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Márquez accueille son ancien rival chez Honda : "Pol sait où il arrive"

On les a connus gamins faisant leurs premiers tours de roue sur les mêmes pistes, puis étoiles montantes de la moto et pilotes de premier plan dans les petites catégories des Grands Prix, parfois rivaux et ne masquant pas leur animosité commune. Quels coéquipiers seront Marc Márquez et Pol Espargaró chez Repsol Honda ?

Marc Marquez, Repsol Honda Team, Pol Espargaro, Repsol Honda Team

Photo de: Honda Racing

Pour la quatrième fois depuis qu'il a rejoint la catégorie MotoGP, Marc Márquez sera associé cette saison à un nouveau coéquipier. Et il ne s'agit pas d'un inconnu, puisque Pol Espargaró croise régulièrement sa route depuis leur plus jeune âge, au point qu'ils se sont déjà à plusieurs reprises confrontés directement l'un à l'autre.

De deux ans l'aîné du binôme, le natif de Granollers est arrivé en Grand Prix en 2006, rejoint en 2008 par le #93 pour une cohabitation qui allait durer trois ans en 125cc et voir la star en devenir finalement atteindre le titre. Passés en Moto2 au même moment, ils n'y ont partagé la piste que deux ans, Márquez filant en MotoGP sitôt le titre acquis tandis qu'Espargaró restait une saison de plus pour lui succéder au palmarès de la catégorie et ensuite faire à son tour le grand saut en 2014.

Si leurs chemins ont été parallèles durant toutes ces années, leurs courbes de résultats n'ont pas nécessairement convergé, chacun suivant sa propre voie. Ce fut particulièrement le cas en MotoGP, où Márquez s'est imposé comme le leader incontestable de l'une des équipes d'usine les plus prestigieuses du MotoGP, alors que son compatriote débutait au guidon d'une machine satellite puis s'employait au développement d'une toute nouvelle moto qu'il fallait arracher du fond de grille.

La période 2010-2012, allant du titre 125cc de Márquez à son ultime saison en Moto2, est à la fois celle qui les a vus au niveau le plus proche de performance et qui a été la plus tendue entre eux. Le #93 avouait même récemment qu'ils ne "pouvaient pas se voir" et ne s'adressaient pas la parole... Alors que les voici à présent réunis, Espargaró rejoignant en outsider le stand dans lequel règne son ancien rival, les responsables du HRC devront espérer secrètement que les animosités de leurs jeunes années sont désormais loin.

"La première fois que j'ai vu Marc, c'était dans des catégories où on était vraiment très jeunes, avec la Conti", raconte Pol Espargaró. "Je crois que c'était la première fois qu'il montait sur une moto de circuit. C'était plus ou moins la première fois pour moi aussi, mais j'étais un petit peu plus âgé, j'avais donc un peu plus d'expérience que lui. Mais on était vraiment très petits. Je m'en souviens, c'étaient de super moments, où on ne faisait que s'amuser."

"Par la suite, j'ai eu de super bagarres contre Marc, surtout en Moto2. Notamment une à Estoril, où j'ai perdu et terminé deuxième, mais que j'avais vraiment appréciée", assure le pilote catalan. S'il a gardé de bons souvenirs, leur confrontation en Moto2 a toutefois laissé des traces dans la mémoire collective, et chacun va scruter les débuts de leur nouvelle cohabitation pour tenter de percer un quelconque début d'étincelle.

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Pol Espargaró, lui, aimerait avant tout une relation neutre avec son nouveau coéquipier, qu'il perçoit, comme le veut la tendance en sports mécaniques, comme la première référence à battre. Quant au travail à mener ensemble, il lui paraît moins essentiel que dans ses deux précédentes équipes. "Chez Yamaha [Tech3, ndlr], pendant ma première année en MotoGP, j'en avais besoin parce que j'étais rookie, et puis dans un team satellite il faut travailler un peu plus avec son coéquipier parce qu'on ne dispose pas des mêmes outils que les pilotes d'usine. Il faut donc utiliser tout ce qu'on a pour essayer d'être aussi rapide qu'eux. Ensuite, chez KTM, on était complètement nouveaux en MotoGP, donc là aussi il fallait beaucoup travailler ensemble, afin de tout réunir pour essayer de progresser et de rattraper les autres."

