Le long lap, sanction alternative pour les départs anticipés ?

Le zèle des commissaires à l'extinction des feux a encore fait grand bruit, cette fois-ci à Austin, ce qui n'a pas manqué de remettre sur la table l'idée d'une refonte des pénalités appliquées pour les départs volés.

Le départ

Le départ

Bob Meyer

C'est un peu la loi des séries appliquée à la réglementation des départs. Après un premier début de polémique en Argentine, lorsque Cal Crutchlow s'est vu pénalisé d'un ride through en course pour avoir bougé de façon presque imperceptible sur la grille juste avant l'extinction des feux, deux autres pilotes sont tombés dans le piège dimanche à Austin.

Maverick Viñales et Joan Mir ont en effet été contraints de repasser par la case stand pour observer leur pénalité, ce qui a compromis leur résultat en course. Si le premier cité n'a guère contesté sa sanction, le jeune pilote Suzuki admettait une certaine amertume après coup, avançant que la nature de sa pénalité était sans doute trop sévère pour l'ampleur de l'infraction constatée.

"Je pense que je n'ai pas gagné de temps dans le mouvement que j'ai fait", a déclaré Mir après la course auprès du site officiel du MotoGP. "Je n'ai pas réussi à le voir à la télé, c'est quelque chose de très petit. Je pense que dans ce cas, la pénalité c'est trop, cela a ruiné ma course, et je pense qu'une bonne solution dans ce type de cas c'est de faire le long lap. Nous avons eu un bon rythme durant toute la course. À chaque fois que je vois le rythme que nous avions par rapport aux autres, cela me rend encore plus en colère."

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Dura lex, sed lex

Cependant son coéquipier Álex Rins, vainqueur de son premier Grand Prix dans la catégorie reine au Texas, se rangeait du côté de l'avis majoritaire des pilotes, qui estiment qu'aucune dérogation ne peut être accordée en la matière, quand bien même l'erreur commise n'engendre pas de gains pour son auteur.

"La règle dit qu'il ne faut pas bouger, donc il ne le faut pas", a soutenu le numéro 42 en conférence de presse. "Quand les feux se sont éteints, j'ai vu Maverick bouger un petit peu. Nous avons déjà parlé de cette règle, mais si vous bougez, il faut que vous fassiez un ride through."

Un avis partagé par Valentino Rossi, deuxième de la course : "Il est clair que la règle est très stricte, mais c'est la seule façon de régler le problème des départs", a confirmé le Docteur, qui avait tenu les mêmes propos lors de la conférence du jeudi au sujet de la pénalité reçue par Crutchlow en Argentine. "Donc vous ne devez pas bouger, c'est tout. Car si vous commencez à dire 'j'ai bougé un tout petit peu, je n'ai pas pris d'avantage', alors là c'est la porte ouverte à une situation que vous ne pouvez pas résoudre. C'est comme ça."

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Néanmoins, le numéro 46 a également reconnu que si le principe d'une sanction devait être maintenu, cette dernière pouvait en revanche se voir alléger pour ne pas gâcher totalement la course du pilote incriminé. "C'est sûr que la pénalité est trop élevée, car avec le ride through vous perdez 30 ou 35 secondes, et la course est finie. Mais pour moi, la règle est le seul moyen d'être sûr que personne ne bouge", a-t-il poursuivi.

Un avis derrière lequel se range le patron de l'équipe LCR, Lucio Cecchinello, pour qui un long lap serait un type de sanction plus adapté, même si ce dernier n'a rien eu à redire sur le zèle des commissaires en Argentine concernant son pilote Cal Crutchlow. "Bien sûr, c'était très difficile en Argentine d'accepter une telle pénalité, mais d'un autre côté, en tant qu'équipe nous comprenons tout à fait que les commissaires ont appliqué les règles, qui sont très claires. Elles disent que l'on ne peut pas bouger tant que les lumières ne sont pas éteintes", a-t-il rappelé auprès du site officiel du MotoGP.

"Nous avons donc compris que les commissaires ont appliqué les règles. Les commissaires comprennent, après une réunion avec Cal et moi-même [tenue jeudi à Austin, ndlr] que c'était une pénalité très forte pour un mouvement si petit. On devrait donc plus que probablement discuter tous ensemble de comment modifier ce genre de règle pour de si petites infractions, par exemple avec un long lap, qui fait perdre quelques secondes, mais pas 30."

Le sujet a bel et bien été abordé vendredi en Commission de sécurité, néanmoins il semble acquis qu'un tel changement dans le barème des pénalités ne pourra avoir lieu, pour des raisons de justice, qu'à compter de l'an prochain afin de ne léser aucun concurrent. "Nous avons parlé du long lap, et beaucoup de pilotes étaient d'accord", assure Rossi. "Mais le fait est que Cal a dit qu'il avait subi une pénalité plus élevée, et que si on changeait maintenant la règle, il serait désavantagé. Une bonne chose serait peut-être d'essayer de changer cela, mais pour l'an prochain."

Avec Michaël Duforest  

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