Márquez, d'une mauvaise inspiration au génie tactique

Si son talent avait suffit à faire l'affaire lors du Grand Prix d'Allemagne pour décrocher la victoire, Marc Márquez a cette fois-ci dû recourir à la tactique pour parvenir à s'imposer en République Tchèque ce dimanche.

En dépit de sa pole position, la course de l'Espagnol n'a pas débuté sous les meilleurs auspices, puisque c'est par une mauvaise appréciation pneumatique que celui-ci a débuté cette neuvième épreuve de la saison. 

En effet, en choisissant de recourir au pneu soft à l'arrière de sa machine, le signal lancé par le numéro 93 était clair : celui-ci souhaitait effectuer une course d'attaque, avant de regagner les stands pour chausser les pneus slicks après quelques tours.

Mais il est rapidement devenu évident que le Catalan allait devoir changer de gommes bien plus tôt. "Ma première décision s'est déroulée sur la grille. Une mauvaise décision, car j'ai décidé de monter le pneu soft [à l'arrière] et d'attaquer lors des quatre ou cinq premiers tours", relate-t-il. "Mais ce fut une décision incorrecte, car le pneu arrière patinait trop. Il était trop tendre, et je perdais beaucoup de positions."

Le leader du championnat est donc rentré au stand dès le deuxième tour, avant tous ses adversaires, et a pu bénéficier de pneus slicks bien plus adaptés aux conditions d'adhérence de la piste, et refaire ainsi son retard. "Quand je suis ressorti en pneus slicks, c'était encore très mouillé, et j'ai failli chuter trois ou quatre fois, lors de mon premier tour [avec ces gommes], en particulier dans le virage 3 où je perdais l'avant", se souvient l'Ibère. "Mais après je me suis calmé, j'ai commencé à bien monter les pneus en température."

La libération et la validation de cette stratégie quelque peu forcée par les événements sont ensuite rapidement intervenues lorsque le panneauteur de l'équipe officielle Honda a affiché les écarts, qui étaient sans équivoque.  "Je suis content, car je ne me rappelle plus à quel tour, mais j'ai vu sur le panneau que j'étais en tête avec 18 ou 20 secondes. Le soleil est arrivé ensuite, tout était plus clair, mieux. J'ai ensuite bien piloté, de façon douce, pour rallier l'arrivée." 

Le précédent allemand

Un scénario qui n'est pas sans rappeler un certain Grand Prix d'Allemagne 2016, qui avait commencé pour Márquez par une péripétie similaire avant de trouver la même fin glorieuse. "Oui, c'est un peu comme lors du de la dernière course flag-to-flag en Allemagne [il y a un an], où j'avais opté pour le pneu soft et où je rencontrais des difficultés, qui m'avaient obligé à rentrer au stand très tôt."

À l'inverse du Sachsenring, le circuit tchèque n'est traditionnellement pas favorable au pilote espagnol, qui ne s'y était imposé qu'une seule fois jusqu'ici, lors de sa première saison en MotoGP, en 2013. Mais le vainqueur du jour en est sûr : les deux journées de tests réalisés en juillet ont joué un rôle clé dans la compétitivité de la RC213V ce week-end.

"Sur ce circuit, normalement, je ne me sens pas à l'aise", admet le triple Champion du monde. "Le test que nous avons effectué durant la pause estivale était très important. C'est un circuit sur lequel je suis toujours un peu inquiet, car chaque année nous rencontrons beaucoup de difficultés. Mais le fait de quitter cette piste avec 25 points me donne beaucoup de confiance."