Márquez cherche "les trois derniers dixièmes" sur la Ducati
Marc Márquez ne se sent pas capable de se mesurer à Pecco Bagnaia, Jorge Martín et Enea Bastianini pour le moment, et pense se battre "pour la cinquième ou la sixième place" au GP du Qatar.
Après avoir suivi un apprentissage méthodique à Valence en novembre, au test de Sepang au début du mois puis à Losail lundi, Marc Márquez a commencé à pousser un peu plus la Ducati dans ses retranchements ce mardi, pour la dernière journée de piste avant le début de la saison.
Le nouveau pilote Gresini s'est autorisé à une prise de risque à laquelle il se refusait jusque-là, ce qui a mené à une chute, sa première avec la Desmosedici, mais aussi à une quatrième place encourageante, à 0"383 de Pecco Bagnaia. Cet écart semble représentatif du chemin qui lui reste à parcourir pour exploiter la Ducati à la perfection, puisqu'il voit les pilotes disposant du modèle 2024 pour le moment un cran au-dessus.
"Ce n'est pas un secret", a confié Márquez mardi soir. "Pendant toute la pré-saison, j'ai été super calme parce que je savais que petit à petit, sans paniquer, j'étais parfois super rapide mais j'essayais de comprendre chaque étape, vu que c'est important sur une nouvelle moto. Aujourd'hui, c'était le jour pour franchir un cap supplémentaire, pour prendre plus de risques, et je l'ai fait. J'étais plus proche, surtout dans le time attack. J'ai aussi bien attaqué dans le relais long. Le chrono ne s'est pas vu parce que j'avais un problème avec mon transpondeur, mais c'était acceptable."
"J'ai aussi eu ma première chute mais c'est normal parce que comme je l'ai dit, aujourd'hui j'ai augmenté les risques sur la moto. À part ça, je suis content. Il y a encore trois, quatre ou cinq pilotes plus rapides que nous, en particulier [Pecco] Bagnaia, [Jorge] Martín, [Enea] Bastianini. Mais on verra, aujourd'hui j'étais plus proche qu'en Malaisie donc, petit à petit, on doit comprendre comment apprendre d'eux."
Dans un peu plus de deux semaines, pour le GP du Qatar qui lancera la saison 2024, Márquez s'attend donc à rester derrière ces pilotes, et à se battre pour les premières places d'honneur. "En étant réaliste, si la course avait lieu maintenant je pense qu'on pourrait se battre pour la cinquième ou sixième place, plus ou moins", a prédit l'Espagnol sur le site officiel du MotoGP. "Mais dans un week-end de course, c'est différent. Ces gars-là - Pecco, Martin, Bastianini -, ils connaissent très bien la moto, ils n'ont qu'à sortir, attaquer et ils sont super rapides dès le début."
Marc Márquez
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
"Je suis donc encore loin d'eux mais j'essaye d'apprendre le style de pilotage, d’apprendre comment ils gèrent les problèmes. J'essaye petit à petit de me rapprocher. Est-ce que ça va suffire ? Je ne sais pas, mais pour le moment on est un peu loin."
Première chute avec la Ducati
La dernière journée ne s'est pas déroulée à la perfection pour Márquez à Losail. Elle a débuté sur un "petit problème technique" qui l'a contraint à s'immobiliser dès son premier tour en piste mais que Gresini a "résolu super vite" tandis qu'en fin de journée, il a connu cette fameuse première chute sur la Ducati, qui était presque attendue. Car même si un pilote ne cherche jamais à partir à la faute, cette prise de risque lui a permis d'identifier les limites de sa nouvelle moto.
"Évidemment, on ne veut jamais tomber et on veut rester sur la moto... C'est vrai que quand je suis tombé, je me suis dit que je sortais large, je suis entré trop vite, mais je me suis dit 'OK, quelle est la limite de cette moto ?'. J'ai fait un relais long de 12 tours... Le but était d'en faire environ 18, mais je me suis dit que j'allais essayer de progresser d'un cran pour les cinq derniers tours. J'ai peut-être voulu le faire dans un domaine où ce n'est pas possible avec cette moto, donc j'ai perdu l'avant au virage 4."
Marc Márquez
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
"C'est également important de le comprendre parce que jusqu'à présent, je roulais en étant très doux, très constant, mais je n'attaquais jamais pour le dernier dixième. En compétition, on dit toujours que les trois derniers dixièmes sont les plus difficiles. J'en suis là, je suis à deux ou trois dixièmes, même quatre parfois, derrière les leaders et maintenant je dois comprendre comment être plus proche."
On dit toujours que les trois derniers dixièmes sont les plus difficiles.
Ce travail ne concerne pas que la performance pure mais aussi certaines phases de course que Márquez n'a pas pu expérimenter avec la Ducati, ainsi que des procédures qu'il ne maîtrise pas encore sur le bout des doigts : "Il y aura d'autres choses à apprendre : comprendre comment rouler derrière les autres, comprendre comment doubler. Parfois, j'oublie de désengager le variateur de hauteur parce qu'il fonctionne différemment et dans le relais long, en pensant à changer de cartographie, j'ai oublié de désengager le système."
"Je vais encore faire quelques erreurs pendant les courses, ça fait partie du processus mais je dois être calme et juste continuer ce que j'ai fait pendant cette pré-saison. Il y aura des courses dans lesquelles je souffrirai beaucoup, mais si je souffre, je souffre. Je vais juste essayer de prendre du plaisir. Il y aura des jours plus difficiles mais il y a encore beaucoup de choses à apprendre."
Avec Léna Buffa
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