Le MotoGP, une catégorie particulièrement éprouvante selon Marini

Luca Marini fait partie des rookies MotoGP de cette saison 2021. Après les neuf premières manches, il ne cache pas la fatigue mentale et physique qu'engendre cette arrivée dans la catégorie reine, où les efforts sont décuplés.

Luca Marini, Esponsorama Racing

Luca Marini, Esponsorama Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Arrivé en MotoGP cette année, Luca Marini a pu constater que l'effort physique y est décuplé par rapport aux autres catégories du championnat, au point qu'il admettait avoir "vraiment besoin" de la pause estivale qui a débuté au soir du Grand Prix des Pays-Bas, neuvième manche disputée en l'espace de trois mois. "C'est beaucoup plus dur", expliquait le pilote italien au moment d'observer cette coupure, évoquant cette expérience nouvelle pour lui. "Le stress de l'esprit, la mentalité qu'il faut avoir chaque jour, même quand on est à la maison, tout cela fait que c'est très différent du Moto2."

Même en s'étant battu pour le titre dans la catégorie intermédiaire l'an dernier, Marini n'a jamais ressenti une telle fatigue, mentale mais aussi physique. "Les petites catégories n'ont rien à voir. En Moto2 l'année dernière, il n'y a eu aucune course sur laquelle j'ai eu du mal alors que cette année il n'y en a pas une où je n'ai pas de mal. Je termine tout le temps en étant fini, et c'est un peu la même chose pour tous les pilotes", a-t-il estimé. "Et puis, physiquement, la MotoGP c'est un tout autre monde. Je me souviens que l'année dernière je n'étais jamais fatigué après les courses, alors qu'en MotoGP on termine les courses fatigué parce que pendant tout le week-end on épuise notre corps pour pousser à chaque séance, ça n'est donc pas facile."

S'il sent que de meilleurs réglages pourraient l'aider à atténuer l'effort, Marini est surtout d'avis que les circuits du calendrier sollicitent durement les corps une fois qu'ils sont arpentés avec la plus grosse cylindrée, des bolides qui requièrent un effort physique permanent pour être maîtrisés et avec lesquels les repères changent. Les 110 à 120 km de course (10 km de plus qu'en Moto2) qui viennent conclure les week-ends deviennent un tour de force que l'on tend parfois à minimiser.

"Toutes les pistes sont très fatigantes. Selon la piste, on utilise un peu plus telle ou telle partie du corps et on se sent un peu plus en difficulté avec. [À Assen] c'est très difficile dans les portions rapides, où il faut faire les changements de direction et faire basculer la moto, mais c'est dans la lignée des autres pistes du championnat. Toutes ont leurs spécificités", expliquait le pilote italien aux Pays-Bas, lui qui a pourtant bouclé ce dernier Grand Prix précédant la pause particulièrement éprouvé. "Physiquement, cette course était impossible, mon corps a été très durement stressé", avouait-il, dernier à l'arrivée.

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Il y a connu sa "course la plus difficile de la saison", mais avec un point commun par rapport aux autres Grands Prix : ses difficultés avec les pneus une fois le départ donné. "Je pense qu'un des points défavorables pour nous avec la Ducati, c'est peut-être qu'on arrive à la fin de toutes les courses en étant très éprouvés, mais ça ne m'était jamais arrivé à ce point. À un moment donné, j'ai même dû ralentir un peu parce que j'avais vraiment du mal, mais ce n'est pas la faute de la moto : il y a des choses qui ont joué en notre défaveur, comme le fait qu'il y avait beaucoup plus de vent, qui avait d'ailleurs un peu changé de direction par rapport aux autres jours, et puis le choix du pneu medium n'a peut-être pas été le meilleur non plus, car avec le dur la moto aurait sûrement moins bougé et j'aurais eu moins de mal."

Des progrès qui viennent crescendo

Trois fois 12e sous le drapeau à damier depuis le coup d'envoi de la saison, Luca Marini souhaite malgré tout retenir les signes encourageants de ses débuts, aussi éprouvants aient-ils pu être. Il constate notamment ses progrès personnels au guidon de la Ducati et refuse de s'infliger une pression potentiellement paralysante, lui qui se sait à l'abri en vue de la saison prochaine.

"Je suis très content. On a commencé très doucement au début de la saison et je pense qu'on a perdu des points, surtout au Qatar où la Ducati fonctionne très bien et où on aurait dû obtenir de meilleurs résultats, y compris en regardant les positions d'Enea [Bastianini] car c'est là qu'il a marqué pas mal de points", admet-il, son coéquipier lui ayant en effet infligé un 11-0 à Losail. "Nous, on est parti un peu plus doucement, mais on a fini par atteindre un bon niveau. Maintenant, mes sensations avec la moto sont très bonnes. J'ai beaucoup progressé, en tant que pilote je me suis amélioré sur de nombreux aspects et je sens donc que je peux exprimer un point de vue très positif sur cette première partie de saison. La seule chose, c'est que mon rythme en course est toujours moins bon par rapport aux essais."

"Il faut qu'on comprenne ce qui se passe en course et qu'on essaye de progresser, parce qu'il y a d'autres pilotes qui, au contraire, sont un peu plus lents en essais mais qui arrivent ensuite à trouver quelque chose pour la course et sont un peu plus compétitifs. À mon avis, il faut que l'on analyse ces neuf courses et que l'on travaille un peu là-dessus, parce qu'au final j'ai toujours fait de bons week-ends, mais ensuite quand j'arrive en course, parfois je suis bien et d'autres fois très mal, sans qu'on comprenne bien pourquoi. À mon avis, c'est ce qui nous manque désormais."

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