Limites de piste : gros désaccord entre Quartararo et Miller

Fabio Quartararo estime que la direction de course pénalise trop lourdement les pilotes quand ils dépassent les limites de la piste. Jack Miller lui répond que cette règle a du sens et lui reproche de ne pas s'impliquer dans les débats de la Commission de sécurité.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Les sanctions prises par la direction de course pour non-respect des limites de piste sont au cœur des débats depuis plusieurs Grands Prix. Maverick Viñales a crié à l'injustice quand ses chronos ont été annulés lors des qualifications à Portimão tandis qu'après l'arrivée au Mugello, Miguel Oliveira et Joan Mir ont tour à tour été sanctionnés, sans conséquences sur le classement final. Signe des difficultés des pilotes à se positionner sur cette question, un Mir jusque-là partisan d'une règle stricte a appelé à des décisions plus humaines après le Grand Prix d'Italie.

À Barcelone, l'épisode de la combinaison ouverte de Fabio Quartararo a concentré les débats mais le Français s'est surtout agacé d'une autre sanction de trois secondes, pour un retour en piste trop rapide après un passage dans la voie de dégagement du premier virage. Pour l'intéressé, les décisions sont trop mécaniques et les pilotes n'ont parfois aucun contrôle sur la situation.

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"Si on ne parle pas que de ce qui s'est passé à Barcelone, mais aussi de ce qui s'est passé au Mugello avec Joan et Miguel, pour moi ce genre de pénalité est assez étrange", a déclaré Quartararo en conférence de presse au Sachsenring. "On sort de deux ou trois centimètres sur le vert et on est pénalisé d'une position alors qu'on ne gagne pas de temps. Pour moi c'est un petit peu trop."

"C'est comme à Barcelone, où j'ai tiré tout droit et j'ai été plus lent de sept dixièmes ; ils m'ont dit que si j'avais été encore plus lent de trois dixièmes, je n'aurais pas été pénalisé. Mais comment peut-on calculer ça ? Pour moi ça commence à être un peu trop, parce que ça n'affecte pas la sécurité et ça commence à mon avis à rendre les courses un peu trop sérieuses. Mais je n'y travaille pas, c'est eux qui prennent les décisions, mais pour moi c'est un peu trop."

Si tu venais à la Commission de sécurité, tu comprendrais de quoi on parle. [...] On a poussé pour avoir cette règle car si on va de plus en plus vite, de plus en plus large et la piste devient de moins en moins sûre.

Jack Miller à Fabio Quartararo

Jack Miller se montre plus compréhensif envers les commissaires de course car pour lui, il est nécessaire d'avoir un cadre clairement défini, ce que permettent les règlements actuels à ses yeux : "Je compare ça à un match de foot : personne n'aime l'arbitre, mais il est essentiel. Je pense que la direction de course est nécessaire", a résumé l'Australien, s'adressant directement à Quartararo et lui reprochant un manque de connaissance lié à une trop faible implication dans les débats.

"Cette règle d'une seconde dont tu parles, elle est là depuis trois ans. Taka a dû faire un long-lap, c'est la règle. Si ça avait été de l'herbe ou du gravier au milieu de la chicane, [tu serais passé sur l'herbe] et tu aurais perdu plus d'une seconde. Si à la place du vert à l'extérieur, c'était de l'herbe comme avant, on ne passe sur l'arête du vibreur tout du long, donc au final ça rapproche les murs."

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"Si tu venais à la Commission de sécurité, tu comprendrais de quoi on parle. C'est la raison pour laquelle à la Commission de sécurité on a poussé pour avoir cette règle car si on va de plus en plus vite, de plus en plus large et la piste devient de moins en moins sûre. C'est pareil avec les chicanes avant, quand c'était du gravier, personne n'y passait, mais quand l'AstroTurf est arrivé, les gens ont commencé à y passer trois ou quatre fois par course, ils n'utilisaient pas ce côté du pneu, peut-être six fois sur chaque flanc du pneu, et à la fin de la course ils avaient un avantage. Alors le règlement c'est le règlement. Personne n'aime l'arbitre, il est certain qu'ils pourraient faire certaines choses mieux, comme nous tous, mais il faut que quelqu'un soit là et fasse le méchant, c'est aussi simple que ça."

Johann Zarco reconnaît de son côté qu'il est difficile de prendre une bonne décision entre le besoin d'avoir une règle claire et d'apporter un verdict rapidement, le tout sous les regards de millions de téléspectateurs prompts à réagir sur les réseaux sociaux : "Il y a plusieurs façons de voir les choses", a estimé le pilote du team Pramac. "C'est dur de prendre les décisions pour eux, parce qu'ils doivent les prendre très rapidement. Ils mettent ces règles sur les limites de la piste. On pourrait en discuter mais ils disent que si on touche le vert, on a une pénalité, alors que parfois ça ne donne pas un avantage. Ensuite, on est souvent en désaccord parce que c'est une règle et que c'est humain d'être en désaccord. Mais il y a quelque chose."

"Je pense qu'il y a de bons gars à la direction de course, d'autres moins, et c'est pour ça que c'est dur de tout accepter. Avec les réseaux sociaux, tout le monde peut tout voir dans l'instant et en discuter, une minute après la course ou même pendant la course, ce qui les met dans une situation encore plus critique."

Avec Léna Buffa

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