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Marc Márquez, "winner" sous contrôle

L'Espagnol a beau être mauvais perdant, il s'autorise à laisser filer quelques victoires se sachant solide leader du championnat et toujours bel et bien en lice pour un quatrième titre consécutif.

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Du haut de ses 26 ans, ses sept titres de Champion du monde font de Marc Márquez un pilote aussi redoutable par son talent que par son expérience. D'année en année, il a su s'enrichir, pour devenir indéniablement la référence absolue, n'encaissant finalement qu'un seul échec depuis son accession à la catégorie reine, celui de 2015. De rookie prodigieux, puis champion sortant ultra dominateur, il avait alors été rattrapé par sa tendance à trop en faire, sans connaître la demi-mesure. La victoire lui était si essentielle qu'il tombait facilement dans le "tout ou rien".

"Il y a trois ou quatre ans, j'étais pas mal dans cette mentalité. Soit je gagnais, soit je tombais. Comme en 2015, où j'ai perdu le championnat à cause de cette mentalité : j'ai gagné six courses, mais j'ai terminé très loin sur six autres", explique-t-il auprès du magazine Square Mile. "Au final, essayer de remporter le titre est notre principal objectif, alors la régularité est l'aspect le plus important. Maintenant, je continue à essayer de repousser les limites, mais pas à chaque tour de la course comme c'était le cas avant… juste sur quelques tours à chaque fois."

Le "nouveau Márquez" tel qu'il l'avait défini lui-même a vite mis en application en 2016 les enseignements de cet échec, même si son nombre grandissant de chutes a pu donner une impression inverse puisqu'il en a enregistré 27 en 2017 et encore 23 en 2018. Au guidon d'une machine rétive, avec laquelle Cal Crutchlow a connu le même type de courbe, il trouvait la limite en essais mais chutait cependant peu en course et a ainsi pu atteindre son objectif le plus important, celui du titre.

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Cette année, Márquez ne tombe pratiquement plus, le fruit d'une moto qu'il a "plus sous contrôle", explique-t-il. "Cela fait partie de mon job… Cela fait juste partie de celui que je suis : j'essaye de pousser les choses à leur limite. Parfois la moto n'est pas prête, mais même si c'est le cas, j'essaye, et c'est généralement la raison pour laquelle je tombe. Mais cette année on a tout un peu plus sous contrôle." Et son approche a encore changé, s'adaptant logiquement à son matériel. "Ma stratégie en 2016 et 2017 était de rester derrière et d'attaquer dans les cinq derniers tours, ce qui permettait d'arriver avec de meilleurs pneus", souligne-t-il, alors qu'il vient de réaliser l'exact opposé à Silverstone, en servant de lièvre à Rins durant toute la course, au point de consommer trop de gomme et de carburant pour résister à son adversaire dans le dernier tour.

66,5% de tours en tête

Dans le détail, on remarquera que Márquez a bouclé à ce stade du championnat 66,5% des tours en tête, contre 39,6% l'an dernier à pareille époque, avant une phase du championnat où cette tendance allait fortement se réduire, Dovizioso prenant l'avantage. Pour l'heure, le #93 est très large dominateur, à la fois en étant le seul à avoir pu tenir les commandes, même momentanément, de chacune des courses, et en s'y maintenant souvent très longuement – quatre fois, il a même occupé la première place de bout en bout.

Cela n'a toutefois pas empêché l'Espagnol de se faire battre deux fois coup sur coup sur le fil, d'abord par Andrea Dovizioso en Autriche puis par Álex Rins en Grande-Bretagne. Deux défaites aussi spectaculaires pour le public qu'elles ont été agaçantes pour le principal intéressé, bien que très vite son sourire crispé ait laissé place à une analyse volontairement positive qu'un regard au classement général suffit à appuyer.

"J'ai la mentalité d'un winner", rappelait-il à l'arrivée de la course anglaise. "Si je perds à la Playstation, je vais être en colère ! Bien sûr, je suis en colère de perdre dans le dernier virage, mais c'est comme ça. C'est un circuit sur lequel on est en difficulté et on peut voir qu'on est dans la plus mauvaise partie du championnat, avec deux courses consécutives où j'obtiens mon plus mauvais résultat, la deuxième place."

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Empocher 40 points sur deux manches où l'on se sent en difficulté (toute relative) est effectivement un bilan des plus positifs. Et c'est aussi en ayant sa situation globale à l'esprit que Márquez a livré ces duels. "Je suis dans une situation différente [de celle du passé] au championnat et pour gagner la bataille finale il faut en perdre quelques-unes", estime-t-il.

"Ça n'est pas pareil de se battre ou d'établir sa stratégie pour la course en n'ayant rien à perdre, ou juste d'être plus conservateur. Ça ne veut pas dire que je peux attaquer plus ou moins, mais ça signifie que si vous n'avez rien à perdre, alors vous pouvez établir une stratégie différente et économiser plus les pneus. Ça n'est pas mon objectif maintenant de gagner des courses, mon objectif est de gagner le championnat, et avec ce type de stratégie, on augmente notre avance et c'est le plus important."

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