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Márquez voit les jeunes sauter des étapes importantes avant le MotoGP

Jeune prodige du MotoGP à ses débuts, Marc Márquez est aujourd'hui, à 26 ans, un référent, challengé par une nouvelle génération d'étoiles montantes. Mais il observe que tous n'ont pas suivi son parcours.

Le poleman Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT, le troisième, Marc Marquez, Repsol Honda Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Arrivé en MotoGP à l'âge de 20 ans, Marc Márquez pourrait quelque peu se reconnaître en Fabio Quartararo, qui vient de le déposséder, avec quelques jours d'avance sur sa propre précocité, d'un record établi à cette époque, celui du plus jeune poleman de la catégorie reine. S'il a salué l'exploit du jeune Français après les qualifications de Jerez, soulignant qu'il le connaît depuis son passage par le championnat espagnol, le pilote Repsol Honda constate néanmoins que les très jeunes pilotes qui ont accédé à la catégorie reine récemment n'avaient pas franchi les étapes dont il avait lui-même fait une priorité au cours de sa carrière.

"Il semble qu'à présent la philosophie, ou tout du moins la mentalité des jeunes pilotes, soit juste : 'MotoGP, MotoGP, MotoGP !'. Et ils finissent par arriver très jeunes en MotoGP, car beaucoup d'entre eux ont beaucoup de talent", constate Márquez. "Dans mon cas, je suis arrivé très tôt, mais au cours de ma carrière j'ai toujours mis un point d'honneur à ne passer à l'échelon supérieur qu'après avoir remporté le titre, car c'est là que vous êtes sûr que vous êtes prêt pour le MotoGP."

"Maintenant, les pilotes arrivent très jeunes et gagnent en expérience en MotoGP. C'est quelque chose qui présente aussi quelques risques, car vous pouvez perdre votre place si vous ne vous adaptez pas très rapidement", estime le pilote espagnol.

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Parmi les plus jeunes pilotes ayant accédé récemment au MotoGP, Fabio Quartararo se démarque en n'étant âgé que de 19 ans au moment de prendre son premier départ, et ce sans avoir joué le titre dans les deux catégories précédentes. D'autres avant lui n'ont pas obtenu de couronne avant leur arrivée en MotoGP, à l'instar d'Álex Rins, arrivé à 21 ans avec pour bagage des titres de vice-Champion du monde Moto3 et Moto2, ou encore Jack Miller, devenu un cas d'école pour avoir "sauté une classe", celle du Moto2, après avoir terminé deuxième du Moto3, et avoir ainsi accédé à la catégorie reine à 20 ans.

Sacrés en Moto3, Maverick Viñales ou Joan Mir n'ont fait qu'une seule saison en Moto2 (troisième pour l'un, sixième pour l'autre) avant de faire leur entrée à 20 et 21 ans respectivement. Ceux qui ont pris le temps d'être titrés en Moto2 sont arrivés un peu plus tard : à 22 ans pour Pecco Bagnaia, 23 ans pour Franco Morbidelli, ou encore 26 ans pour leurs prédécesseurs Johann Zarco et Tito Rabat.

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT

La moyenne d'âge du cru 2019 du MotoGP était, au coup d'envoi de la saison, de 26,9 ans, le plateau comptant seulement quatre pilotes âgés de plus de 30 ans (dont un de 40 ans). Marc Márquez a donc beau se sentir encore très jeune, il prend peu à peu conscience du renouvellement qui s'opère, et en a d'ailleurs eu une preuve cinglante en étant le pilote le plus âgé lors des conférences de presse après les qualifications et la course.

"J'ai 26 ans, ce n'est pas vieux ! [rires] Mais Fabio a 20 ans, Rins et Viñales sont plus jeunes que moi… Au fur et à mesure je gagne en expérience, mais à côté de cela de nouveaux pilotes vont arriver, et c'est une chose naturelle. Il est certain qu'à un moment donné, de jeunes pilotes arriveront et qu'ils me battront. J'essayerai alors d'apprendre d'eux, car ils apporteront quelque chose de nouveau à la discipline", pressent l'Espagnol, prêt visiblement à inverser les rôles alors qu'il a lui-même renouvelé le genre en imposant un style de pilotage bien à lui, plus déhanché et agressif que celui de ses aînés.

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Un challenge et une motivation pour Rossi

Valentino Rossi a beau être, de loin, le plus âgé du plateau actuel, il a lui aussi fait ses débuts en catégorie reine à 21 ans et, justement, il lui a fallu se réinventer et faire évoluer son pilotage afin de rester dans le coup alors que de nouvelles générations arrivaient. Une difficulté initiale, qu'il a transformée en défi bénéfique afin de se perfectionner encore et encore.

"C'est difficile, c'est comme si vous alliez dans un autre coin, que vous voyiez les choses d'une manière opposée", décrit-il. "Quand je suis arrivé, j'étais très jeune, j'étais le plus jeune. Je suis arrivé en 500cc à 21 ans et mes adversaires avaient 32 ou 33 ans, mais maintenant c'est l'inverse. Il faut garder son calme et essayer de prendre le positif des jeunes, parce que généralement les plus jeunes sont très, très forts et souvent plus forts que vous, qui êtes vieux. Il faut donc garder son calme et essayer d'en prendre le positif. Mais c'est aussi un challenge, c'est bon pour la motivation."

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Comble de ce renouvellement qui s'opère inexorablement, Rossi cohabite à présent avec des pilotes qu'il forme au sein de son Academy, Franco Morbidelli et Pecco Bagnaia. Et s'il a été battu par le premier cité, au guidon lui aussi d'une Yamaha, lors des qualifications espagnoles, le Docteur y voit là aussi une source de motivation. "La bonne chose de notre travail avec les jeunes pilotes, c'est qu'ils peuvent beaucoup apprendre de moi mais je peux aussi apprendre d'eux", rappelle-t-il. "J'apprends toujours des choses avec Franco, parce qu'il est très, très fort. C'est bien."

"Quand on est en piste, même avec Vale on est adversaires et chacun cherche donc à faire son travail au maximum", assure Franco Morbidelli, finalement dépassé par son mentor pendant la course de Jerez. "Ça n'est pas parce que Vale est un grand ami qu'en piste j'essaye de faire moins ou de faire les choses différemment. S'il me devance, je suis énervé, et chacun essaye de faire son travail au mieux et c'est aussi ce qu'il fait lui."

Quel que soit le rapport de force entre "jeunes" et "vieux", le résultat final est bien le seul verdict qui compte. Et Rossi rappelait d'ailleurs, à l'issue de la course de Jerez, le critère essentiel qui devrait rassurer Márquez : "Le plus important c'est le résultat final de la course, parce que Márquez a gagné alors personne ne peut rien lui dire."

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