Une stratégie parfaite pour Márquez, pas intéressé par la victoire

Sa deuxième place au Grand Prix des Pays-Bas le ravit au plus haut point, et pour cause : Marc Márquez a calé son approche de la course sur les difficultés rencontrées par ses adversaires directs au championnat, sacrifiant une bagarre pour la victoire au profit d'un podium lui permettant de conforter son leadership.

Le second Marc Marquez, Repsol Honda Team

Le second Marc Marquez, Repsol Honda Team

Gold and Goose / Motorsport Images

"C'est comme une victoire !" Les premiers mots de Marc Márquez à l'arrivée de la course d'Assen, tout comme son sourire, en disaient long sur sa satisfaction de marquer 20 points. "Je souris parce que notre stratégie a été parfaite aujourd'hui", a-t-il rapidement expliqué, revenant sur son choix de courir avec le pneu arrière soft, là où l'option hard a été largement plébiscitée dans le peloton.

"Prendre le pneu soft à l'arrière était un pari, mais pour moi c'était l'option à prendre pour monter sur le podium. Aujourd'hui la victoire ne m'intéressait pas, je me suis simplement concentré sur le podium", assure le pilote Honda, qui s'est vu trop en difficulté tout au long du week-end pour espérer rivaliser avec Maverick Viñales et Fabio Quartararo. Par contre, ayant parfaitement à l'esprit la place occupée par les deux hommes au championnat, il savait qu'il pouvait se permettre de nourrir des ambitions modestes. "C'est quelque chose que j'ai gardé à l'esprit", assure-t-il.

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"Hier, déjà, j'avais contrôlé : Quartararo était à 89 points et Maverick à 100. Comme je l'avais dit, l'objectif était d'essayer de finir devant Rins, Petrucci et Dovi : on a atteint ce but, même si on a perdu cinq points sur Viñales et qu'on ne sait jamais. Je suis content parce que c'est un circuit sur lequel j'ai du mal, et on l'a vu hier, c'était la première fois [de la saison] que je partais de la deuxième ligne, mais au final on est sur le podium", commente-t-il auprès du site officiel du MotoGP.

Le vrai duel ? Il se joue au championnat

Pour y parvenir, il a abordé la course en deux phases : d'abord une quinzaine de tours pour profiter de la force des deux Yamaha et semer leurs poursuivants, puis une dernière dizaine pour tenir bon et engranger les gros points d'une place sur le podium.

"J'ai choisi le soft parce que ma stratégie était de m'échapper avec les deux Yamaha, mais je n'ai jamais eu à l'esprit de mener la course parce que quand on est en tête on use plus le pneu et le soft se détruit encore plus", explique-t-il. "Mon objectif était d'être avec les pilotes Yamaha et je savais que je pouvais rester avec eux jusqu'au 15e tour. Je savais que pendant 15 tours j'allais avoir un bon rythme et que j'allais ensuite survivre pendant les dix derniers tours. Avec le hard, le risque était de me retrouver avec Dovizioso, Morbidelli, et d'avoir ce rythme plus lent."

Un seul homme semblait en mesure de contrer ce plan : Álex Rins, qui a pris la tête à l'extinction des feux et avait choisi la même option. "Lorsque j’ai vu que Rins attaquait, j’ai attaqué aussi pour qu’il ne s’échappe pas, car je savais qu’il avait également le tendre. Je ne voulais pas qu’il crée d’écart, car je savais qu’ensuite j’aurais du mal à le combler. Lorsque j’ai vu qu’il était tombé, je me suis dit ‘restons toute la course derrière Quartararo’. Il avait peut-être un petit quelque chose en plus, mais il l’avait en utilisant un peu plus le pneu arrière, et nous savions que j’aurais du mal dans les derniers tours. La stratégie a été parfaite, c’est ce que nous espérions."

"En tout cas, je n'ai jamais pensé à m'échapper, parce qu'aujourd'hui je n'étais pas prêt", précise Márquez, qui a en effet rechigné à occuper la tête même lorsqu'il s'est trouvé en position. "J'ai attendu derrière Quartararo. J'attendais Viñales, parce que je savais qu'il avait un meilleur rythme, et quand il nous a passés j'ai utilisé son aspiration pour me détacher de Quartararo et des autres. Quand j'ai vu que Quartararo était déjà à quatre secondes et étant donné que mes pneus étaient finis, surtout le pneu arrière, je me suis dit que c'était bon, c'était la position qu'on voulait. Vingt points pour le championnat et on augmente notre avance : c'est la meilleure façon de travailler pour atteindre notre objectif."

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"Aujourd'hui, j'ai pris la piste en sachant déjà que je n'étais pas prêt pour me battre pour la victoire, mais il faut alors changer de stratégie, oublier la victoire et trouver la meilleure façon de faire. […] J'ai vu que Maverick était extrêmement rapide, je l'ai suivi pendant deux ou trois tours mais je devais prendre beaucoup de risques, alors j'ai compris", admet le Champion du monde en titre, qui profite du résultat mitigé d'Andrea Dovizioso pour porter son avance à 44 points. "C'est la meilleure course pour le championnat ! Ça a été un week-end difficile pour nous, et même en ayant souffert on termine deuxième et on s'est battu jusqu'au bout."

Et à ceux qui regretteraient de ne pas avoir assisté à un véritable duel Márquez-Viñales en pleine possession de leurs moyens, le numéro 93 adresse une réponse qui en dit long sur ses ambitions, bien plus grandes qu'une "simple" victoire à Assen : "Pour moi le vrai duel, c’est le championnat. Cela a été le duel d’une course et il a gagné, mais ce n’était pas un véritable duel car il a été supérieur tout au long du week-end."

Le top 3 du Grand Prix des Pays-Bas :

P. # Pilote Moto Écart
1 12 Spain Maverick Viñales Yamaha  
2 93 Spain Marc Márquez Honda 4.854
3 20 France Fabio Quartararo Yamaha 9.738

Avec Charlotte Guerdoux

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