Jorge Lorenzo joue avec le feu

Une folle rumeur faisant état d'un hypothétique transfert de Jorge Lorenzo vers Pramac dès l'an prochain a alimenté toutes les discussions jeudi, en Autriche, dès lors que Jack Miller, qui s'impatiente de ne pas recevoir son contrat, a dit y voir un fond de vérité. Problème, le pilote espagnol est déjà engagé avec Honda.

Jorge Lorenzo, Repsol Honda Team

Jorge Lorenzo, Repsol Honda Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Que Jack Miller donne de la crédibilité aux rumeurs selon lesquelles Jorge Lorenzo pourrait courir à nouveau au guidon d'une Ducati la saison prochaine permet de tirer trois conclusions. La première, c'est que Gigi Dall'Igna est probablement l'élément le plus influant au sein de la marque italienne. La seconde, que les responsables de la marque, avec Claudio Domenicali à leur tête, ne croient pas Andrea Dovizioso capable d'atteindre l'objectif qui lui a été confié lorsqu'il a été choisi comme fer de lance du projet. Et enfin que Jorge Lorenzo doit être particulièrement désespéré à l'heure actuelle, ne parvenant pas à trouver une solution pour se sentir à l'aise avec une Honda au guidon de laquelle Marc Márquez enchaîne les victoires.

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L'option selon laquelle Lorenzo pourrait courir l'année prochaine au sein du team Pramac existe, mais elle est à ce jour lointaine. Trop d'inconnues existent en effet dans l'équation, trop de pièces à assembler pour que le puzzle prenne forme. Et le principal problème est que plusieurs de ces éléments ne vont pas faciliter les choses.

Le triple Champion du monde MotoGP a un contrat en vigueur avec Honda expirant fin 2020, et comme tous les accords celui-ci comporte une clause pénalisant la partie qui déciderait de le rompre. Indépendamment de l'entente qu'il devrait trouver avec Pramac, mais surtout avec Ducati, quant aux conditions d'un éventuel nouveau contrat, l'une des premières étapes pour le Majorquin serait de communiquer à Honda son désir de partir un an plus tôt que prévu. La marque à l'aile dorée a été mise au courant par des intermédiaires, mais ne l'a pas entendu de la bouche de son pilote.

Si Honda a recruté le #99, c'est entre autres car cela permettait d'éliminer une menace dans la quête du titre de Márquez, car il ne faut pas oublier que Lorenzo a réussi à remporter trois courses avec Ducati la saison dernière et à compliquer la vie du #93. Dès lors, on peut penser que le constructeur japonais ne faciliterait pas un départ de Lorenzo, puisque cela signifierait ensuite devoir à nouveau se soucier de lui. Pour l'heure, les responsables du HRC sont un peu "perturbés" par la surexposition sur les réseaux sociaux d'un pilote qui, depuis sa blessure à Assen, "devrait se concentrer uniquement sur la récupération de sa blessure au dos."

Dall'Igna, instigateur de ce retour en arrière

Si chez Honda on est surpris par les dernières nouvelles, chez Pramac on hallucine tout bonnement. Au sein de l'équipe de Paolo Campinoti, personne ne peut s'exprimer puisque c'est Ducati qui tient les rênes. Or, le contrat du renouvellement de Miller avait déjà été préparé au Sachsenring, mais à la dernière minute Ducati a décidé de ne pas le transmettre à l'Australien pour qu'il le signe. Jusqu'à ce qu'il arrive dans le paddock du Red Bull Ring, jeudi, le pilote de Townsville n'avait pas prêté attention aux rumeurs, cependant son discours a subitement changé. "Compte tenu de certains feedbacks que j'ai eus, il y a clairement du vrai derrière les rumeurs", a-t-il déclaré hier.

Une source interne parmi les responsables de Pramac a quant à elle assuré à Motorsport.com que le principal instigateur de cette opération rocambolesque n'était autre que Gigi Dall'Igna, qui aurait réussi à convaincre Domenicali de la nécessité de récupérer Lorenzo. À ce stade, il est utile de rappeler les déclarations sévères tenues par Dovizioso après le Sachsenring, dans lesquelles il avait laissé entendre que le département technique du constructeur de Borgo Panigale ne prêtait pas attention à lui et que cela expliquait la stagnation de la Desmosedici cette année. Le fait est que c'est Domenicali qui a personnellement mené Lorenzo à la porte, ce qui ne rend que plus frappant encore le fait qu'il effectue à présent un triple saut arrière pour le récupérer. En plus d'être une flèche directement adressée à Dovizioso, cela ne ferait que souligner l'erreur commise en laissant l'Espagnol s'échapper en 2018.

Et qu'en est-il du principal protagoniste de cette journée de jeudi mouvementée à Spielberg ? Il se trouve tout aussi exposé que Ducati, étant donné que tout le paddock est désormais au courant de sa tentative d'évasion, bien que personne, chez Ducati comme chez Pramac, n'ait le courage de l'admettre lorsque la conversation est enregistrée. À ce stade, on peut se dire que la meilleure chose qu'aurait à faire le Majorquin, aussi folle paraisse cette option, serait de trouver une solution pour rompre son contrat actuel, quel qu'en soit le prix, et de courir avec Pramac en 2020. Avant toute chose, parce que son image est plus que compromise chez Honda, et particulièrement auprès de ceux qui dirigent l'équipe s'ils considèrent les efforts et les ressources investis pour essayer de lui fournir une RC213V plus à son goût. Attendre de faire son retour pour fournir des explications qui, en ce moment, sont devenues presque obligatoires, ne semble pas être la meilleure façon pour l'Espagnol de montrer sa reconnaissance à Honda pour la confiance qui lui a été accordée lorsqu'il en avait besoin et envisageait même la retraite.

 

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