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Lorenzo n'a pas compris le manque de patience de Ducati à son égard

Face à une réussite qui tardait, le triple Champion du monde a senti qu'il n'était plus en odeur de sainteté en début de championnat, et s'est pris à douter de la suite à donner à sa carrière.

Jorge Lorenzo, Ducati Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Jorge Lorenzo a retrouvé aujourd'hui toute sa hargne, la force qui l'a aidé à construire l'une des plus belles carrières du MotoGP, avec notamment trois titres à la clé. Mais il y a quelques mois, le Majorquin était l'ombre de lui-même en piste. Toujours perfectionniste et on ne peut plus investi lorsqu'il n'était pas sur sa machine, il ne rencontrait pas la réussite que tout le monde attendait, lui comme son employeur, une fois qu'il reprenait le guidon de la Desmosedici.

Dans une longue interview pour El Pais, il explique que c'est dans ce contexte qu'il a senti le vent tourner, après avoir multiplié les réunions l'hiver dernier avec Gigi Dall'Igna, et "parfois" avec Claudio Domenicali. "C'est à partir des premières courses de 2018 que j'ai vu la confiance se détériorer", note-t-il.

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Puis est arrivé le constat que Ducati ne souhaitait pas lui renouveler sa confiance… "J'ai été surpris. Surpris qu'à cause de mauvais résultats pendant un an et trois mois, Ducati ait oublié ce que j'avais réalisé dans le passé", explique-t-il auprès du journal espagnol.

"Et ils ont décidé de me changer – et ce malgré la possibilité de me payer beaucoup moins cher – pour des pilotes qui sont très bons mais qui n'avaient pas encore gagné une course en MotoGP. Par exemple, Petrucci. J'en avais gagné 44, ainsi que trois titres mondiaux", poursuit Lorenzo. "Je ne comprenais pas pourquoi ils n'étaient pas patients. Je leur montrais que je pouvais mener des courses, et j'avais la vitesse parce que j'avais établi le record de la piste à Sepang."

"Je n'ai pas compris pourquoi ils n'ont pas insisté un peu et eu confiance dans le fait que je suis un pilote qui, quand il a une moto au point, gagne des courses et des championnats, ou au moins se bat pour ça. Ça m'a fait penser : 'Maintenant, je vais le faire avec encore plus de force'", ajoute le Majorquin, qui allait bientôt trouver le déclic. "En MotoGP, en fin de compte, cela dépend de petits détails, de choses très bêtes", note-t-il alors qu'il considère que la modification apportée à son réservoir n'aura été que "la dernière pièce manquante du puzzle" après, notamment, l'adoucissement du moteur qui lui avait été bénéfique.

Jorge Lorenzo, Ducati Team
Jorge Lorenzo, Ducati Team

Rester positif, la marque des champions

Et les succès sont donc arrivés ! Vingt-trois courses se sont écoulées entre sa dernière victoire, acquise lors de sa dernière épreuve avec Yamaha, à Valence en 2016, et le GP d'Italie qui lui a enfin permis de franchir le cap tant attendu avec Ducati. Entre-temps, le Majorquin reconnaît qu'il a parfois douté.

"Nous sommes humains, nous ne sommes pas des robots. Nous avons tous des émotions. Et, évidemment, quand les choses vont mieux, on est plus convaincu de soi-même que quand elles vont mal. Mais ce qui différencie les champions des bons sportifs, c'est la capacité de continuer à penser positivement même dans une situation difficile qui dure dans le temps", soutient-il néanmoins.

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Lui-même frustré par une saison complète sans victoire et un début de championnat 2018 sur la même tendance, Lorenzo admet qu'il a pu se poser des questions quant à la suite à donner à sa carrière.

"C'était difficile de travailler si dur, de travailler autant d'heures physiquement, d'étudier autant de données sur les circuits et en dehors, de passer autant d'heures à m'entraîner, et de voir que les résultats n'arrivaient pas", explique-t-il. "C'était un peu frustrant de continuer à courir comme ça. Ça a été difficile de trouver la motivation pour continuer deux ans de plus. Mais c'est justement quand je me suis mis à envisager la possibilité d'arrêter que j'ai commencé à comprendre à quel point j'aimais les motos et la compétition. Et à partir de là, j'ai voulu rester par-dessus tout."

Juge-t-il que Ducati a fait une erreur ? "Je ne suis pas la bonne personne pour le dire. Eux seuls le savent en leur for intérieur. Après m'avoir vu gagner, c'est très facile de dire : 'Ducati a fait une erreur'. On verra ce qui se passera à l'avenir."

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