Tout en maîtrise, Márquez avait de la réserve en fin de course

Il n'a pas oublié sa chute à Austin alors qu'il survolait la course, aussi aujourd'hui l'Espagnol a-t-il déroulé un plan prudent mais parfaitement adapté aux circonstances pour s'imposer pour la dixième fois au Sachsenring.

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Marc Márquez n'a pas déçu ses supporters, lui qui se présentait sur le Grand Prix d'Allemagne en grandissime favori. Invaincu sur place depuis 2010, le King of the Ring s'élançait une nouvelle fois depuis la pole position et il ne lui a fallu que quelques secondes pour prendre les commandes. Installé en tête dans le premier virage, il n'allait plus lâcher les rênes de la course durant 30 tours.

Pour autant, le pilote Honda n'a pas cravaché du début à la fin : il a pris le temps de gérer sa course tel qu'il l'entendait et a pris bien soin de ses pneus, élément déterminant sur cette épreuve. Outre le pneu hard qu'il avait choisi pour sa roue avant et qu'il n'avait aucune intention de changer, Márquez a admis avoir hésité quant à la gomme à utiliser à l'arrière. Le changement des conditions météo, avec un passage pluvieux dans la nuit et la baisse des températures, a fini par le convaincre d'opter pour le medium, soit un pneu plus tendre que celui qu'utilisaient notamment Rins et Viñales, ses plus proches poursuivants ce dimanche.

"Le pneu que je devais choisir était un gros point d'interrogation, [j'hésitais] entre le medium et le hard à l'arrière. Le hard arrière avait un très bon potentiel pour les 22 premiers tours, il était même plus rapide que le medium, mais ensuite sa dégradation était plus forte. J'avais donc cette interrogation, mais ensuite sur la grille j'ai décidé de prendre le medium", explique-t-il. "C'était le bon choix, je me suis bien senti du début à la fin."

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Et cela s'est vu, qu'il s'est senti à l'aise, car jamais Márquez n'a été inquiet, montrant qu'il avait suffisamment de marge pour doser son attaque. "Ma stratégie était d'essayer de mener la course du début à la fin. C'était ma mentalité, c'est pour ça que j'ai ensuite pris beaucoup de risques au premier virage après un départ qui n'a pas été parfait. J'ai freiné très fort et j'ai pu passer en tête", raconte-t-il auprès du site officiel du MotoGP. "J’ai pris des risques au premier freinage, mais je sentais que je pouvais le faire. J’ai réalisé deux tours lents pour faire chauffer mes pneus, surtout le dur, tester le grip de la piste, et à partir de là j’ai commencé à attaquer. J’ai commencé à faire descendre mon chrono, à creuser l’écart."

Chauffer ses pneus, attaquer, puis gérer

Longuement suivi par Álex Rins, le #93 a porté son avance sur le pilote Suzuki à 3"2, quelque peu surpris de voir qu'il n'était pas rattrapé. "Je m’attendais à ce que Maverick et Rins, qui avaient le dur à l’arrière, soient bien plus proches au début, mais cela n’a pas été le cas et c’était bienvenu pour nous", admet-il. Lorsque Rins est parti à la faute, Maverick Viñales, qui avait tenté de partir en chasse du leader dans les premiers tours avant de vite rentrer dans le rang, a alors récupéré la place de dauphin tandis que Márquez, lui, s'apprêtait à baisser de rythme pour désormais assurer sa victoire.

"J'ai attaqué pendant plus ou moins dix tours, ensuite j'ai essayé d'économiser mes pneus pendant dix tours de plus et dans les dix derniers tours, c'est vrai que j'avais encore de la réserve", admet le pilote espagnol. "Mais au final j'avais Austin en tête et je me suis dit que ça n'importait pas. Je n'avais besoin que de trois ou quatre secondes d’avance et ensuite il fallait que j'essaye de gérer ces trois-quatre secondes, je ne voulais pas augmenter mon avance comme en Argentine, et j'ai donc juste géré."

Dans les dix derniers tours, c'est vrai que j'avais encore de la réserve. Mais au final j'avais Austin en tête.

Marc Márquez

La course d'Austin, le Champion du monde en titre l'a eue à l'esprit tout le week-end, et il faut dire qu'elle lui a souvent été rappelée tant sa chute sur l'autre épreuve dont il était le roi a marqué les esprits. Lui savait cependant que ce week-end en Allemagne se déroulait mieux, sans les alertes qu'il avait pu avoir au Texas. "Bien sûr, j'avais à l'esprit ce qui est arrivé à Austin, mais j'étais calme parce qu'on sait d'où vient ce qui est arrivé. Et puis j'étais calme parce que ce problème n'était pas là, j'étais très doux. En EL4, déjà, j'ai été très régulier."

"Je ne savais pas que Rins et Quartararo étaient tombés, on vient de me le dire, parce que je me suis concentré sur mon championnat et mon rythme", ajoutait-il à l'arrivée, désormais à la tête d'une avance de 58 points. "J'ai juste avancé et géré la distance avec le deuxième pilote, peu importe qui c'était, et les 25 points au final sont le plus important."

C'est donc mission accomplie pour Márquez, qui cette fois n'a pas déçu les attentes et a semblé survoler ce Grand Prix. "À Assen, la meilleure moto pour gagner était la Yamaha, ici c'était la Honda et je me suis vraiment bien senti avec la moto et j'en ai profité. Ce qu'il y a de bien, c'est que quand on est en difficulté on est là, on a ce petit avantage [par rapport à nos adversaires], et quand on se sent bien, alors on peut gagner la course", conclut-il, le plus sereinement du monde.

Avec Charlotte Guerdoux

P. Pilote Tours Temps Écart Points
1 Spain Marc Márquez 30 41'08.276   25
2 Spain Maverick Viñales 30 41'12.863 4.587 20
3 United Kingdom Cal Crutchlow 30 41'16.017 7.741 16
4 Italy Danilo Petrucci 30 41'24.853 16.577 13
5 Italy Andrea Dovizioso 30 41'24.945 16.669 11

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