Un manque de motricité "embarrassant" pour Aprilia en Australie
Aleix Espargaró et Maverick Viñales sont sortis frustrés du Grand Prix d'Australie, déplorant un manque de motricité chronique sur leur Aprilia. La situation est très variable selon les circuits, ce qu'ils ne comprennent pas.
Les pilotes Aprilia était confiants après les premiers essais à Phillip Island mais ils notaient un manque de motricité en sortant du dernier virage et se plaignaient particulièrement des bosses. Samedi, ils ont été encore plus en difficulté face à la concurrence et les difficultés de leur moto à l'accélération sont devenues apparentes sur l'ensemble du circuit. Aleix Espargaró a dû se contenter de la huitième place en course, après avoir perdu deux positions dans les deux derniers tours.
"C'était embarrassant, je peux dire qu'on n'était pas performants", a déploré le Catalan. "On a beaucoup de patinage. Je ne m'attendais pas à finir à neuf secondes du premier ou du podium. Le niveau de patinage que l'on a eu ce week-end était incroyable. J'ai essayé de gérer le pneu au début. Je pouvais sincèrement rouler plus vite mais je savais que je ne verrais pas l'arrivée. J'ai décidé de commencer à économiser le pneu mais malgré ça, les deux ou trois derniers tours ont été dramatiques."
"Je ne sais pas pourquoi on patine comme ça", a déploré Espargaró. "J'ai essayé de comprendre ce manque d'adhérence avec ce pneu tout au long du week-end. Je pouvais être assez rapide avec le tendre mais comme je l'ai souvent dit, il y a des circuits où la vitesse pure sur un tour n'a pas d'importance, c'est plus une question d'économie du pneu, de gestion. Je ne pouvais vraiment rien faire. Je pense que c'était impossible d'être à une demi-seconde des meilleurs chronos avec une Aprilia."
Sur la seconde RS-GP officielle, Maverick Viñales a connu les mêmes difficultés et a dû se contenter de la 11e place à l'arrivée. "Sincèrement, j'ai fait les mêmes chronos [que vendredi]. Ce n'est pas que j'aie ralenti, c'est que nos rivaux ont été plus rapides", expliquait-il à l'arrivée du sprint. "Je le savais depuis vendredi. Dès qu'on perd 0"3 au secteur 4, ça veut dire qu'on n'a pas de motricité. C'était difficile, une course difficile. J'ai essayé de beaucoup contrôler le patinage mais le pneu s'est quand même beaucoup dégradé très vite et c'était difficile. Il faut se renforcer dans les moments difficiles, il faut regarder vers l'avant."
"Sincèrement, je ne suis pas déçu, parce que je savais depuis vendredi que ce serait une piste très difficile pour nous mais évidemment, j'en veux toujours plus, je veux gagner", a souligné Viñales. "C'est clair. Les gars donnent tout, je donne tout et [samedi], c'était notre niveau."
L'Espagnol ne pense pas que le problème est lié à la façon dont la puissance est délivrée par le moteur mais plutôt qu'il est une conséquence du comportement intrinsèque de la moto : "Ça ne vient pas de l'électronique, c'est mécanique. Il y a une chose mécanique qui nous rend très bons sur certaines pistes et très faibles sur d'autres. On doit comprendre."
Une "surprise" en arrivant sur chaque circuit
Maverick Viñales juge la situation très variable selon les pistes, ne pouvant jamais anticiper pas s'il pourra jouer le podium, comme en Indonésie, ou s'il ne sera pas en mesure d'entrer dans le top 10, à l'image de ce qui s'est passé en Australie.
"On doit vraiment comprendre pourquoi sur certaines pistes, on a une super motricité, et pourquoi sur d'autres, on est les moins bons dans ce domaine. On doit vraiment comprendre ça pour savoir si on a les bons réglages. Je pense qu'on les a mais peut-être que cet asphalte demande des choses différentes, un pneu qui mord plus..."
Maverick Viñales a mesuré le manque de motricité de l'Aprilia à Phillip Island
"On doit vraiment le comprendre parce que pour nous, c'est réellement une surprise. Par exemple, on arrive à Mandalika, ils apportent une carcasse différente et on a une adhérence incroyable par rapport à l'an dernier, mais ici, on n'a pas de grip, on n'a pas de motricité. On doit le comprendre parce que c'est très important pour l'an prochain, surtout pour savoir quoi modifier sur la nouvelle moto."
"Au Japon je perdais 0"4 sur Jorge [Martín] dans deux accélérations donc on doit comprendre comment faire mieux à ce niveau", a-t-il ajouté. "Je l'ai encore senti aussi [...] dans les virages lents, comme le 4 et le 10. On perd énormément dans ces virages lents et c'est une chose que l'on doit étudier et améliorer pour l'avenir."
La situation est d'autant plus incompréhensible pour Maverick Viñales qu'il a signé le meilleur temps au cours du warm-up, disputé sur piste humide, avec une seconde d'avance sur la concurrence. Il avait déjà constaté une bonne adhérence lorsque la pluie s'était invitée à Motegi.
"Sous la pluie, j'ai trouvé une motricité que je n'avais pas sur le sec donc on doit comprendre ça et l'étudier parce que c'est important. Au Japon, même si je suis tombé et que j'ai changé de moto, j'étais l'un des plus rapides en piste, sans avoir la motivation d'attaquer. On doit comprendre. Je suis curieux de vraiment analyser profondément les données sous la pluie parce qu'on a quelque chose qui nous manque sur piste sèche. En fait, je me sentais vraiment bien."
Viñales se sent démuni sur une moto qui a pourtant de nombreuses qualités : "Je sais que je fais la différence par rapport aux autres avec les choses qui fonctionnent bien sur la moto. Au troisième secteur, j'étais le plus rapide, ça veut dire que j'ai quelque chose de particulier sur cette piste. Je ne peux pas le faire avec cette moto, c'est comme ça. Je n'aime pas ça, je veux être premier, mais sur cette piste la moto n'est pas au maximum et on doit le comprendre, on doit l'accepter. J'en veux plus mais je ne peux pas en demander plus aux gars qui travaillent à 100% pendant le week-end."
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