Le calvaire de Luca Marini, privé d'un aileron en course

Luca Marini a décrit une Ducati "impossible à piloter" pendant la course d'Assen, un de ses ailerons ayant été cassés dans un accrochage au départ.

Luca Marini, VR46 Racing Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Tandis que Marco Bezzecchi offrait son premier podium MotoGP au team VR46 lors du Grand Prix des Pays-Bas, son coéquipier Luca Marini enregistrait son plus faible résultat de la saison. Certes, le pilote italien peut se targuer d'être l'un des très rares à avoir toujours vu l'arrivée depuis le coup d'envoi du championnat, mais c'est seulement en 17e position et à 30 secondes du vainqueur qu'il y est parvenu dimanche à Assen, très loin des festivités dont son acolyte a été au cœur.

Si cette course n'a pas été à la hauteur de ses attentes, c'est surtout que Marini a été impliqué dès le départ dans un accrochage avec Joan Mir qui allait avoir de lourdes conséquences pour lui. Avec un aileron droit cassé, il a dû composer avec une machine instable, qu'il a eu toutes les peines du monde à maintenir sur la piste, au prix d'un sacrifice de vitesse fortement dommageable sur une piste de cette configuration.

"Je ne sais pas pourquoi mais Joan a fait cette manœuvre dangereuse et il a coupé ma trajectoire. Peut-être que ça n'était pas volontaire et qu'il a juste eu du wheelie et n'a pas pu l'éviter, je ne sais pas. J'ai juste essayé d'éviter le contact", explique Luca Marini, "car c'était un moment vraiment dangereux ; si j'étais tombé à ce moment-là, alors que beaucoup de pilotes étaient derrière moi, ça aurait pu être très dangereux pour moi. J'ai donc essayé de rester sur la moto et c'est tout."

"Dans le contact avec Mir au départ, j'ai perdu mon aileron droit. C'est incroyable de voir à quel point cela affecte le pilotage. Incroyable ! Et cette piste est même peut-être l'une des pires sur lesquelles on puisse connaître ce problème car la vitesse est très élevée", regrette le pilote italien, estimant avoir joué de malchance. Mir, quant à lui, s'est dit impuissant dans cette touchette, expliquant au sujet du pilote VR46 : "Il a eu pas mal de wheelie et en voyant qu'il perdait de la vitesse, normalement j'aurais pu le doubler mais il y a eu du wheelie et on s'est touchés."

Pour Marini, le mal était fait. Car s'il a mis une dizaine de tours avant de comprendre que le comportement erratique de sa Ducati venait de cette pièce cassée, il a ensuite aisément fait le rapprochement avec les grandes difficultés qu'il rencontrait.

"La moto ne faisait rien de ce que je voulais qu'elle fasse", peste-t-il, décrivant une forte tendance au wheelie à la sortie de certains virages ainsi que des difficultés en entrée. "Impossible de m'arrêter au freinage, puis à l'entrée des virages rapides la moto était très instable alors il me fallait nettement réduire ma vitesse. Malheureusement, elle était tout simplement impossible à piloter."

"J'avais entendu beaucoup de commentaires là-dessus par le passé. Je me souviens par exemple que Pecco [Bagnaia] a perdu un aileron au Qatar [en 2019] et qu'il avait dû abandonner parce que sa moto était impossible à piloter et qu'il lui était impossible de freiner. Je me suis retrouvé dans la même situation."

"Le niveau de l'aéro est incroyable aujourd'hui. Ça fonctionne vraiment bien parce que la moto a une grande stabilité dans les portions rapides, ça nous aide beaucoup sur cette piste. Mais avec un aileron en moins, dans les virages 6-7 et dans le 12 en particulier, je perdais 20 km/h en milieu de virage. Il m'était impossible d'avoir une vitesse plus élevée parce que la moto ne tournait pas et que je n'avais pas d'appui à l'avant… C'était impossible."

Ayant malgré tout cherché à résister, Luca Marini a longtemps évolué en 16e position, vite semé par Álex Márquez devant lui. Rattrapé par Andrea Dovizioso dans les derniers instants de la course, il a tenté de livrer bagarre face à la Yamaha, mais s'est fait dépasser dans le dernier tour.

Ce résultat décevant est venu conclure un week-end qui s'est révélé complexe pour lui, en difficulté dans les secteurs 2 et 3 puis exclu samedi de la Q2 pour la cinquième fois de la saison. Il décrivait alors "une journée vraiment désastreuse", avec une chute en EL3 qui avait "tout compliqué" alors qu'il se sentait apte à entrer dans le top 10. Bien que distancé par les deux pilotes officiels KTM en Q1, il s'était ensuite montré dubitatif sur la promotion de Miguel Oliveira pour la phase finale des qualifications, sur la base d'un meilleur chrono pourtant supprimé par la suite, et avait dû se contenter de la 13e place qui allait ainsi le mettre en difficulté sur la grille de départ. En ne marquant pas de points aux Pays-Bas, il a vu son coéquipier prendre l'avantage au championnat à l'issue de la course.

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