Marc Márquez a songé à faire une pause après Jerez

Marc Márquez a envisagé d'interrompre son retour en MotoGP après seulement deux courses, pour poursuivre sa convalescence, mais les médecins lui ont finalement conseillé de persévérer sur la Honda. L'Espagnol est maintenant surtout limité par son épaule.

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Marc Márquez a fait son retour à la compétition au GP du Portugal, après une absence de neuf mois à la suite de sa chute à Jerez en 2020, la convalescence de son humérus droit, fracturé dans l'accident, ayant été troublée par des complications. Le pilote du team Repsol Honda n'a ainsi manqué que les deux courses de Losail cette année, mais son corps étant très sollicité, il a envisagé de faire une pause après le GP d'Espagne, ce qui l'aurait contraint à faire l'impasse sur l'épreuve du Mans.

"En fait, après Jerez on a discuté de la possibilité de m'arrêter à nouveau, et on a évalué la situation avec les médecins", a expliqué Márquez au Mugello, précisant que l'idée a finalement été écartée puisque seul le pilotage de la RC213V l'aidera à retrouver toute sa conditions physique : "Même les médecins ont dit que c'était bien de réintroduire le pilotage d'une MotoGP dans ma vie, parce qu'on peut piloter différentes motos mais au final, il faut piloter la moto de course si on veut progresser."

Au lendemain de ce rendez-vous de Jerez, Márquez n'a bouclé que neuf tours dans le test post-course. Il évalue sa condition en permanence, afin de voir s'il est dans son intérêt de prendre du repos ou de renforcer son entraînement : "Si on n'a rien à gagner et qu'on juge ça dangereux, on songe à s'arrêter. On y a pensé après Portimão, après Jerez, l'important est que la progression soit constante."

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Cette progression pourrait être plus difficile ce week-end au GP d'Italie, les nombreux changements de direction qu'impose le tracé du Mugello s'annonçant difficiles pour le bras de Márquez. Le champion espagnol sait que ce circuit "très exigeant physiquement" ne sera "pas le meilleur" pour lui : "Ici au Mugello, on va souffrir et les sensations ne seront pas bonnes, mais on va continuer à accumuler les kilomètres et à poursuivre la convalescence sur l'outil que l'on doit utiliser, c'est-à-dire la moto."

"On sait qu'ici, il faut que je comprenne la situation, que je trouve le bon rythme par rapport à ma condition et que je finisse le week-end", a-t-il ajouté. "Il ne sert à rien de trop attaquer ou de trop solliciter ma condition physique et mon esprit, parce que quoiqu'il arrive, je sais où est le problème."

Et Márquez écarte tout manque de motivation lié à sa blessure, estimant avoir déjà prouvé son envie à travers ses performances sous la pluie du Mans, où ses limitations physiques étaient moindres en raison du rythme plus faible. En tête de la course après les changements de moto, le #93 est tombé mais il est immédiatement reparti au combat, n'abandonnant qu'à la suite d'une seconde chute.

"J'écoute ce qui est nécessaire et bénéfique, je suis réaliste et je connais ma situation actuelle. Je sais quel niveau je veux atteindre et on verra quand ce sera possible. J'ai confiance en moi, comme toujours. Au Mans, on a vu que sans limitation physique, grâce à la pluie, la magie était de retour. Je n'ai pas eu peur après la chute, j'ai repris la piste, je suis remonté, j'étais le plus rapide... C'est ce que j'aime, ça me motive. Mais je sais ce que je dois améliorer. Dès le début, j'ai dit que je n'étais pas prêt à être rapide, que j'avais encore des limitations, qu'après neuf mois il fallait du temps pour que l'organisme aille bien, avant de redevenir le même qu'avant, ce que j'espère."

Márquez est limité par son épaule

Comme il l'évoquait déjà au Mans, Marc Márquez est aujourd'hui plus limité par son épaule que par le bras fracturé, des difficultés qui lui avaient été annoncées par les médecins, mais qu'il ne pensait pas subir dans cette ampleur : "J'ai passé des examens la semaine dernière et le bras va mieux, donc c'est le plus important. On regarde ce qu'il se passe dans l'épaule parce que c'est ce qui me limite le plus."

