KTM attend de Miller qu'il ait "la bonne approche mentale" en 2024
Jack Miller assure être en grande forme et boosté par les progrès accomplis au cours de sa première année chez KTM, mais à l'aube de la seconde saison de son contrat, le pilote de 29 ans est attendu au tournant. Y compris par son propre team manager.
Chaque début de saison est l'occasion de remettre à plat les objectifs et les attentes, ceux qu'on se pose à soi-même et celles qu'on nous annonce sur la feuille de route. Compte tenu du contexte de cette année, avec une très grande partie des contrats de pilotes arrivant à échéance, la question s'accompagne d'une certaine pression pour certains, s'ils ont eu le malheur de terminer le précédent championnat en-deçà de ce qui était attendu de leur part.
C'est le cas de Jack Miller, resté dans l'ombre de son coéquipier pour sa première année chez KTM et que Pit Beirer avait jugé "distrait" par la naissance de son premier enfant pendant l'été. Le message a été entendu, et le pilote australien sait pertinemment que le MotoGP ne laisse que rarement une deuxième chance. Cette nouvelle saison qui se profile doit donc être celle de la mise en application de tout ce qu'il a pu apprendre au guidon de la RC16 en 2023.
"Je pense que la progression a clairement été là dès les premiers moments. Je me suis adapté assez vite et j'ai pu faire de bonnes choses dès le départ. Peut-être que la progression au cours de l'année ne s'est pas passée aussi bien que je l'aurais voulu, mais je me suis ensuite senti très à l'aise avec la moto dans la seconde moitié de la saison et on a vraiment pu commencer à se battre pour les positions où on devait figurer", observe Jack Miller.
"Ça a été une année d'apprentissage et de croissance pour moi, en tant que personne et en tant que pilote", résume l'Australien, qui se tourne vers la suite. "J'espère mettre en pratique cette année ce qu'on a appris. Il y a beaucoup de choses que j'aimerais changer et faire différemment, mais aussi d'autres que j'aimerais conserver telles quelles."
Ce subtil équilibre entre ce qu'il faudrait conserver et ce qu'il faudrait changer, c'est en somme ce qu'exprime aussi son team manager, en d'autres termes. Francesco Guidotti, qui pourtant le connaît bien pour avoir déjà travaillé avec lui chez Pramac, semble ne pas encore avoir véritablement percé le mystère Miller. "On ne sait jamais à quoi s'attendre de la part de Jack", résume-t-il au micro du site officiel du MotoGP. "On ne le surnomme pas Thriller par hasard ! Jack, c'est Jack. Il pourrait tout faire ou ne rien faire dans le même temps. Tout est pratiquement entre ses mains, mais nous allons essayer de le soutenir de toutes les manières possibles."
Soulignant qu'il a "toujours été parfait" dans son implication dans l'équipe, le team manager pointe néanmoins le besoin d'un changement de comportement : "Quand vous atteignez un certain niveau, c'est toujours une question d'approche mentale, alors il faut qu'il se montre vraiment bon, régulier et intelligent pour adopter la bonne approche mentale cette saison. Toutes les spéculations au sujet du marché des pilotes, il faut les oublier."
Jack Miller a fini 11e du championnat 2023.
Photo de: KTM Images
Mais comment oublier la "silly season" quand on s'appelle Jack Miller et qu'on a toujours évolué avec des contrats d'un an et la pression qui les accompagne ? Il sait qu'il va lui falloir faire ses preuves cette année, et sans tarder, au risque de se retrouver sur la sellette. Surtout, il va lui falloir éviter les bévues et gagner en régularité.
Auteur d'un seul podium l'an dernier, l'Australien a vu ses patrons faire la moue face à certaines chutes, notamment à Austin et Valence, où la victoire ne semblait pas impossible. Pourtant, il avait terminé l'année fier d'avoir fait mentir les critiques, d'aucuns ayant prédit qu'il aurait perdu sa place avant de pouvoir faire une seconde saison à ce poste. Mais il voit tout de même arriver l'échéance de son contrat et, avec elle, l'incertitude de la suite. Pour Francesco Guidotti, c'est à lui de prouver qu'il a bel et bien sa place dans l'équipe officielle KTM.
Il est dans une phase de sa vie où il doit prendre une grande décision. C'est entre ses mains.
"Il est dans une phase de sa vie où il doit prendre une grande décision. C'est entre ses mains", affirme le team manager. "Il a pratiquement 30 ans et pour un pilote, c'est encore assez jeune s'il veut continuer à courir à un certain niveau mais, comme lui-même l'a dit, les jeunes arrivent vite, alors il faut qu'il se comporte cette année comme il ne l'a peut-être jamais fait avant."
Beirer prône la stabilité
À la direction de Mattighofen, on refuse pour le moment de rentrer dans toute spéculation au sujet du quatuor de pilotes de KTM. Bien que seuls Brad Binder et Pedro Acosta aient leur place assurée dans ce groupe au-delà de 2024, Pit Beirer répète qu'il n'a pas l'intention de changer quoi que ce soit.
"Il faut toujours regarder qui, sur la liste, est sous contrat et qui va être libre, mais à l'heure actuelle nous sommes très satisfaits des quatre pilotes que nous avons", assure le patron de KTM Motorsports. "Tant que les discussions au sujet d'une troisième équipe ne deviennent pas vraiment sérieuses, je ne pense pas que ce soit vraiment le moment pour nous de parler à d'autres pilotes. Nous sommes très contents des quatre pilotes que nous avons, nous croyons vraiment en eux, alors notre objectif dans le premier quart de la saison est d'établir de la stabilité dans le projet et d'être forts avec les gars que nous avons."
"Je pense que les discussions vont clairement avancer à fond étant donné que les contrats de pilotes très connus sont en jeu, mais j'ai vu que Ducati parlait au champion du monde et avait déjà annoncé être très avancé, alors je pense que quand certains vont très bien ensemble, ils vont rester ensemble, et pour le reste nous verrons bien ce qui se passe."
Par ailleurs, Pit Beirer n'a pas pour objectif d'avoir une cinquième moto sur la grille en 2025, malgré les tentatives lancées l'an dernier, à l'époque pour placer Pedro Acosta. "À l'heure actuelle, nous n'évaluons pas vraiment cette option d'avoir une moto de plus", souligne-t-il, n'admettant que des tentatives, timides vu le peu d'options existantes, d'évaluer l'intégration d'un deuxième team satellite. "Nous parlons à ceux qui n'ont pas de contrat fixe, mais il est aussi très tôt. Nous sommes concentrés sur la saison, nous avons avec nous les pilotes que nous voulons et nous travaillons avec les quatre motos du groupe."
"Nous restons ouverts à la discussion avec quiconque serait prêt à changer de moto mais ce n'est pas la priorité aujourd'hui. Pour le moment, nous devons vraiment nous concentrer sur les quatre pilotes que nous avons."
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