La KTM, la moto que Márquez comprend le moins
Après s'être frotté à la Ducati et à la KTM pendant le premier Grand Prix de la saison, Marc Márquez a admis ne pas bien comprendre la manière dont se pilote la machine autrichienne, deuxième de la course avec Brad Binder.
Aux avant-postes lors du premier Grand Prix de la saison, Marc Márquez était aux premières loges pour observer celle qui peut être vue comme la plus grande surprise de cette entame de championnat, à savoir la KTM que Brad Binder a placée sur la deuxième marche du podium. Sur une piste habituellement rude pour la RC16, les planètes se sont cette fois alignées et le Sud-Africain lui-même semblait quelque peu interloqué d'avoir été à pareille fête.
Mais pour le champion espagnol, c'est surtout le caractère atypique de la KTM qui rend cette performance potentiellement inquiétante pour la suite. Seule machine à se baser sur un cadre treillis tubulaire en acier et des suspensions WP, la RC16 a livré pendant la course qatarie un spectacle qui a laissé Márquez assez perplexe.
"C'est la moto que je comprends le moins", a expliqué Marc Márquez. "Je comprends le pilotage de Bastianini, mais Binder… Ses tours étaient différents. Un tour, il entrait très vite dans les virages, puis dans un autre tour il entrait plus lentement mais sortait très vite. Quand j'étais derrière Binder, je n'ai pas compris la KTM. Mais ils ont un bon moteur. Et il freinait aussi beaucoup avec le frein arrière. Il semble qu'il était très rapide en fin de course."
Arrivé pour la saison 2017, le constructeur autrichien a rapidement grimpé les échelons, jusqu'à remporter de premières victoires en 2020 et perdre les concessions règlementaires accordées aux marques manquant de résultats. Jamais encore il n'avait si bien commencé un championnat, et bien qu'il soit tout à fait prématuré de dresser des conclusions, la performance de Binder à Losail semble faire de KTM un véritable challenger pour 2021, en dépit d'un hiver plutôt compliqué.
Le Sud-Africain s'est incliné face à Enea Bastianini, qui a profité d'une Ducati très performante dans sa version 2021 pour aller chercher une première victoire d'autorité, alors que Pol Espargaró, qui a longtemps mené avec la Honda, a fini par payer un début de course trop rapide, ayant usé prématurément ses pneus.
La tête de la course dans les premiers tours
Parmi les déçus du week-end, les Ducati officielles ont déploré une préparation manquée et une mise au point ayant pris trop de temps ; les pilotes Suzuki ont pour leur part brillé en essais, mais sans parvenir à confirmer en course comme espéré ; et ce Grand Prix a par ailleurs été un véritable revers pour Yamaha, tombé au plus bas après avoir remporté deux courses à Losail l'an dernier.
"C'est la première course et je l'ai dit, la première course est toujours particulière, surtout au Qatar", a rappelé Marc Márquez. "C'est une piste où l'on voit toujours des résultats différents. L'an dernier, Maverick [Viñales] et Quartararo étaient très rapides, Zarco aussi puis il ne l'a pas été suffisamment durant la saison. Mais je crois que j'ai vu [cette fois] deux gars, Bastianini et Pol Espargaró, qui étaient rapides et qui seront des prétendants au titre."
De nouveaux adversaires en 2022
Márquez s'est pour sa part classé cinquième, après avoir perdu de son mordant au fil des tours. Les points qu'il a ajoutés à ceux empochés par son coéquipier, troisième, ont permis à Repsol Honda de prendre la tête du classement des équipes. Une première étape, sur laquelle l'Espagnol entend à présent capitaliser.
"Je veux recommencer à gagner, cette année et l'année prochaine", a-t-il affirmé à l'édition espagnole de Motorsport.com dans les jours qui ont suivi, affichant sa détermination pour retrouver le plus haut niveau. Mais il le sait, cette saison s'annonce particulièrement ouverte. "Il va y avoir de nouveaux adversaires et un changement de génération", a souligné l'Espagnol de 29 ans, prêt à "apprendre d'eux".
"Je dois me montrer patient, car je n'ai pas les bonnes sensations avec la moto. Je ne suis pas dans les conditions spéciales qui sont nécessaires pour gagner des courses. Et c'est là qu'il faut savoir comment marquer des points. L'année dernière, j'ai vécu l'expérience de ne pas figurer dans le top 10 puis de gagner à nouveau. En un an, le scénario peut beaucoup changer."
Avec Vincent Lalanne-Sicaud
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