Marc Márquez, départ manqué, final parfait

Au terme de la séance de qualifications, hier, Marc Márquez tenait à rester prudent. Certes, le plus gros du travail avait été réalisé, en allant chercher la pole position. Mais le "mais" tiraillait le poleman. "Ces deux dernières années, tout s'est bien passé le vendredi et le samedi, et le dimanche, ça n'allait plus", expliquait-il.

Pour la troisième année consécutive, il a failli en être de même. L'Espagnol s'élançait bien, malgré un Maverick Viñales opportuniste dans les premiers virages. Le pilote Suzuki lui chipait sa première place, dès le début du premier tour. Marc Márquez se reprenait vite fait, et retrouvait la tête, quelques virages plus loin. Avant de la re-perdre, dans le virage 5, lors du troisième tour. "Après le premier tour, tout semblait sous contrôle, mais vous savez ce qu'est la course, et spécialement cette année. La piste change toujours un peu, et aujourd'hui n'était pas différent. Ça a été difficile de retrouver les mêmes sensations. Pourtant j'ai essayé de pousser en tête, pour creuser l'écart." 

Marc Márquez remonte alors, au prix d'une attaque de tous les instants, comme lors de cette frayeur, pendant sa remontée. "J'ai eu une grosse chaleur au tour 7, où je n'étais pas loin de toucher le sol. Je ne sais pas comment, j'ai récupéré la moto."

De quoi refroidir légèrement les ardeurs du pilote Honda. "Après cela, j'ai calmé un peu, et étape par étape, j'ai gagné des positions, rattrapé Valentino. Quand j'ai pu le dépasser, j'ai attaqué. J'étais dans la position de creuser un écart, assez en tout cas pour gagner aujourd'hui." 

L'Espagnol a pu aussi paraître un peu fébrile, notamment lors de son dépassement sur Jorge Lorenzo, dans le septième tour. "C'était mon premier dépassement, dans le cinquième virage, un endroit où j'étais plutôt fort. Je n'ai pas bien calculé, et j'étais un peu près de lui. Heureusement, tout s'est bien passé. Je lui ai fait un signe pour m'excuser."

Marc Márquez s'est ensuite bien repris, pour imprimer un rythme solide et aller chercher sa 28e victoire en MotoGP de sa carrière. Un succès incontestable qui arrive à un moment intéressant dans la saison. "Elle est importante, cette victoire", explique le leader du championnat, désormais avec 52 points d'avance sur Valentino Rossi.

Victoire importante

"Elle est importante parce que, depuis Austin, je n'avais pas gagné sur le sec." Importante au championnat, aussi : "Valentino reprenait petit à petit des points sur nous. Il était important de stopper ça. Il reprenait de la confiance tandis que nous commencions à avoir des doutes. Après cette victoire, je me sens de nouveau bien sur la moto." 

Importante enfin, car elle faisait partie des courses qu'il souhaitait gagner. Lui qui ne s'était plus imposé en Espagne depuis Valence en 2014. "J'attendais cette course. Elle est marquée d'un point rouge sur mon calendrier pour y gagner et attaquer, et tout a été comme on le voulait !" 

Une victoire devant son public, de quoi émouvoir le pilote espagnol ? "Non, je l'étais plutôt pour mon frère", sourit le vainqueur du jour. "Je l'étais quand mon frère est monté sur le podium. Il était dans une période difficile, et il méritait ce podium. J'étais content et il y avait beaucoup d'émotions." 

Désormais en tête avec 52 points d'avance sur Valentino Rossi, Marc Márquez peut donc envisager l'avenir sereinement. Et pourquoi pas s'offrir une balle de match des Motegi ? "Non, au Japon ce ne sera pas le cas. J'aimerais bien, car Honda est à domicile, mais je ne pense pas que ce sera le cas. Nous devons patienter, nous devons être patients, ne faire aucune erreur." 

Marc Márquez reste donc concentré sur sa stratégie de gestion au championnat. "L'important n'est pas de savoir où [on peut gagner le championnat], l'important est de le gagner. Nous devons garder cette mentalité. Nous savons que le Japon est un circuit où nous pouvons rencontrer un peu plus de difficultés, mais nous irons sur d'autres circuits qui seront mieux pour nous." 

Restera-t-il encore des circuits "à points rouges" pour Márquez, d'ici la fin de la saison ? "Nous verrons car Philip Island et Valence sont de bons circuits pour nous. Mais, Motegi, nous étions bien sur le sec, sous la pluie,c'était différent. En Malaisie, nous verrons comment nous allons gérer, nous devons garder la même mentalité. Si nous arrivons sur un circuit avec un point rouge et que nous ne pouvons pas gagner le dimanche, ce n'est pas un problème, nous attendrons." Et à Márquez de ne pas voir rouge, justement.

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