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La nouvelle histoire italienne est désormais prête !

Il aura fallu 12 ans à Ducati pour rendre sa Desmosedici attirante aux yeux des top-guns de la catégorie MotoGP. Au fil de cette décennie qui a forgé la marque dans l’élite moto, la saga qui s’ouvre semble plus prometteuse que jamais.

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Photo de: Ducati Corse

Lorsque la demande de visiter la section compétition à l’usine de Borgo Panigale fut acceptée, il fut difficile de contenir sa patience, croyez-moi, surtout un lendemain de finale de Mondial Superbike, qui reste à mon avis l’un des meilleurs dénouements que le sport moto ait offert dans l’ère moderne. Mais évidemment chez Ducati Corse on l’a mauvaise d’avoir perdu le titre face à Honda et Colin Edwards. Bref, les esprits sont à ce moment tournés vers 2003 où Troy Bayliss est déjà en mode MotoGP pour rejoindre Loris Capirossi dans ce qui sera le début d’une nouvelle ère.

L’histoire de Ducati s’est écrite en Superbike dès le début en 1988 avec un modèle spécialement conçu, la 851, et où la direction a joué au passage le sauvetage de sa propre existence. Les titres, les modèles et les pilotes qui ont suivi ont fait le reste mais à cette aube de 2003 une chose reste : l’approche technique de chaque modèle. Et il a fallu du temps aux Rouges pour comprendre que le châssis tubulaire, bien qu'étant l’adn de la marque, était une voie à ne plus emprunter. Au cours de cette visite, il fallait comprendre quelle approche le duo Claudio Domenicali et Fillipo Preziosi, respectivement directeur du département course et directeur technique, allait privilégier pour déranger le plus possible les ogres japonais ! La logique de partir de ce qu’on connaît a donc été appliquée, mais nombre de pilotes se sont heurtés à ce défi qui semblait alors complètement fou il n’y pas encore si longtemps.

Casey Stoner et Valentino Rossi

À travers ces années, l’arrivée de nouveaux pilotes a aussi toujours emballé certaines déclarations. Sorti d’une saison 2006 sur Honda où il fut affublé du surnom de "Rolling Stoner", en référence à ses chutes multiples, Casey et son numéro 27 ont offert une démonstration encore difficile à expliquer aujourd’hui. Le graal décroché en 2007 est arrivé finalement peu de temps après les débuts en catégorie reine pour Ducati, toujours avec ce bon châssis tubulaire. La boucle était bouclée, Stoner entrait dans l’élite de l’élite, mais le plus dur restait à venir.

"Si Stoner réussit avec cette machine, pourquoi pas moi ?" La question est légitime et a été très souvent entendue dans la bouche de plusieurs pilotes, et la liste est longue. Et quand la rumeur pour Valentino Rossi, un peu aidé par la stratégie d’alors chez Yamaha, a commencé à émerger, les plus aguerris et expérimentés du paddock n’y croyaient pas. Au sein même du réseau italien présent en nombre, peu d’interlocuteurs osaient aborder un sujet visiblement trop brûlant ! Rossi/Ducati, deux marques fortes et un vainqueur absolu quoi qu’il se passe : le Docteur ! Un fait du MotoGP moderne allant jusqu’à troubler les membres de l’équipe n’en revenant pas de bénéficier d’autant d’attention et d’affection en dépit du manque de résultats.

Cette période d’adaptation est maintenant passée, et pour restructurer l’équipe MotoGP on n’a pas hésité à aller chercher dans ce qui fut à l’origine des succès Superbike, côté humain cette fois-ci, pour préparer l’avenir. La Desmosedici démontre depuis la seconde partie de 2015 que tout l’effort de développement initié par le gourou technique actuel, Gigi Dall’Igna, fonctionne et que la moto est bonne. Fini le cadre tubulaire et autres hésitations technologiques ; les doubles poutres périmétriques en aluminium, à l’image de celui utilisé par l’ensemble des constructeurs, encaisse maintenant la partition jouée par le puissant moteur V4, et la moto est performante dans de nombreux domaines.

C’est ce qu’il fallait à Paolo Ciabatti pour terminer son puzzle gagnant et intéresser un pilote de tout premier plan. Le Turinois est entré dans l’aventure Ducati sur la fin de l’ère Carl Fogarty et a toujours travaillé avec Davide Tardozzi, ancien pilote Bimota en Superbike au début des années 90, et aux commandes de l’équipe lors des 4 titres du Britannique. Le duo nous a ensuite sorti un nouveau joyau du nom de Troy Bayliss, justement pour pallier à la fin de carrière subite du King Carl. C’est également à eux que reviennent le superbe coup de la victoire de Bayliss en 2006 à Valencia, théâtre du dénouement entre Nicky Hayden et Valentino Rossi. Ce sont eux qui composent avec Dall’Igna le management de la squadra rossa en charge d’écrire un nouveau chapitre.

Alors contrairement aux concurrents japonais, inutile de vous inquiéter, ce qui se prépare avec Jorge Lorenzo arrive au bon moment. Il en aura fallu aux Rouges pour trouver la bonne note et arriver au sommet, mais après tout les Italiens ont ce don de nous accrocher à leur histoire tout autant que de nous faire espérer.

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