"Le fait est que quand on se fracture l'humérus, il est lié à l'épaule, sur laquelle j'avais déjà eu une opération par le passé [avant la saison 2020]", a rappelé Márquez. "Ce n'était peut-être pas à 100% mais ça fonctionnait bien jusqu'à Jerez 2020, mais maintenant, l'humérus est prêt pour pousser, mais après une si grosse blessure, il y a de petites choses. Ça ne veut pas dire que l'épaule est dans un très mauvais état."

"Quelque chose ne fonctionne pas bien sur l'épaule, on essaie de comprendre pourquoi j'ai plus mal durant un week-end, pourquoi [la douleur] est aussi toujours là chez moi, que je m'entraîne ou pas, et il faut le comprendre, mais les médecins disent que c'est normal qu'après une fracture de l'humérus, l'épaule ou le coude soient touchés."

"Il y a de petites choses sur l'épaule qui me perturbent plus que prévu dans le pilotage. On essaie de comprendre comment améliorer la situation. C'est l'année [pour le faire]. Si je ne pilotais pas une MotoGP et que je ne sollicitais pas mon corps, ça irait, mais maintenant que je roule et que je m'entraîne plus, de petites choses apparaissent et nous cherchons de comprendre comment les résoudre pour l'avenir."

Signe de l'amélioration de sa condition, Marc Márquez a pu reprendre l'entraînement sur une Honda CBR600RR après le GP de France, alors qu'il préférait dans un premier temps se contenter du roulage dans les week-ends de Grands Prix pour économiser son bras. Il a ainsi constaté qu'il lui est encore impossible de rouler avec une position optimale sur sa moto.

"J'ai roulé sur une 600, normalement je ne roule jamais sur ce genre de moto, mais je l'ai fait mardi pour bien comprendre ma situation, parce que ma position n'est pas bonne sur la MotoGP. Je n'ai pas testé cette moto pour rouler vite, mais pour trouver la meilleure position. Mais j'ai immédiatement compris que je ne peux pas avoir une bonne position en ce moment, parce que dans ce cas la douleur dans l'épaule est beaucoup plus forte."

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Marc Márquez doit poursuivre sa convalescence alors que les motos atteignent des vitesses plus élevées que jamais, ce qui fait naître le débat sur la pertinence de maintenir une course au développement synonyme de danger accru pour les pilotes. Dans ce contexte, il a prévu de ne pas utiliser le holeshot au début de la très longue ligne droite du Mugello, même si le mur a été repoussé depuis sa lourde chute à cet endroit en 2013 : "Je l'ai déjà dit à Jerez. Nous sommes dans un championnat où [...] nous devons piloter les motos les plus rapides du monde, parce que nous sommes dans le meilleur championnat. Au final, on ne peut pas demander aux constructeurs d'avoir moins de performances sur les motos."

"Mais il faut trouver une limite, car nous avons énormément de vitesse, surtout la vitesse de pointe, parce qu'au final, les motos sont plus ou moins les mêmes, les moteurs sont les mêmes, mais on a gagné un peu avec l'aérodynamique, un peu plus avec les systèmes sur les suspensions, donc tout ça fait que la vitesse de pointe sera peut-être très élevée au Mugello. Mais le plus dur sera avec les montées et descentes."

"Je ne sais pas pour les autres motos, avec tous ces systèmes holeshot en bout de ligne droite au Mugello, mais je ne vais pas l'utiliser sur notre moto, parce je ne sens pas que c'est sûr. Un petit gain est peut-être possible mais je sens qu'on n'est pas prêt à l'utiliser sur la Honda dans la ligne droite principale au Mugello. Pour l'avenir, ils travaillent déjà avec les autres constructeurs pour voir comment trouver la meilleure performance sur la moto. Si on continue à améliorer les vitesses de pointe, les zones de dégagement de tous les circuits seront trop petits."

Avec Germán Garcia Casanova

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