Márquez décroche un podium "romantique" avec Honda au Japon
Chacun se fera sa propre interprétation de la manière dont Marc Márquez a accueilli son podium au Grand Prix du Japon, un résultat très attendu et qui finit par arriver alors que les spéculations sont de plus en plus fortes sur son avenir.
Aujourd'hui, plus que jamais, la situation que vit Marc Márquez hors piste et sa performance au guidon se télescopent. Pour la première fois de la saison, le champion espagnol est monté sur le podium, ses seules récompenses précédentes cette année ayant jusqu'ici été ses troisièmes places lors des courses sprint du Portugal et d'Inde.
Le trophée qu'il a reçu ce dimanche a une tout autre saveur, et pas uniquement car il s'agit cette fois du résultat d'un Grand Prix : Márquez a été sous le feu des projecteurs du début à la fin de ce week-end au Japon, l'épreuve maison de son constructeur, avec qui son avenir est plus flou que jamais.
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Il l'a d'ailleurs lui-même reconnu, lorsqu'il a été interrogé pendant la conférence de presse d'après-course pour savoir si ce résultat pouvait changer la décision qu'il prendra pour son avenir. "Non", a-t-il répondu, "il ne s'agit pas du podium d'aujourd'hui, ou du résultat de l'Inde, de Misano ou de Catalunya. J'ai une mentalité intelligente et je sais tout ce qui doit se passer pour aller dans une direction ou dans l'autre."
Et d'ajouter alors : "On peut dire que le podium d'aujourd'hui a été un podium très… romantique. C'est très chouette." Visiblement tout aussi pressé que l'ensemble des observateurs de connaître le fin mot de sa réflexion, Pecco Bagnaia n'a pu s'empêcher de commenter cette remarque d'un "bye bye Honda !". Un Márquez gêné s'est empressé de répondre "non, pourquoi ?", mais les mots du champion en titre traduisaient assez bien l'avis général de l'assistance.
Sauf qu'avec Márquez en ce moment, rien n'est vraiment très clair. Et face aux médias espagnols, le pilote a une nouvelle fois brouillé les cartes. "Je ne savoure pas, je souffre. Il y a des nuits blanches, passées à beaucoup réfléchir. C'est une histoire romantique : le premier podium de l'année devait arriver ici, chez Honda, devant les patrons. On verra bien ce qui va se passer, mais mon engagement envers la marque a toujours été et restera à 100%", a-t-il alors commenté.
Ce résultat, ajouté au bon week-end passé en Inde la semaine dernière, ne traduit pas, selon lui, un meilleur potentiel pour la suite du championnat : "Non. J'aimerais dire oui mais en Inde et ici, ce sont des virages stop-and-go et c'est là que je peux prendre des risques au freinage, tourner et super bien redresser la moto pour profiter d'une énorme accélération. Mais on va arriver à Mandalika et il y a là-bas quelques virages où il faut utiliser le banking, l'adhérence sur l'angle et la motricité, or c'est là qu'on perd beaucoup. On ne peut rien faire, ça ne fait que patiner. Je vais essayer de faire de mon mieux, comme toujours, mais ce sera plus difficile. Il faut profiter des bons moments. En Inde, ça a été un bon week-end, ici aujourd'hui et hier on a fait de bonnes courses."
Une chance à saisir avec la pluie
Marc Márquez a pris tous les risques sous la pluie.
Le pilote espagnol continue donc de torturer l'esprit de ceux qui attendent impatiemment de connaître son avenir. Il sait en tout cas que cette troisième place restera un moment à part dans sa saison, fruit d'une course opportuniste.
"Je suis très content, c'est très chouette d'obtenir notre premier podium de la saison. Il arrive très tard mais sur le circuit maison de Honda, en présence de tous les membres Honda. C'est un résultat très important pour eux", a-t-il souligné auprès du site officiel du MotoGP, ajoutant quelques instants plus tard qu'il s'agissait d'un "podium important".
L'Espagnol s'est dit content d'avoir pu saisir sa chance : "Quand j'ai vu des gouttes sur [mon tableau de bord] aujourd'hui, je me suis dit que j'allais essayer. J'ai tenté ma chance en Inde parce qu'il était possible de monter sur le podium et j'ai fait une erreur. Mais je me suis dit que je me fichais des commentaires, que j'allais [peut-être] abandonner à nouveau, [mais que] je croyais en moi."
Bien parti, Márquez s'est vite installé dans le premier groupe, au point de calquer sa stratégie initiale sur celle des leaders. "Quand on est passé dans la ligne droite de retour, j'ai vu que les pneus des premiers étaient déjà un peu mouillés, donc c'était le moment de rentrer", a-t-il expliqué. "Il aurait été possible de faire un tour de plus avec les slicks mais quand on est dans le groupe de tête et que tout le monde rentre, le plus facile est de rentrer aussi. Je sais que, normalement, je suis rapide en pneus mouillés, particulièrement sur cette piste, où j'ai fait la pole position l'année dernière sous la pluie. Donc quand ils sont rentrés, je l'ai fait aussi."
"Quand on a changé de pneus après le premier tour, je savais que la course allait être très, très longue. Pendant la course, on passe par différentes phases. Au début, j'avais un peu de mal, mais j'ai ensuite essayé de gérer les pneus et quand la piste a été vraiment mouillée, j'ai commencé à attaquer et à être de plus en plus rapide", a-t-il décrit. "Quand c'était complètement mouillé, j'ai commencé à attaquer et j'ai été de plus en plus rapide. Dans le dernier tour, j'étais le plus rapide en piste mais j'ai levé la main parce qu'il y avait beaucoup d'aquaplaning et la situation était dangereuse. La direction de course a pris la bonne décision."
"Ça aurait été OK pour moi de repartir parce qu'il y avait une grande chance de victoire", a-t-il fait remarquer à l'arrivée, mais c'est sans frustration que le #93 a validé cette troisième place. Il s'est aussi montré très admiratif de la performance des deux pilotes qui l'ont devancé : "À la fin j'attaquais plus, j'étais plus rapide que Pecco [Bagnaia] et Martín. Mais pour moi c'était facile, eux ils ont beaucoup à perdre. Je me suis dit que je pouvais attaquer, je n'ai rien à perdre, et ça a été un gros avantage aujourd'hui. Pecco et Jorge ont très bien piloté, parce que c'est très difficile de résister à la pression quand il pleut et qu'on se bat pour le championnat."
Avec Oriol Puigdemont
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