Márquez a refusé d'avoir un garde du corps au Mugello

Depuis 2016 et la première visite du MotoGP en Italie faisant suite au clash de fin 2015, Marc Márquez se voit proposer une protection particulière pour le Grand Prix organisé au Mugello, un chaudron bouillonnant de tifosi majoritairement en faveur de Valentino Rossi et dont certains ont gardé une dent contre lui. Néanmoins, le pilote espagnol a indiqué avoir refusé cette année le garde du corps qui pouvait lui être assigné pour ses déplacements dans le paddock.

Bien que les tensions entre Rossi et Márquez aient été ravivées en début de championnat lors du GP d'Argentine, l'Espagnol a souhaité se passer de ce service de protection extraordinaire cette semaine afin de normaliser la situation au maximum. "On m'a proposé de m'assigner un membre de la sécurité, mais cela n'a aucun sens", a-t-il fait savoir à son arrivée au Mugello.

"Je ne me sens pas du tout en territoire hostile", a balayé Marc Márquez. "Je suis conscient que dimanche ce sera complètement jaune [dans le public], mais il y a de l'ambiance sur le circuit et ce qui est important c'est que ce soit rempli et qu'on coure avec beaucoup de public."

Pas la meilleure piste pour lui

Prêt à se mettre dans sa bulle dimanche, lorsqu'il prendra place sur la grille, le pilote Honda a un objectif qui dépasse toute considération liée au pays dans lequel il court : poursuivre sur sa lancée d'un début de championnat mathématiquement très réussi. Avec 95 points à son compteur, il est le leader ayant marqué plus que quiconque à ce stade de la saison depuis 2015, année où Rossi avait engrangé 102 unités.

On rappellera tout de même, si besoin est, que le Docteur n'a pas été titré cette année-là malgré ce très bon début de championnat, aussi la prudence reste-t-elle de mise pour le Catalan, qui a encore 14 courses à disputer avant de pouvoir dresser le bilan. Et le Mugello n'est pas, sur le papier, la piste qui lui promet les meilleurs résultats : avec pour unique victoire MotoGP sur place celle de 2014 (la dernière en date, aussi, pour Honda sur cette piste), Márquez n'y a par ailleurs obtenu qu'un seul podium depuis qu'il court en catégorie reine.

"Le Mugello est vraiment un beau circuit, l'un des plus difficiles du calendrier. Il a été assez difficile [pour moi] par le passé, je n'y ai pas obtenu mes meilleurs résultats, mais quoi qu'il en soit nous avons fait un test ici il y a trois semaines et ce n'était pas mauvais. Cependant, les températures sont maintenant plus élevées et tout va changer. Nous devons piloter de la même manière que sur les dernières courses", annonce-t-il.

"Actuellement, il semble que nous soyons en mesure d'être rapides dans toutes les conditions, un peu comme en seconde moitié de saison dernière. C'est parce qu'on a vraiment fait du bon travail en seconde partie [de 2017] et on semble avoir bien commencé celle-ci. Sur des circuits où nous souffrons habituellement, nous avons été en mesure de terminer au top ou sur le podium, et ce sera le plus important cette saison."

Peut-il asseoir sa performance sur le fait que sa RC213V serait la meilleure Honda dont il a jamais disposé ? Non, le rapport de force dépend aussi, selon lui, du niveau de la concurrence. "C'est lié à la performance de nos adversaires", explique-t-il. "Je me sens vraiment bien sur la moto, mais en 2014 je me sentais encore mieux. Il était plus facile de piloter en 2014, mais maintenant les pneus sont différents, l'électronique est différente : tout est différent. Bien entendu, si la performance de vos adversaires est meilleure, vous souffrez plus avec la moto."

Avec Oriol Puigdemont et Guillaume Navarro