Un vent nouveau souffle chez KTM grâce à Red Bull Racing

KTM travaille désormais en étroite collaboration avec l'écurie de F1 Red Bull Racing, dans le but de développer le package aérodynamique de sa MotoGP pour 2023. Un partenariat que le patron de KTM Motorsport juge "rafraîchissant".

Brad Binder, Red Bull KTM Factory Racing

Brad Binder, Red Bull KTM Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

La KTM RC16 s'est imposée deux fois la saison passée, aux mains de Miguel Oliveira, et le groupe autrichien a obtenu son meilleur classement au championnat des constructeurs avec la quatrième place. Ses progrès sont toutefois restés plus limités que ceux des deux autres marques européennes, Ducati et Aprilia. "Nous n'en avons pas fait assez sur l'aéro", estime Pit Beirer, directeur de KTM Motorsport, pointant ainsi l'une des raisons pour lesquelles la moto de Mattighofen n'a, selon lui, pas été aussi compétitive que ses congénères alors que le championnat a opéré une bascule entre une domination japonaise et européenne.

Pour y remédier, cela fait maintenant plusieurs mois que KTM travaille avec l'écurie de F1 Red Bull Racing, dans les ateliers de celle-ci à Milton Keynes, au Royaume-Uni. Le but : développer le package aéro de la machine autrichienne pour 2023.

"La façon dont cela s'intègre est assez simple : ils développent un package aéro et nous le mettons sur la moto", explique Pit Beirer à Motorsport.com. "Je ne vais pas vous donner de détails sur la façon dont nous travaillons, mais je peux vous dire que cela a été une expérience incroyable pour nous. Nous avons rencontré chez eux des gens formidables, et depuis que nous travaillons avec eux, c'est très rafraîchissant. Les idées qu'ils ont, leur façon professionnelle de travailler et leurs connaissances pures sont incroyables."

"Nous apprécions beaucoup cette relation. Il ne s'agit pas de régler une chose rapidement, c'est vraiment un programme à long terme grâce auquel ils vont nous aider à développer l'aéro de la moto. Je suis très heureux et je pense que les avoir à nos côtés représente une part importante de notre futur puzzle. Si vous regardez le nom du projet, il est noté 'Red Bull'. C'est donc nous tous ensemble, mais nous n'avions jamais véritablement ouvert la porte à un transfert de technologie de ce côté-là. C'est donc très nouveau et c'est vraiment fantastique à l'heure actuelle."

Gare à la dépense

Depuis plusieurs années désormais, l'influence de la F1 se fait se plus en plus sentir en MotoGP. Massimo Rivola en est la parfaite incarnation, lui qui a été directeur sportif de la Scuderia Ferrari avant de prendre les rênes du programme Aprilia Racing. Très vite, il a été rejoint à Noale par des ingénieurs venus de la F1. Chez Yamaha, on a également vu arriver Luca Marmorini, lui-même connu notamment pour son rôle chez Ferrari où il a dirigé le département moteur et désormais en lien avec les ingénieurs d'Iwata afin d'aider à la conception du moteur de la M1 pour 2023.

Brad Binder, Red Bull KTM Factory Racing, Pit Beirer, directeur KTM Motorsports

Pit Beirer, directeur de KTM Motorsport, ici avec Brad Binder

Pourtant, les deux mondes ont depuis longtemps montré des difficultés à s'entendre, du fait des différences d'approche que l'on perçoit dans le développement d'une F1 et d'une MotoGP. Pour Pit Beirer, les équipes moto doivent conserver leur identité, mais aussi se montrer prudentes face aux coûts que peut représenter l'assistance attractive des cadors de la discipline reine du sport auto.

"Il faut être prudent parce qu'en Formule 1, on peut ajouter au moins un zéro pour le moindre projet", souligne-t-il. "Ils travaillent avec une situation budgétaire et une puissance complètement différentes. Là où nous avons dix personnes, ils en ont plus de 100. Le résultat est donc très différent. Nous devons être très prudents car regarder un projet de F1 avec les yeux d'un directeur MotoGP, c'est comme être un enfant dans un magasin de bonbons. Tout ce que l'on voit est tellement cool et professionnel qu'on veut l'avoir. Mais si vous le faites, il faut un budget dix fois plus important pour intégrer chaque détail. Ce n'est donc pas réaliste."

Regarder un projet de F1 avec les yeux d'un directeur MotoGP, c'est comme être un enfant dans un magasin de bonbons. Tout ce que l'on voit est tellement cool et professionnel qu'on veut l'avoir. Mais il faut un budget dix fois plus important.

Pit Beirer

"C'est pourquoi il faut faire très attention à ne pas copier la Formule 1 dans ce que l'on fait en MotoGP. C'est un monde différent. La Formule 1, c'est la Formule 1, et je pense que le MotoGP ne doit pas entrer en compétition avec la Formule 1. Nous devons nous réjouir d'être le sport numéro un sur deux roues. C'est la raison pour laquelle nous nous battons contre le règlement, afin de ne pas aller trop loin. Mais le règlement est ce qu'il est et nous devons donc utiliser ce que nous pouvons."

"Je pense que c'est rafraîchissant d'avoir des gens de la F1 dans le paddock, mais une moto ce n'est pas une voiture et il faut penser différemment. Il faut des gens qui ont l'esprit très ouvert pour s'adapter au monde de la moto, mais c'est intéressant aussi. Nous sommes tous dingues de course, ils aiment les courses moto et nous aimons la Formule 1. Oui, c'est sympa d'avoir ces gens de la F1 dans le paddock, mais nous devons faire attention à l'argent que nous utilisons."

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