avant de changer de pneus. Il nous a montré une trace dans le virage 11 et il a dit 'Regarde, ça c'est moi qui l'ai faite !', à l'Australienne ! Une bonne paire de cojones et il y est allé !"

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Le résultat reste néanmoins très satisfaisant pour Johann Zarco, qui n'était plus monté sur le podium depuis les deux courses de Doha, en ouverture de la saison. Malgré une petite frustration de ne pas avoir pu monter sur la première marche, le Cannois a su décrocher un bon résultat dans une course rendue très difficile par l'évolution permanente des conditions de piste.

"Ça fait du bien, ça fait beaucoup de points. C'est génial pour le championnat. On a toujours une envie de victoire, surtout dans ces conditions où c'est là que je me sens le mieux et que je fais une différence par rapport aux autres. En discutant avec les autres, je pensais même rentrer un tour avant. Je pense que ça aurait été une meilleure stratégie pour gagner la course mais le choix des medium-medium a été très bon pour la fin."

"Il y a eu beaucoup d'eau quand même, et un vent très constant tout le week-end, mais là c'était quasi une tempête pendant la course. Parfois ça soulevait la moto, c'était délicat. Je suis content. Quand j'ai rattrapé Fabio, je pensais être deuxième et que j'allais le rattraper, mais j'ai vu le panneau P3. Je me suis dit qu'il y en avait encore un devant. Je me doutais que c'était Jack. J'ai commencé à le voir. J'ai dit 'Il faut y croire'. Il m'a dit qu'il avait réussi à bien conserver ses pneus, ce qui lui a donné une bonne régularité pour la fin, et j'étais trop loin pour le rattraper. Mais ce n'est pas grave. Il faut se dire que ça va venir. Si on joue le championnat, c'est comme ça qu'il faut faire."

Zarco était contraint à cette remontée après son mauvais départ, dû à différents facteurs. Il a préféré ne pas utiliser le holeshot device, craignant de devoir le désactiver dans le très rapide premier virage, et il a surtout été gêné par Franco Morbidelli avant la chicane Dunlop : "Quand j'étais à pleine accélération sur le deuxième et le troisième rapport, j'avais Morbidelli devant moi, qui a eu de gros mouvements, je ne sais pas ce qu'il a eu", a précisé Zarco en conférence de presse. "Donc j'ai dû refermer les gaz et aller sur la gauche, et je pense que quand tout le monde est à fond et qu'on n'accélère plus, on perd des places. Je suis sorti large et la chicane était trop compliquée. Tout ça combiné m'a fait perdre des places. Ralentir pour éviter Morbidelli est ce qui m'a coûté le plus cher."

Après la phase du départ, les premiers tours après le passage aux stands sont l'autre moment de la course où Zarco a perdu du temps. Il a opté pour deux pneus medium et sa gomme arrière a mis du temps à atteindre la température optimale : "Mon pneu medium arrière a eu besoin de quatre ou cinq tours pour être prêt et pour penser à la victoire, je dirais que j'ai perdu trop de secondes dans ces tours. Ce serait penser dans une mauvaise direction d'être déçu d'être passé à côté de la victoire. Quand j'étais deuxième, la piste s'est asséchée et le pneu arrière était de plus en plus facile à utiliser."

L'issue aurait peut-être été différente si Zarco était passé aux stands un tour avant le reste du plateau pour son changement de moto, ce qu'il a envisagé : "Il s'est passé des choses sur le sec, j'ai vu la pluie, j'ai cru qu'il fallait rentrer et quand j'ai vu les autres ne pas rentrer, j'ai continué. Il fallait réussir à revenir aux stands. Je ne sais pas s'il y a eu des chutes avec les slicks, mais c'était limite. Une belle course mouvementée. Mon deuxième ou troisième flag-to-flag, mais là avec une belle récompense, le podium."

Zarco reste néanmoins satisfait puisqu'il fait une très bonne opération qui lui permet de remonter à la troisième position du championnat, au contact des deux premiers, Fabio Quartararo et Pecco Bagnaia : "C'est pour ça que c'est très bon. À 12 points, donc une belle course, une belle opération pour ce Grand Prix de France. Tout le monde demande si c'est un Grand Prix spécial, s'il y a de la pression... Quand on termine comme ça, la pression s'est bien passée !"

Il y a zéro regrets, parce que cette constance va payer. Je vais avoir tous les automatismes pour pouvoir gagner à un moment donné.

Johann Zarco

Zarco a peut-être perdu ses chances de victoire dans ces premiers tours mais il a bien géré la suite de la course et en particulier l'une des phases les plus critiques, le changement de moto, parvenant même à doubler Takaaki Nakagami dans l'allée des stands. Dans un moment du Grand Prix qui pouvait sembler chaotique, il a su se montrer méthodique pour perdre le moins de temps possible.

"Vingt furieux qui ont l'habitude de rouler à 300", a résumé Zarco. "Dès qu'on se retrouve à 60 km/h, on est en gestion ! Après, j'ai bien décomposé tous mes gestes. Je suis rentré à 60 km/h. Je n'ai pas tenté de rentrer très vite en freinant très fort, j'ai presque enclenché mon 60 km/h tôt avant la ligne, pour assurer. J'ai bien décomposé, à mettre le point mort sur la moto pour bien m'arrêter et sauter sur l'autre moto. Je pense que ça l'a bien fait. J'ai des mécanos qui tiennent bien sur leurs appuis. On peut vraiment s'appuyer sur eux, sauter, passer sur l'autre moto et je me suis lancé assez vite."

"Tout le monde était à 60km/h mais Nakagami était peut-être à 58 km/h, parce que j'allais un peu plus vite que lui. Je l'ai doublé dans la pitlane et j'ai senti que mon pneu arrière aurait besoin de plusieurs tours pour chauffer. Dès que je suis sorti, ça glissait presque comme un slick et donc je me suis écarté. Il m'a doublé. Il avait un bon rythme au début et quand j'ai senti le pneu chauffer derrière, j'ai pris confiance. Trop tard ou pas pour la victoire, peut-être que oui, mais il y a zéro regrets, parce que cette constance va payer. Je vais avoir tous les automatismes pour pouvoir gagner à un moment donné."

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