Lorenzo : "Je savais déjà ce que j'avais à faire selon la situation"
Le Majorquin est monté pour la troisième fois sur le podium cette saison, permettant ainsi à Ducati de réaliser son premier doublé depuis le Grand Prix d'Autriche 2016.
Le deuxième, Jorge Lorenzo, Ducati Team
Gold and Goose / Motorsport Images
La victoire d'Andrea Dovizioso et les suspicions que ne manque déjà pas de provoquer l'erreur de Andrea Dovizioso en fin de course quant à une éventuelle consigne d'équipe transmise par Ducati feraient presque oublier que le Majorquin a signé en Malaisie son troisième podium de la saison.
À l'instar de son coéquipier, le numéro 99 a en effet très bien rebondi après sa performance pour le moins anonyme en Australie la semaine dernière. Sixième en qualifications, celui-ci a réalisé un départ dont il a le secret pour se porter à la deuxième place dès le premier tour.
"J'ai pris un bon départ, mais Marc [Márquez] a été agressif dans le premier virage, donc j'ai dû relever la moto pour éviter l'accident", relate-t-il. "J'ai suivi ensuite Zarco, l'écart était plus ou moins d'une seconde."
Dès lors dans le sillage du Français, Lorenzo a ensuite tenté de soutenir le rythme du pilote Tech3, sans succès dans un premier temps. Mais le pensionnaire de chez Ducati savait que cela n'était que partie remise. "Il attaquait vraiment beaucoup, mais je suis resté concentré car je savais que tôt ou tard il allait baisser en performance, car il avait choisi le pneu soft."
La prédiction de l'Espagnol s'est révélée exacte, et celui-ci a pu combler un retard qui a un temps culminé à deux secondes, pour finalement établir la jonction dans le neuvième tour, et prendre l'ascendant, emmenant dans sa roue son coéquipier.
Une erreur qui ne manque déjà pas de faire jaser
S'est alors posée la question de savoir si Lorenzo allait céder cette première place si durement acquise à Dovizioso, et jouer ainsi collectif. Une décision pas si simple, surtout que l'Ibère a semblé pour la première fois de l'année être en mesure de tenir la distance et donc de réellement aller sa première victoire chez les Rouges, ce qui aurait pu symboliser la fin définitive de sa (longue) période d'adaptation sur la Desmosedici.
Difficile aussi sans doute d'endosser le rôle du porteur d'eau quand on est un triple Champion du monde de la catégorie, aussi Lorenzo a-t-il dans un premier temps donné le change à son voisin de garage.
Mais comme souvent cette saison, l'usure des gommes est entrée en jeu, et ses performances se sont affaissées au fil des tours, lui occasionnant plusieurs frayeurs, notamment sur l'avant. "Lorsque je me suis retrouvé en tête de course, j'ai essayé de rester concentré, et d'être toujours dans les mêmes temps au tour", explique-t-il. "Mais l'avant a commencé à un peu trop bloquer, je me suis fait quelques frayeurs au freinage, en particulier lorsque je suis arrivé un peu trop vite au virage 15. J'ai perdu l'avant, j'ai pensé que j'allais chuter, mais fort heureusement la moto s'est redressée. C'est à ce moment-là qu'Andrea en a profité pour prendre la tête."
C'était à cinq tours de l'arrivée, et certains esprits ne manqueront pas de voir dans l'écart (c'était en réalité bien plus que cela puisque l'Espagnol est passé à deux doigts de la chute) une façon dissimulée de laisser Dovizioso prendre les rênes du Grand Prix.
Pourtant, Lorenzo l'assure : il n'a à aucun moment reçu de consigne de la part du stand Ducati allant en ce sens, et s'il a fini deuxième aujourd'hui, il ne doit s'en prendre quà lui-même. Même si un message sur son tableau de bord lui intimant de changer de cartographie moteur a peut-être paru quelque peu sybillin. "Honnêtement, je n'ai rien vu. J'étais très concentré sur le virage suivant, car sous la pluie, vous ne pouvez pas [vous permettre] de perdre votre concentration", assure-t-il, avant de faire référence à son accident sous la pluie lors du Grand Prix de Saint-Marin. "J'ai perdu ma concentration à Misano, et vous savez ce qu'il s'est passé. Je n'ai rien demandé, on m'a dit ensuite que quelque chose s'était affiché, mais je n'ai rien vu. Je savais déjà ce que j'avais à faire selon la situation."
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