Lorenzo adapte son style à défaut d'être "explosif" sur un tour

Jorge Lorenzo travaille dur en ce début de week-end pour se placer dans une situation favorable pour la course du Mugello, où il n'est pas encore tout à fait à l'aise au guidon de la Honda.

Jorge Lorenzo, Repsol Honda Team

Jorge Lorenzo, Repsol Honda Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Il y a deux manières de scruter la première journée de Jorge Lorenzo au Mugello : d'un côté, le vainqueur de l'édition 2018 avec Ducati n'a conclu la seconde séance d'essais libres – tout comme le combiné du vendredi - qu'à un lointain vingtième rang. D'un autre, le Majorquin s'est montré besogneux et a de bonnes raisons de penser que les éléments de compréhension mis en place en EL1 et EL2 autoriseront un pallier de progression pour le reste du week-end, même si la vitesse sur un tour, de son propre aveu, n'est pas "explosive" et pourrait indiquer une position de départ reculée avant de dérouler un rythme de course bien plus satisfaisant. Mais concentré qu'il est sur l'issue de son Grand Prix dimanche après-midi, le pilote Honda ne cède nullement à la panique, en dépit du fait de n'avoir trouvé le confort espéré avec un test de modification ergonomique, supposé lui apporter plus de confort de pilotage.

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"Ce matin, j'ai eu du mal à être performant. Je ne me sentais pas à l'aise sur la moto au départ, mais petit à petit, j'ai commencé à y aller et piloter", décrit-il ainsi en cette fin de journée. "Quant au rythme, il n'était pas si mauvais. Pareil dans l'après-midi. J'ai mis de nouveaux pneus mais n'ai pas été en mesure d'en tirer profit pour le moment par rapport aux plus rapides. Puis nous avons essayé le dispositif d'ergonomie qui n'a pas fonctionné et je suis revenu au 'normal', utilisé au Mans. Sur notre dernière sortie en piste, nous avons de nouveau essayé un autre réglage avec le même pneu, et j'ai pu aller plus vite en faisant le même genre d'effort, donc c'est un point positif."

Lorenzo estime que les temps qu'il est capable d'aligner en termes de rythme ne sont pas éloignés de ce qui est nécessaire à une bonne course. Néanmoins, ce qui pose actuellement problème est le risque de ne pas pouvoir s'extraire de la Q1 et viser une position de départ satisfaisante sur les premières lignes de la grille de départ.

"Demain, nous allons essayer de faire un nouveau pas en avant, car je ne pense pas que le rythme de course ne sera pas supérieur à 49''7 ou 48''0 en première partie de course. Si je me trouve en mesure d'être dans les 48'' basses de manière confortable, je peux faire une bonne course : c'est mon objectif. Pour le moment, nous ne sommes pas 'explosifs' sur un tour. C'était le cas au Mans mais pas ici. Cela peut être un problème pour la [position de] grille mais je suis assez satisfait de notre rythme et je vais essayer de l'être encore plus demain !"

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On ne pourra en tous les cas pas reprocher à Lorenzo de ne pas tout essayer lors des essais libres en Italie : outre l'ergonomie de sa moto, autour de laquelle les progrès peuvent venir de la réactivité de son équipe à trouver une solution lui permettant de dépenser moins d'énergie au freinage, Lorenzo met en question sa propre approche du pilotage.

"Avec la Honda, j'essaie de placer plus de pression sur la première partie du freinage, totalement droit, puis de réduire la pression de freinage et me trouver en mesure de garder de la vitesse en entrée en virage", décrit-il. "Aujourd'hui, je me suis un peu entraîné à ce style [de pilotage]. Ce n'est toujours pas naturel mais je comprends mieux cette méthode petit à petit et je pense que c'est la manière de faire un pas en avant. Pour l’instant, nous essayons de trouver des solutions pour limiter la perte d’énergie qui me pose problème au freinage et que je me fatigue ainsi moins. J’ai beaucoup d’appui sur les genoux."

La gestion du week-end de course dans son ensemble est également scrutée. Ainsi, inutile de tenter absolument un chrono ce vendredi quand tous les réglages ne sont pas encore parfaits et qu'une tentative précoce pourrait faire perdre un pneu performant.

"Je pense qu'aujourd'hui, avec les pneus neufs, je pourrais être dans le top 10 : 10e ou 11e. Bien évidemment, ce n'est pas une bonne position, mais ce n'est pas la 20e", analyse-t-il. "Aujourd'hui, j'ai décidé d'économiser un pneu pour demain, afin de disposer de deux opportunités de faire un temps au tour rapide."

"Cela a été une très mauvaise journée au niveau de ma position, surtout ce matin, car cet après-midi nous avons terminé 20e car nous n’étions pas très rapides, mais aussi parce que nous avons conservé un pneu arrière pour demain, afin d’avoir plus d’opportunités. En étant mal aujourd’hui, cela n’avait pas de sens d’essayer ce pneu et de nous retrouver en-dehors de la Q2. Il vaut mieux attendre demain, améliorer un peu la moto et avoir deux pneus dans de meilleures conditions. C’est l’inverse du Mans où j’avais réussi à être vraiment bien sur quelques tours, ici nous avons du mal."

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Mes coéquipiers sont sur les Honda depuis 5 à 7 ans

Reculer pour mieux sauter, donc. Et une chose est sûre : un an après s'être enfin libéré de la pression d'un retour au sommet avec une Ducati qu'il avait mis presque un an et demi à dompter, Lorenzo n'a pas oublié comment faire pour gagner. Une nouvelle fois, l'apprentissage prend le temps qu'il faut avec une nouvelle monture, et les circonstances dans lesquelles son arrivée chez Honda se sont faites expliquent pourquoi le début de saison est compliqué pour le Majorquin.

"Il y a six ou sept mois, j’ai gagné trois courses sur quatre : je n’ai pas oublié comment piloter, j’ai juste une moto avec laquelle je n’ai fait que cinq courses", rappelle-t-il, conscient des attentes qui l'entourent. "Mes coéquipiers sont depuis cinq à sept ans dessus, ils la connaissent parfaitement et savent en tirer le potentiel. Je n’ai pas eu de chance avec mes blessures durant la pré-saison, et cette année c’est la première fois que les tests privés sont limités : cela complique donc un peu mon adaptation. Avec la pression, essayer d’être rapide en course n’est pas simple, mais avec plus de tours et de kilomètres, je suppose que je comprendrai petit à petit la façon d’exploiter plus facilement les points forts de la moto et tout ira mieux."

Avec Charlotte Guerdoux

 

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