Des conseils de Rossi à l'entente avec Puig : l'arrivée de Marini chez Honda

Lorsqu'il a vu apparaître l'opportunité de courir pour Honda, son premier interlocuteur a été Valentino Rossi. Mais Luca Marini entend bien se détacher de son frère maintenant qu'il intègre une nouvelle équipe. Entouré d'Alberto Puig, Giacomo Guidotti et les ingénieurs japonais, il prend ses marques.

Luca Marini, Repsol Honda Team

En à peine plus d'un mois, à l'automne dernier, Luca Marini a réussi à obtenir la rupture de son contrat avec VR46 et un nouvel accord de deux ans avec Honda, devenant pilote officiel pour la marque en remplacement de Marc Márquez. Solution improbable quelques mois plus tôt, elle a finalement pris forme sous l'impulsion du pilote italien, qui y a vu sa chance. Voici qu'il pouvait intégrer une équipe mythique et se détacher enfin de l'ombre de Valentino Rossi, pour qui il courait depuis 2018.

"Sincèrement, la première personne que j'ai appelée a été mon frère", explique Luca Marini dans le podcast Por Orejas de l'édition espagnole de Motorsport.com, au sujet des moments décisifs qui l'ont mené à signer pour Honda. "En premier lieu, parce qu'il est le patron de l'équipe, le propriétaire, mais aussi parce que c'est une personne très intelligente et très expérimentée. Je lui ai expliqué ce que j'avais en moi, ce que je pensais, que cela pouvait être une opportunité pour ma carrière, pour ma vie. Ensemble, avec l'Academy, mon manager et Honda, on a commencé à discuter et de ces conversations est né tout cela."

Bien qu'il n'ait que trois saisons d'expérience en MotoGP et n'ait encore jamais connu la victoire dans la catégorie, Marini assure qu'il n'a pas eu besoin de trop se vendre pour qu'Honda le choisisse. En marge du GP de Malaisie, autour du 12 novembre, soit à peine plus d'un mois après l'annonce du départ de Márquez, l'accord était scellé.

"Honnêtement, je n'ai pas eu à convaincre qui que ce soit. À ce moment-là, il n'y avait pas beaucoup de pilotes sur la liste pour monter sur la Honda. Il y en avait quelques-uns, mais ils ont fait une analyse de chaque saison, de ce que chaque pilote avait fait, en qualifications, en course et tout ça, et ils ont finalement vu que, parmi ceux qui étaient disponibles, je pouvais être le bon."

"Ensuite, en parlant avec les Japonais, Alberto [Puig] et les autres, j'ai simplement laissé les choses se faire afin qu'ils apprennent à me connaître, à connaître le pilote que je suis mais aussi la personne avec laquelle ils étaient en train de signer. Le processus s'est déroulé normalement."

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Il ne fait pas de secret qu'initialement, Alberto Puig souhaitait recruter un pilote pour un an, ce qui limitait les options et orientait le choix vers Fabio Di Giannantonio, qui y a longtemps cru. Mais Honda a ensuite décidé d'accepter le souhait de Luca Marini d'être engagé pour deux ans. "Ça, c'est ce que vous dîtes", se contente de réagir le pilote sur le sujet.

En revanche, il confirme que son entente avec le team manager a été excellente dès qu'ils ont commencé à travailler ensemble lors du test de Valence, qui a lancé l'intersaison. "C'est incroyable de voir à quel point on s'est tous bien entendu. Ça a été le cas la veille du test. Quand je parlais avec les gens de l'équipe, avec Alberto, avec les Japonais, ça s'est vraiment bien passé, j'ai eu un très bon feeling."

"Ce sont des gens qui ont beaucoup d'expérience en MotoGP, ils savent parfaitement quel est l'objectif, et moi aussi. Dès le premier moment, on était tous alignés dans la même direction, et c'est ce qui me plaît le plus, qu'on ait tous le même rêve, celui de se battre pour revenir aux avant-postes le plus tôt possible."

Il a néanmoins eu une première surprise, plutôt négative, deux jours avant de monter sur la moto : il n'a pas hérité de l'équipe technique de Marc Márquez, passée dans le box de Joan Mir. Lui qui s'imaginait travailler avec Santi Hernández, c'est donc finalement avec Giacomo Guidotti qu'il découvre la moto japonaise, l'Italien pouvant compter sur l'expérience acquise sur les RC213V de Dani Pedrosa, Takaaki Nakagami et Joan Mir.

"Je m'entends très bien avec Giacomo", assure Marini. "Il est italien et ce sera facile de parler et de se comprendre. Quand on devra affiner des réglages au dernier moment pour gagner un demi-dixième, ce sera sûrement très bien de se comprendre."

"Honda a décidé cet échange entre les équipes, je ne sais pas vraiment pourquoi. La seule chose que je sais, c'est que je dois travailler aussi dur que possible et entretenir une bonne relation avec eux parce qu'au final, ils sont ma deuxième famille et on va devoir passer beaucoup de jours ensemble tout au long de l'année. Ce sera certainement une bonne expérience."

Luca Marini apprend à connaître sa nouvelle équipe.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Luca Marini apprend à connaître sa nouvelle équipe.

Luca Marini se confronter à la fois à une nouvelle moto, mais aussi à une culture différente et une manière de travailler à laquelle ses trois années précédentes en MotoGP ne l'ont pas habitué. Il sort du cocon d'une équipe familiale italienne pour prendre un rôle de pilote officiel au sein d'un géant japonais, constructeur emblématique des Grands Prix moto.

"Travailler avec un constructeur japonais, c'est très différent, dans la communication, dans la manière de penser. La culture est très différente et il faut que l'on se rapproche. J'essaie autant que possible de comprendre leur point de vue et ils essaient eux aussi de faire un pas vers l'Europe. Il y a chez Honda de très bonnes personnes qui viennent d'Italie ou d'Espagne, il faut qu'on travaille ensemble dans la même direction et qu'on essaye de bien communiquer, ce sera essentiel."

En ce sens, son frère a, là aussi, été de bon conseil, lui qui a fait pratiquement toute sa carrière dans la catégorie reine avec des marques japonaises, d'abord Honda avant une très longue association avec Yamaha. "Valentino n'est pas le seul à m'avoir donné des conseils quant à la manière de travailler avec les Japonais, beaucoup de personnes l'ont fait", précise Marini, décidément désireux de prendre son indépendance.

Propos recueillis par Germán Garcia Casanova

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