Laverty - Objectif top 10 au championnat avant de quitter le MotoGP

Sa deuxième saison en catégorie reine est indéniablement un progrès. Alors qu'il n'avait marqué que neuf points l'an dernier, il en compte déjà 69, avec pour meilleur résultat une quatrième place en Argentine auquel s'ajoute une moisson régulière de points, seulement entachée par sa chute sur le Red Bull Ring lorsqu'il a été heurté par Danilo Petrucci alors qu'il avait la ligne d'arrivée en vue.

Actuellement onzième du championnat, l'Irlandais garde en ligne de mire la seule et unique référence qui lui apporte cette année un élément de comparaison à la fois fiable et motivant : Héctor Barberá qui, au guidon de la même machine - une Ducati datant de 2014 -, parvient à régulièrement se mêler aux gros bras du championnat, et ce notamment en qualifications. Douze points les séparent aujourd'hui, alors que l'Espagnol n'a été battu par son rival qu'à trois reprises sur les courses disputées jusqu'à présent.

Il a beau avoir décidé de quitter les Grands Prix dans deux mois pour retrouver le Superbike et tenter de s'y replacer aux avant-postes, Eugene Laverty affiche une motivation intacte et continue de suivre un objectif clairement ancré dans son esprit. Motorsport.com l'a rencontré pour faire le point sur son état d'esprit à ce stade du championnat.

Est-ce décevant pour toi de devoir quitter le MotoGP alors que tes résultats semblent justement s'améliorer ?

"Par certains aspects, oui, mais le plus important pour moi était de continuer à avancer. J'aurais aimé rester ici une troisième année ; la moto (la GP14.2, ndlr) représentait un gros progrès par rapport à l'année dernière, et cette année ça a encore mieux pris entre moi et l'équipe, je me suis vraiment senti chez moi. Mais il m'a fallu regarder ce que j'avais sur la table, à savoir à nouveau une moto datant d'il y a deux ans. Je n'ai donc pas eu le sentiment que c'était un progrès concernant la compétitivité de la moto. C'est toujours une décision difficile à prendre, mais je devais être réaliste et me rendre compte que, en restant ici, mon coéquipier [Álvaro Bautista] aurait eu une meilleure moto que moi."

L'offre d'une GP16 t'aurait-elle convaincu de rester ?
"Clairement. S'il y avait eu une autre GP16 disponible, cela aurait influencé les choses dans l'autre sens. Mais je comprends Ducati, ils ont tellement de motos sur la grille désormais. Et je comprends qu'il est difficile de fournir ce nombre de motos top niveau. Quoi qu'il en soit, c'est ce qui était disponible et j'ai fait mon choix. Il est désormais temps de se concentrer sur les dernières courses. On a eu une super saison et on est en lice pour finir dans le top 10 du championnat."

Est-ce qu'une partie de toi-même voulait quand même rester en MotoGP avec cette moto de deux ans d'âge, sachant ce qu'Héctor Barberá a réussi à faire cette année avec la GP14.2 ?
"Je suis certain qu'il y a plus [à tirer de la GP14.2], cela vaut avec toutes les motos. Durant ma carrière, j'ai toujours été plus fort pendant ma deuxième saison sur une moto : ça avait été le cas avec Aprilia en World Superbike, j'ai fini sixième du championnat [en 2012] et deuxième l'année suivante. Il est normal qu'un pilote s'améliore avec la continuité, c'est aussi ce que l'on voit avec Héctor. L'année dernière, il a connu une saison plutôt moyenne, mais cette année il fait une saison fantastique parce qu'il a construit sur ce qu'il a fait l'an dernier. On se rapproche de plus en plus, et on essaye de rattraper [notre retard] parce que plus je pilote la moto, mieux je la comprends. Il me reste encore [plusieurs] manches pour essayer de rattraper Héctor."

Ton objectif pour le reste de l'année est donc d'être le meilleur parmi les pilotes de la GP14.2 ?
"Ce n'est pas mon seul objectif, le principal est d'être dans le top 10 du championnat, mais on prend toujours Héctor comme référence. On ne peut pas regarder ce qu'il fait en qualifs, parce qu'il fait partie de ces gars qui peuvent sortir quelque chose de spécial sur un tour. Il faut donc qu'on regarde sur la distance de la course pour être proche de lui, et lorsqu'il a fait sec récemment, on a été plus proches. Je veux être en mesure de me battre contre lui le dimanche. Ça n'est pas aussi important le samedi, parce que placer une 14.2 sur l'une des deux premières lignes, c'est phénoménal. Mon but est d'accéder à nouveau à la Q2, comme en Autriche."

T'attends-tu à revenir en MotoGP un jour ?
"Il ne faut jamais dire jamais. J'ai 30 ans maintenant, je suis donc plus âgé que la plupart des gars qui sont ici sur la grille, mais bon… Valentino a 37 ans ! J'ai pris la décision de retourner en Superbike, mais on m'a bien traité ici. J'ai une très bonne relation avec Aspar et même avec la Dorna. Carmelo Ezpeleta a eu des mots gentils pour moi quand je lui ai fait part à Brno de ma décision de retourner en Superbike, il a dit que j'aurai toujours une chance de pouvoir revenir. Alors, qui sait ?"