KTM dernier constructeur à disposer d'un holeshot device

Tous les constructeurs du MotoGP ont désormais leur propre version du dispositif introduit par Ducati afin d'optimiser les départs.

Essai de départ pour Pol Espargaro, Red Bull KTM Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

KTM est désormais en passe d'utiliser sa propre version du holeshot device en course, après avoir fait découvrir son système à ses pilotes titulaires lors des essais du Grand Prix de France et l'avoir longuement évalué depuis.

Ce dispositif permet d'abaisser mécaniquement l'arrière de la moto et son centre de gravité afin que le pilote puisse s'extraire de son emplacement sur la grille en minimisant le risque de voir l'avant de sa machine décoller à l'accélération. Introduit par Ducati en 2018 pour faciliter les départs, il a par la suite été développé pour s'appliquer au reste de la course et tous les autres constructeurs ont peu à peu suivi ce chemin − à la différence qu'Aprilia utilise pour sa part un système abaissant l'avant de la moto.

Après qu'Honda et Suzuki y sont passés cette année, KTM était la dernière marque à devoir dévoiler son propre système, ce qui a été fait au Mans pendant les essais du Grand Prix de France, le week-end dernier. "Je pense que nous étions les seuls à ne pas l'utiliser et maintenant nous l'avons mis en place", expliquait Pol Espargaró. "Dani [Pedrosa] l'a testé à Portimão et ça s'est bien passé, mais on a besoin de plus d'infos et d'essayer plus de départs."

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Les tests réalisés pendant la préparation de la course du Mans semblent s'être avérés concluants, pourtant KTM a choisi de ne pas utiliser ce système le dimanche, souhaitant ne pas mettre ses pilotes à la merci d'un potentiel souci avec cette nouveauté à l'approche du rapide premier virage du circuit Bugatti.

"On essaye de comprendre le holeshot device avec l'usine", expliquait Miguel Oliveira en Sarthe. "Ça n'est pas facile de concevoir un holeshot device, parce qu'on a besoin que la moto s'abaisse au départ, [mais] elle semble alors plutôt défectueuse. Et dans le même temps, on a besoin de retrouver la position [normale] pour freiner. C'est donc en construction."

"Le Mans est une piste assez particulière : même s'il a beaucoup d'espace avant le premier virage, il est très rapide et on n'y freine pas beaucoup, alors si la moto ne reprenait pas sa position à temps ce serait assez dangereux pour nous. Il ne s'agit pas de ne pas l'avoir pour la performance, mais il faut l'affiner pour pouvoir l'utiliser sans problème", prévenait le pilote portugais.

"On ne l'a pas utilisé, pas uniquement par rapport [à la configuration] du premier virage, mais parce que Le Mans était le premier circuit sur lequel on le testait", a confirmé Pol Espargaró. "On n'avait donc pas suffisamment d'informations et on ne savait pas si en course il n'allait pas se désactiver ou bien si l'on n'aurait pas un problème. On ne l'a pas utilisé parce qu'on n'a pas pu faire suffisamment de départs."

Les essais se sont poursuivis sur le MotorLand Aragón, afin que les pilotes et l'usine continuent à emmagasiner des informations sur cette nouveauté, l'objectif annoncé dès le début du week-end étant de pouvoir cette fois l'utiliser en course en ayant ôté les doutes. Brad Binder, notamment, a pu reprendre ce week-end son évaluation, laquelle avait été interrompue par une chute au Mans alors qu'il n'avait pu faire qu'un seul essai de départ en EL1. "J'ai essayé de l'utiliser au Mans et je n'ai pas eu l'opportunité de le réutiliser. Je sais que les gars ont réglé beaucoup de choses différentes et qu'il faut qu'on trouve comment les faire fonctionner au mieux", soulignait-il en entame de week-end. "Franchement, je ne sais pas vraiment ce qu'il en est sur ce sujet. J'ai besoin de l'essayer sur quelques runs de plus et ensuite on verra comment ça fonctionne ce week-end."

Miguel Oliveira, lui, semble plus convaincu qu'il ne l'était en France. "Toutes les KTM l'ont désormais. On l'a testé ici pendant ces deux séances et cela semble plutôt OK, désormais on devrait l'utiliser sans trop de problème", a fait savoir vendredi soir le pilote Tech3. "C'est étrange, surtout parce que les gars de l'électronique doivent quand même gérer la bonne quantité de puissance et le contrôle du wheelie pour en extraire le maximum, mais la première impression est que l'on pourrait être beaucoup plus rapides. Mais au moins quand on relâche l'embrayage, c'est sympa."

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Pol Espargaró, qui insistait vendredi sur le fait qu'il ne veut pas voir une course gâchée par un éventuel souci de jeunesse du système dans le simple but de "gagner un dixième au départ", a confirmé samedi que les conditions semblaient désormais réunies : "Oui, nous allons essayer de l’utiliser."

"Nous avons besoin de plus d’informations", a-t-il toutefois encore insisté. "J’ai essayé de l’utiliser en qualifications, parce qu’à la fin des EL4 je voulais assez vite rentrer au garage étant donné que les gars ont besoin d’un peu de temps pour changer les pneus et certaines choses sur la moto en vue des qualifs. Mais après les qualifications, je n’ai pas pu le tester, donc je vais l’utiliser au warm-up. Nous avons l’intention de l’utiliser en course."

Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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