Lorenzo comprend la pression du "favori" Quartararo

Jorge Lorenzo pense savoir ce que ressent Fabio Quartararo maintenant qu'il doit gérer sa position au championnat, alors que tout lui prédit un titre prochain.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Fabio Quartararo abordera la prochaine manche avec 48 points d'avance au championnat, solidement installé à la place de leader qu'il n'a plus quittée depuis qu'il s'en est emparé au soir du Grand Prix de France. Seul pilote à avoir marqué des points à chaque course cette saison, le Français a surtout affiché un excellent niveau en plus de cette régularité, avec cinq victoires sur un total de neuf podiums en 14 courses. S'il confirme cette tendance à la prochaine épreuve, il bénéficiera d'une première possibilité de remporter le titre au Grand Prix d'Émilie-Romagne, dans moins d'un mois.

Jorge Lorenzo observe cette situation avec autant d'admiration pour le parcours du Niçois que de connaissances des difficultés qui peuvent se présenter à ce stade, en dépit de la marge confortable dont il bénéficie. "Ça n'est pas si simple. La situation de Fabio me rappelle beaucoup celle que j'ai connue en 2010", explique le Majorquin auprès du site officiel du MotoGP.

"J'avais 23 ans, comme lui, j'étais chez Yamaha et j'essayais de décrocher mon premier titre MotoGP, donc exactement la même situation. J'avais moi aussi une énorme avance sur le deuxième pilote, en l'occurrence Pedrosa alors que pour lui c'est Bagnaia, quelque chose comme 50 ou 60 points. Ça n'est pas facile, parce que quand on a une si grande avance, on a peur de perdre, peur de tomber, de perdre des points."

"Plus on a d'avance, plus il y a de tension et de pression. Quand on est plus ou moins à égalité avec son adversaire, il n'y a aucune pression parce qu'il faut prendre des risques pour essayer de le battre. Mais quand on a cette avance, on commence à s'inquiéter de tout, de la pluie, du risque de casser un moteur, du risque de faire une erreur, d'entrer en contact avec un autre pilote… Alors ça n'est pas facile."

Quand on a une si grande avance, on a peur de perdre, peur de tomber, de perdre des points. Plus on a d'avance, plus il y a de tension et de pression.

Jorge Lorenzo

En 2010, Lorenzo affichait 69 points d'avance sur Pedrosa avant les quatre dernières courses. Ce capital avait été gonflé par la blessure du Catalan au Japon où le pilote Yamaha avait empoché les points de la quatrième place, alors que Pedrosa s'était précédemment rapproché grâce à une série de deux victoires et de deux deuxièmes places. Ce fut le tournant de leur duel, et la semaine suivante Lorenzo remportait son premier titre dans la catégorie reine.

Aujourd'hui, malgré l'ampleur de la tâche que représente le dernier pas à franchir et la spirale positive dans laquelle se trouve Bagnaia, il voit Quartararo en favori incontestable. "Je pense que Fabio a beau être un pilote très explosif, il a mûri et il ne fait pas beaucoup d'erreurs. Il est donc assurément le favori. Il faut qu'il garde un œil sur les pilotes Ducati, particulièrement sur Bagnaia, mais je pense qu'il est clairement le favori."

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Ce premier titre qui se profile pour le pilote français fera date dans l'Histoire, mais il correspond finalement aux belles heures qu'on prédisait au jeune Fabio lorsqu'il a rejoint les Grands Prix. Il a toutefois fallu attendre son arrivée dans la catégorie reine pour que ce potentiel soit confirmé, après de premières années plus décevantes.

"Personne ne s'attendait à ce que Fabio soit aussi compétitif dès le début, chez Petronas, en 2019", rappelle Lorenzo. "Ce qu'il a fait dès les essais de pré-saison a été une grande surprise pour tout le monde parce que pendant trois ou quatre ans, pour une raison quelconque, il n'avait pas pu être le Fabio que l'on connaissait quand il était un gamin très prometteur. Quand il avait 14 ou 15 ans, il était la nouvelle super star du futur et celui qui pourrait se battre contre Marc [Márquez]. Mais en Moto3, il n'a pas explosé et tout le monde a oublié Fabio."

"Mais tu as le talent, tu insistes et tu restes là, et si bien sûr ton esprit est bon, concentré et mûr, le talent finit par arriver. C'est ce qui s'est passé quand il est arrivé en MotoGP, sur une moto qu'il aime et dont il aime le style. Quand il a commencé à travailler sur son esprit et à se concentrer un peu plus, son talent a émergé et il a surpris tout le monde."

Dans sa prise de pouvoir chez Yamaha, Lorenzo retrouve aussi chez Quartararo des similitudes avec son propre parcours. "Comme cela a été mon cas, la Yamaha convient très bien à son style de pilotage. À cause de lui et probablement parce que la moto ne convient pas autant à son style, un super pilote comme Maverick [Viñales] a beaucoup souffert pour se maintenir au même niveau que Fabio. C'est arrivé chez Yamaha avec Cal [Crutchlow] ou encore Dovizioso, Pol Espargaró ou Ben Spies : ils n'ont pas pu être aussi rapides que moi ou Valentino [Rossi]."

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

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