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Márquez : Le titre, loin d'être aussi facile qu'il n'y parait

Un travail constant, qui passe souvent inaperçu, et une capacité d'adaptation hors-normes : Márquez n'a rien laissé au hasard cette année pour conserver son titre, qui n'était pourtant pas acquis d'avance.

Marc Márquez a remporté le week-end dernier un titre de Champion du monde qui lui tendait les bras depuis des mois, dénouement sans surprise d'une saison qu'il a particulièrement dominée. Et pourtant, sur le papier, le scénario n'était pas si favorable lorsque le paddock s'est retrouvé au Qatar pour le coup d'envoi des hostilités. Contraint de se faire opérer à l'épaule pendant l'intersaison, le pilote espagnol avait en effet dû s'éloigner de toute piste durant deux mois et mener une course contre la montre pour se présenter sur le premier Grand Prix de la saison aussi proche que possible de sa condition parfaite.

"L'hiver a été difficile avec une grosse blessure à l'épaule. Je n'ai pas débuté la saison à 100% en ce qui concerne ma condition physique, mais on a bien géré", estime-t-il. "Je pense que les moments difficiles sont ceux où l'on souffre le plus mais aussi ceux qui nous rendent plus forts. Cet hiver a été l'un des plus durs de ma carrière, car je ne pouvais pas faire ce que j'aime le plus au monde, rouler à moto, et je ne pouvais pas m'entraîner."

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Alors que son pilote reposait son épaule et tentait de rester aussi affûté que possible, Honda apportait en parallèle les dernières touches à une RC213V qui allait devenir un casse-tête pour les autres coureurs qui en bénéficiaient (Jorge Lorenzo et Cal Crutchlow), mais que Márquez a réussi à dompter avec brio cette année. Si ses résultats de la saison (une série quasi parfaite de victoires et de deuxièmes places) tendent à faire oublier les difficultés qu'il a dû surmonter, le #93 rappelle qu'un succès, même aussi net que celui-ci, n'a rien d'aisé.

"Ça n'a pas été facile. On a travaillé à 100%", assure-t-il. "Pendant l'année, on a essayé d'améliorer la moto. Toute l'équipe travaille très bien et c'est la meilleure façon d'améliorer les performances. Le plus important est de débuter avec une bonne base puis d'essayer de l'améliorer. […] On dirait que c'est facile, car je suis toujours parmi les deux premiers, mais ça ne l'était pas. On ne peut pas imaginer à quel point je joue avec mon coude dans les virages, à quel point je joue avec mon corps, à quel point je travaille sur ma condition physique à la maison."

"Tout le monde sait que la Honda fonctionne très bien mais il faut y croire et beaucoup attaquer pour cela. Le frein moteur était un problème en début de saison, mais plus maintenant", ajoute le pilote. "Sur les quatre ou cinq premières courses, on a eu beaucoup de mal avec ça, car c'était un nouveau moteur. Ce n'est pas le meilleur, mais au moins il est constant, c'est le principal."

Marc Marquez, Repsol Honda Team

"Est-ce la moto qui est faite pour Marc ou Marc qui s'adapte à la moto ? Je crois que Honda conçoit la moto et que le pilote doit avoir la capacité de s'y adapter", souligne Márquez, souvent décrit comme un extraterrestre par un Crutchlow en difficulté et d'autant plus admiratif. "Ce qu'il y a de positif pour notre structure c'est que les trois pilotes qui ont la même moto font les mêmes commentaires, donnent les mêmes lignes directrices pour l'évolution. Après, il y a les techniciens derrière, qui sont des être humains. Parfois, une solution est meilleure et parfois elle ne l'est pas. C'est là qu'il faut s'adapter", pointe l'Espagnol.

Gare à l'excès de confiance

Márquez l'assure, il ne s'est jamais senti supérieur à ses adversaires et a bel et bien eu conscience de la pression qui pesait sur lui, chacun étant à l'affût de la moindre erreur qu'il pourrait commettre. "Quand on arrive à la mi-saison avec une telle avance, on commence à sentir la pression. Tout le monde vous observe. C'est là que j'ai perdu deux courses dans le dernier virage. En tant que sportif, ça agace, mais on ne baisse pas les bras et on retente sa chance la fois suivante. On ne peut jamais se sentir supérieur. En sport, on peut être battu à tout moment. Il faut sentir que l'on n'est pas au-dessus des rivaux, et de cette manière on est toujours prêt."

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"Chaque année est spéciale", poursuit le sextuple Champion du monde MotoGP. "D'abord parce que ce n'est pas facile de garder la même vision et la même mentalité, et surtout car l'équipe comprend toujours la situation et ne lâche pas quand on a des soucis. C'est le plus important et c'est le plus difficile aussi. Pour cette raison, la pression est là et on la sent, on est humains. Il faut donc la gérer."

"C'est quand on a plus confiance en soi que les erreurs arrivent. On se fait trop confiance et c'est alors qu'est arrivée la course à laquelle on ne s'attendait pas, celle d'Austin. Je suis tombé alors que j'étais en tête avec quatre secondes d'avance, une victoire qui semblait acquise d'avance. Je suis tombé car j'étais trop détendu et c'est pourquoi il faut toujours être à 100% et apprendre de ses erreurs. On l'a fait."

Avec Michaël Duforest et Carlos Guil Iglesias

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