Márquez a pensé stratégie et piloté "contre nature"

Le pilote Honda savait que le Grand Prix d’Italie serait compliqué pour lui et a donc fait le choix de ne prendre aucun risque afin de marquer des points importants pour le championnat, tout en tentant d’adapter son style de pilotage au tracé particulier du Mugello.

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Photo de: Ducati Corse

La course toscane a témoigné du changement opéré par Marc Márquez. Ce dernier, malade et pas au mieux de sa forme, n’a pas cherché à gagner à tout prix et s’est contenté de jouer placé pour le championnat, en améliorant son approche du circuit du Mugello. Plus stratégique, l’Espagnol a marqué les 20 points de la seconde place et continue de creuser doucement son avance sur Andrea Dovizioso.

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Jouer la défensive

"J'ai pris un bon départ, et j'ai essayé d'attaquer, comme je l'ai fait lors des dernières courses, mais j'ai directement vu que ça n'allait pas être la bonne journée. Quand vous n'avez pas les bonnes sensations, c'est le moment d'être patient, d'analyser et d'essayer de comprendre comment faire une course pour le championnat. C'est ce que j'ai fait, j'ai juste essayé de suivre les deux Ducati, d'être concentré, d'économiser les gommes et [de voir] à la fin", a-t-il expliqué.

"C'était la pire course pour moi au niveau de la condition physique. Je me sens un peu mieux aujourd'hui [dimanche], mais je suis toujours fatigué. C'est comme quand vous avez de la fièvre à la maison, ça dure deux, trois jours et vous n'avez pas de forces. C'était ma sensation, mais à part ça nous avons bien géré. Le fait que je ne me sentais pas très bien avec la moto tout le week-end n'a pas aidé non plus. Il reste des petites choses à améliorer et à travailler, mais à part ça nous avons atteint notre but, c'est le plus important."

Le but revendiqué du quintuple Champion du monde de MotoGP est d’ajouter un sixième sacre à son palmarès, et la prise de risques a été réduite afin d’y parvenir. Il fut un temps pas si lointain où en de pareilles conditions, il aurait attaqué les Ducati pour tenter de s’imposer, mais c’était mettre en péril les précieux points d’un podium, voire simplement donner une opportunité à son plus grand adversaire. "Je ne pensais pas à attaquer [Danilo Petrucci], car si je le faisais et que nous sortions large, Dovi aurait gagné la course", a-t-il déclaré.

"Ce n'était pas une bonne stratégie. Je me suis dit qu'aujourd'hui ça n'était peut-être pas possible et j'étais plutôt sur la défensive. J'ai utilisé des lignes défensives, et j'ai pensé qu'on verrait à l'aspiration dans la dernière ligne droite, mais j'étais un peu trop loin car Danilo était meilleur dans la dernière chicane. Ce n'était pas la bonne journée, mais ces 20 points sont comme une victoire. Quand j'ai vu que Danilo était premier et moi deuxième, je me suis dit que c'était l'objectif, il fallait finir devant Dovi et marquer plus de points au championnat et c'est fait, quatre points de plus, et petit à petit nous augmentons l'écart."

Changement de style

Sur une piste qui ne lui a pas souvent réussi et qu'il considère comme n'étant pas la meilleure pour sa RC213V, Márquez a donc fait le choix de gérer cette course où il savait d’avance qu’il allait souffrir, et ne considère pas avoir pris part à un véritable duel pour la victoire : "Les gens diront que j’ai encore perdu un corps-à-corps avec la Ducati, mais sur les pistes où nous sommes bien nous ne laissons aucune option à un corps-à-corps, et sur celles où nous sommes moins bien, nous attaquons jusqu’au bout."

Il est donc parvenu à terminer deuxième et à conserver sa première place au classement général, grâce également à des progrès réalisés chez Honda qui s’est selon lui adapté au niveau des réglages, mais aussi à des changements qu'il a lui-même effectués dans son pilotage, qui ne convient pas particulièrement bien aux spécificités du tracé italien. "Je suis un pilote qui entre très vite dans les virages, et peut-être que sur cette piste, si vous rentrez trop vite dans le premier virage, vous payez cela dans le deuxième", a-t-il commenté. "La façon d’être le plus rapide reste mon style de pilotage naturel, mais c’est vrai que l’an passé, par exemple, j’ai rencontré beaucoup plus de difficultés."

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Pour y remédier, le numéro 93 a donc roulé "d’une façon différente" qui a payé à l’arrivée : "J’ai été capable de piloter de façon contre nature, et d’être là, donc c’est le plus important." Malgré ces changements et sa deuxième position à l’arrivée, le Mugello reste un circuit compliqué pour lui et Honda : "Avec Bridgestone je n’étais pas si mal, mais depuis que nous pilotons avec Michelin, et c’est ma faute, ou notre faute, nous n’avons pas trouvé un moyen de profiter pleinement du pneu avant. Nous devons comprendre pourquoi. Nous avons été en difficulté avec le pneu medium tout le week-end. Mais ce sont des choses qui arrivent parfois, et nous avons beaucoup travaillé, changé les réglages de la moto. Toute l’équipe a fait du bon travail, donc je suis content du résultat final."

Avec Michaël Duforest

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