Lorenzo : "J'espère qu'à partir de maintenant les gens me croiront"
En remportant le Grand Prix d'Italie, l'Espagnol était fier de prouver qu'il avait eu raison et de pouvoir répondre à ses détracteurs.











Déjà confiant hier, après n'avoir manqué la pole position que pour 35 millièmes, Jorge Lorenzo savait que le nouveau réservoir que lui avait fourni Ducati pour ce Grand Prix pouvait lui permettre de cocher la dernière case qu'il lui manquait et ne plus seulement mener les premiers tours de course, mais aussi tenir jusqu'à l'arrivée. C'est chose faite, car il aura finalement occupé la place de leader sur chacun des 23 tours bouclés cet après-midi, imprimant un rythme dominateur auquel personne n'a été en mesure de répliquer.
Lire aussi :
Soulagé d'avoir gagné, Lorenzo était aussi fier de pouvoir démontrer qu'il avait eu raison en pointant du doigt son besoin d'être plus à l'aise avec l'ergonomie de sa moto, en dépit des nombreuses critiques qu'il a essuyées et du manque de confiance auquel il a dû faire face parmi les observateurs.
Sentant changer les commentaires à son égard, le Majorquin s'est adressé à la presse en toute franchise : "Maintenant c'est très facile à dire, mais avant ? C'est là que c'était difficile, difficile de croire en Jorge Lorenzo avant, quand les résultats n'étaient pas bons, et de croire que ce dont je disais avoir besoin était vrai. Peu de personnes y ont cru, pas tout le monde en tout cas."
"Mais je ne cherche pas d'excuses. Les gens disent que parfois je me cherche des excuses, mais je dis la vérité. Quand je fais une erreur, je dis que j'ai fait une erreur, et quand j'ai besoin de quelque chose c'est vrai. Je l'ai prouvé à nouveau. Quand Ducati m'a enfin donné cette modification sur la moto, j'ai gagné avec ma méthode – alors que beaucoup disaient qu'il était impossible de gagner sur Ducati avec ma méthode. Je ne mens jamais et j'espère qu'à partir de maintenant les gens me croiront plus."
Un changement sur la moto et un changement de style
Le changement a commencé à s'opérer à Jerez, avec l'arrivée de nouvelles pièces qui apportaient une aide compte tenu de son style de pilotage, puis il s'est poursuivi avec le travail opéré sur le réservoir. Après avoir testé une petite modification au test de Barcelone, un changement plus drastique, celui qu'il attendait, est enfin arrivé ce week-end. Dès les premiers essais, il a d'emblée senti que cela faisait une grande différence, surtout dans les freinages en ligne droite.
"L'ergonomie de la moto de l'année dernière était différente. Le réservoir était un peu plus haut, il avait une forme différente, et pour faire le nouveau châssis il a fallu qu'ils modifient l'ergonomie et le réservoir", explique le pilote espagnol. "D'autres pilotes ne sentent pas la différence, mais j'ai dit dès le début que j'avais moins de soutien et que je me fatiguais plus au freinage. Je l'ai dit dès le test de Buriram."
"Beaucoup de personnes disaient que ma méthode n'était pas correcte", regrette-t-il. "J'ai dit que j'avais juste besoin de me sentir plus à l'aise, d'économiser plus d'énergie et finalement quand le team m'a donné un nouveau réservoir avec lequel je me sens plus à l'aise, comme je l'avais dit, j'ai pu maintenir un rythme plus régulier, et finalement aujourd'hui personne n'a pu me rattraper et j'ai pu piloter comme je le voulais."
Jorge Lorenzo a également expliqué avoir opéré en cours de week-end un changement sur son style de pilotage afin de réduire l'usure de son pneu avant – qu'il a choisi medium pour la course. Une évolution qui s'est avérée, selon lui, tout aussi déterminante ce dimanche.
"Franchement, je me sens meilleur que jamais avec cette moto", se félicite-t-il. "Physiquement, grâce à cette modification du réservoir j'ai plus d'énergie pour maintenir un rythme régulier sur un plus grand nombre de tours. Par contre, j'étais très inquiet pour le pneu avant, parce que certaines motos le détruisent moins et cela pouvait être un avantage pour elles. J'ai donc complètement changé de style de pilotage pour épargner ce pneu avant."
"J'ai probablement fait le plus gros changement de style de ma vie entre les essais et la course et ça a très bien fonctionné, parce qu'après la course j'ai regardé mon pneu avant et il était bien mieux que ce à quoi je m'attendais. J'ai utilisé ma tête, je me suis vraiment concentré pour ne pas faire d'erreurs et j'ai pu garder suffisamment d'énergie pour continuer à attaquer jusqu'au dernier tour."