"Ici, chez Repsol Honda, c'est complètement différent", assure-t-il. "La moto gagne des courses, il n'y a donc pas besoin de tellement parler avec son coéquipier et de s'aider tant que ça l'un l'autre parce que le package est déjà très bon. Mais ça ne veut pas dire que la relation dans le stand va être la plus mauvaise qui soit, parce que je pense que, même quand on ne s'aide pas, c'est toujours une aide d'avoir une bonne ambiance dans le stand."

En attendant de savoir quelle pourra être la dynamique entre eux sur le circuit, les deux nouveaux acolytes se sont contentés de poser les bases de leur nouvelle union sur la scène médiatique. Marc Márquez n'a pas tardé à prévenir le nouveau venu que, chez Repsol, le podium était incontournable. Ces derniers jours, il expliquait encore auprès du site officiel du MotoGP : "Je vais avoir un nouveau coéquipier, Pol, qui sait où il arrive et quel est donc son objectif. Il a très envie d'y arriver, alors ce sera un nouveau challenge pour moi aussi. C'est mon coéquipier, il arrive dans le stand dans le but de me battre et de battre tout le monde avec la Honda. Il a très bien terminé [la saison 2020] avec la KTM alors il faut qu'il continue de la même façon, voire qu'il fasse mieux avec la Honda."

Márquez reste attentif en attendant son retour

Monté une seule fois sur le podium de la catégorie reine avant la saison dernière, Pol Espargaró a réussi à cumuler cinq entrées dans le top 3 en 2020, tout en passant très près de la victoire à plusieurs reprises. À l'heure de rejoindre Honda, il se met lui-même une pression particulière sur les épaules, estimant devoir s'affirmer rapidement alors que Marc Márquez est encore convalescent.

Le champion attend, lui, patiemment le feu vert des médecins, espérant qu'il interviendra dès la mi-mars. Contraint d'observer l'an dernier la débâcle de son équipe, qui pour la première fois n'a pas réussi à remporter la moindre victoire, il a déjà en tête de devoir retrouver dès que possible son rôle de leader.

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"L'année dernière, Honda a été très en difficulté, et je sais que toute l'équipe, et particulièrement le staff japonais, a beaucoup souffert car je n'étais pas là et que certaines courses [ne se sont pas bien passées] − pas parce que je n'étais pas là, mais parce qu'ils ont un peu perdu la voie", constate-t-il. "Et puis il y avait mon frère qui débutait avec la moto et qui apprenait à la piloter, Cal Crutchlow qui n'était peut-être pas à son meilleur niveau et qui avait lui aussi des difficultés, et Nakagami a fait de bonnes courses mais pas assez. Donc ils ont eu des difficultés. Ils ont travaillé très dur et je sais qu'ils ont essayé beaucoup de choses. Ils ont roulé avec une moto différente de celle que j'ai pilotée, car ils ont reçu de nouvelles pièces, et c'est un travail que je ferai quand j'arriverai."

"Ils travaillent dur à présent et font beaucoup de tests avec Stefan Bradl qui fait du très bon travail. Merci à eux tous parce qu'ils ont continué à pousser pour essayer de définir le meilleur package, un package qui permette de se battre pour le titre. J'ai gardé le contact avec eux pendant toute l'année, et chaque week-end avec mon chef mécano, Santi [Hernández]. Pour moi il était important de rester impliqué, de ne pas déconnecter complètement et de savoir ce qu'ils faisaient parce que quand je vais revenir j'aurai les idées plus claires."

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