L'Histoire fait de Valentino Rossi le favori pour le titre

En tête de la hiérarchie depuis le premier Grand Prix de l'année, Rossi n'a que brièvement cédé la place de leader à son adversaire, à Brno, lorsque celui-ci est revenu à égalité de points et a pu faire valoir un plus grand nombre de victoires.

L'avantage dont il dispose aujourd'hui suffira-t-il à Rossi pour faire main basse sur la couronne mondiale? Rien n'est moins sûr, surtout dans le contexte actuel car une pénalité pourrait l'obliger à s'élancer de la dernière place de la grille, si l'appel qu'il a déposé auprès du Tribunal Arbitral du Sport devait être rejeté.

Peu de retournements de situation

Pourtant, l'Histoire parle en faveur de Valentino Rossi. Ce n'est que la dix-septième fois depuis la création du Championnat du Monde en 1949 et la troisième depuis le début de l'ère MotoGP en 2002 que le titre se joue ainsi sur la dernière course. Or, sur les seize cas précédents, seuls deux sacres ont échappé au pilote qui se présentait en leader sur la dernière grille de départ.

Ce fut le cas en 1992, année du duel Doohan-Rainey. Après un début de saison tonitruant, Mick Doohan avait perdu très gros lors d'un grave accident et n'avait pu sauver que quelques points en disputant les deux dernières manches. Retardé de deux unités à l'entame de la course, Wayne Rainey était parvenu à prendre l'ascendant sur l'Australien durant cette ultime confrontation et à s'imposer pour quatre points.

L'autre épisode ayant vu la défaite de celui qui prenait le dernier départ en leader remonte à 2006… et concerne précisément Valentino Rossi. Alors crédité de huit points de marge sur Nicky Hayden, l'Italien a fini par chuter en course et par laisser échapper le titre!

Depuis cette édition 2006, un seul championnat a fait durer le suspense jusqu'à l'ultime manche, en l'occurrence celui de 2013 qui mettait aux prises Jorge Lorenzo et Marc Márquez. Malgré sa victoire en course, le Majorquin n'avait pas été en mesure de combler son retard et avait assisté au premier sacre de son rival et compatriote.

Ce n'est pas dans les statistiques que s'écrira le verdict de cette saison et il faut laisser au MotoGP le soin d'écrire une nouvelle page de son Histoire. Néanmoins, une chose pour l'heure est certaine : cette finale s'annonce tendue, mais aussi très serrée. Alors que les titres acquis sur la dernière course tendent à se raréfier depuis que la saison compte plus de quinze manches, jamais depuis 1992 les deux prétendants à la couronne n'avaient été séparés de si peu à l'heure de la confrontation ultime…

Les titres 500cc/MotoGP décidés sur la dernière manche :

* Libero Liberati n'était pas officiellement champion avant la dernière manche, à cause d'une disqualification lors d'un Grand Prix précédent. Il sera toutefois réhabilité plusieurs mois plus tard.

** Phil Read avait cumulé plus de points que Giacomo Agostini avant le dernier Grand Prix de la saison, mais attention : le championnat ne comptabilisait pas tous les résultats, seulement les six meilleurs. Victorieux plus souvent que son rival, Agostini était donc déjà virtuellement leader avant la dernière manche.