Article précédent
Sans chute, le podium était "possible" pour Márquez
Article suivant
Lorenzo : "Mon histoire avec Ducati est terminée"

À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Événement | GP d'Italie |
Catégorie | Course |
Lieu | Mugello |
Pilotes | Jorge Lorenzo |
Équipes | Ducati Team |
Auteur | Léna Buffa |
Lorenzo : "J'espère qu'à partir de maintenant les gens me croiront"
Le plus vu en ce moment
Présentation des pilotes et motos Repsol Honda
Présentation Repsol Honda Team 2021
Tous les pilotes du Team LCR en MotoGP
Poncharal : toujours le même feu après l'émotion des premières victoires
Les teams indépendants ont prouvé en 2020 leur capacité à se battre pour la victoire et même pour le titre en MotoGP, et Tech3 a été l'un des acteurs forts de cette saison riche en émotions. Hervé Poncharal s'en remet à peine qu'il repart avidement en quête de nouveaux succès.
Andrea Dovizioso et l'expérience incomparable de 19 ans en Grand Prix
Jamais absent d'un Grand Prix depuis 2002, Andrea Dovizioso referme à présent un chapitre qui représente plus de la moitié de sa vie et qui lui aura apporté des enseignements d'une richesse inégalable.
Comment le duel entre Rainey et Schwantz est entré dans la légende
La rivalité entre Alain Prost et Ayrton Senna est souvent considérée comme la plus forte de l'Histoire des sports mécaniques. Mais celle entre Wayne Rainey et Kevin Schwantz pourrait tout aussi bien prétendre à ce statut. Leur duel a atteint ses sommets en 500cc durant la saison 1991, dont les deux pilotes gardent des souvenirs marquants 30 ans plus tard...
Brad Binder, un destin de leader pour KTM en MotoGP
Sa première saison en MotoGP a vu Brad Binder se hisser extrêmement haut, mais aussi commettre quelques erreurs de débutant. Décidé à ne se trouver aucune excuse, le Sud-Africain affiche par là précisément le trait de caractère qui explique pourquoi KTM voit en lui l'homme de la situation pour prendre les rênes du programme après Pol Espargaró.
Pourquoi Suzuki doit choisir le successeur de Brivio en interne
Le départ de Davide Brivio de Suzuki confronte la marque japonaise à un dilemme : recruter un nouveau directeur d'équipe ou confier le poste à une personne capable de maintenir la philosophie actuelle.
Les dix moments décisifs pour le titre MotoGP 2020
Titré six fois en sept saisons, vainqueur de 43% des courses dont il a pris le départ en MotoGP, Marc Márquez aura été le grand absent de cette saison 2020, ouvrant un boulevard aux prétendants à sa succession dès la première manche. Condensé en quatre mois, le championnat ne s'est toutefois pas arrêté à ce premier coup de théâtre...
L'Autriche 2019, "la dernière grosse émotion" de Dovizioso avec Ducati
Arracher la victoire à Marc Márquez dans une course où il jugeait l'Espagnol favori aura été une émotion incomparable pour Andrea Dovizioso, sans doute son meilleur souvenir avec Ducati.
L'erreur de Márquez qui a véritablement causé sa longue convalescence
Que Marc Márquez décide ou pas de subir une troisième opération pour soigner son bras droit, sa tentative de reprendre la piste à Jerez – quatre jours après la première intervention – restera l'une des pires décisions de l'histoire du MotoGP. Le pilote espagnol pourrait encore en payer les conséquences en 2021.