Martín redoutait la chute : "J'avais des fantômes à l'esprit !"
Tombé l'an passé puis lors du sprint samedi, Jorge Martín n'était pas serein en tête du GP d'Indonésie... Mais il a finalement résisté à la pression et évité les excès de confiance pour s'offrir un précieux succès.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Jorge Martín a vaincu ses démons à Mandalika. Après les chutes survenues l'an dernier, alors qu'il menait et voulait "humilier" ses adversaires, et encore samedi, dès le premier tour d'un sprint qui lui semblait destiné, l'Espagnol avait à cœur de se racheter. Il l'a fait de la meilleure des manières, en passant toute la course en tête et sans être véritablement menacé, même si Pedro Acosta est apparu comme une menace à plusieurs moments.
Martín reconnaît une course difficile à gérer mentalement, notamment au 13e tour, moment qui l'avait vu chuter en 2023, et à chaque passage au virage 16, celui qui l'a piégé samedi. "J'ai pris ma revanche aujourd'hui", a estimé le pilote Pramac en conférence de presse. "C'était une course très difficile parce qu'après la chute d'hier, et aussi la chute de l'an dernier, c'était très compliqué mentalement."
"Au 13e tour, j'avais des fantômes à l'esprit !" a-t-il ajouté sur le site officiel du MotoGP, avant d'expliquer son soulagement en conférence : "Tout s'est bien passé dans cette partie de la course. Après, à l'avant-dernier virage, le virage 16, j'essayais de bien gérer, de fermer la trajectoire assez proprement pour ne pas faire la même erreur qu'hier. Je suis content d'avoir progressé après mon erreur."
"Il faut rester dans cette dynamique. Tous les week-ends de course sont différents. Ce week-end, j'ai peut-être été trop confiant. Je sentais que j'étais très fort, tout se passait tellement bien que j'étais trop confiant et j'ai fait une erreur [samedi]. Il faudra que je sois plus alerte. On verra ce que l'on pourra faire la prochaine fois."
Jorge Martín
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Martín faisait son maximum pour rester constant et c'est finalement Acosta qui a fait le yo-yo derrière lui, en se rapprochant plusieurs fois avant de perdre le contact en fin d'épreuve : "J'ai essayé d'être tout le temps calme, d'être la meilleure version de moi-même et que le pilote de derrière soit à un ou huit dixièmes, l'important, c'est de faire les mêmes choses."
"Je n'ai pas essayé de changer, d'attaquer plus ou moins, j'étais à mon maximum. C'est Pedro qui revenait et faisait des erreurs. J'essayais de tout le temps faire la même chose. C'est comme ça que j'ai essayé de faire un peu mieux."
Si Acosta était revenu au contact, Martín aurait été prêt à ne pas en faire trop et à accepter une deuxième place : "J'étais vraiment confiant jusqu'à avoir une avance de 1"4, puis il est revenu, et je restais assez calme, j'essayais de maintenir le même rythme. Il est revenu à 0"6 mais j'ai trouvé quelque chose en plus, j'ai trouvé plus de vitesse dans la section rapide de la piste. J'ai commencé à creuser à nouveau un petit écart."
"J'étais en contrôle, j'essayais de ne pas prendre tous les risques. Parfois je prenais un peu de risques pour essayer de creuser l'écart mais même si Pedro avait gagné aujourd'hui, j'aurais été content du résultat parce que l'important était de finir, de construire la confiance et de faire un bon résultat."
Jorge Martín
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Une fois la ligne d'arrivée franchie, Jorge Martín a voulu faire un clin d'œil au virage 16 en s'y arrêtant pour embrasser l'asphalte. Une approche opposée mais finalement dans la même veine que celle de Pecco Bagnaia à Barcelone, qui avait vu l'Italien chuter depuis la tête au virage 5 le samedi puis... faire un bras d'honneur à ce même virage quand il s'était imposé le lendemain en course principale.
"Ce n'était pas très orignal parce que Pecco a fait quelque chose de similaire à Montmeló, mais j'ai embrassé le sol ! Les supporters sont fous à cet endroit. Il faisait très chaud, ils ne m'ont pas laissé arriver jusqu'au podium. Merci aux supporters indonésiens parce qu'ils ont été fantastiques, mais ce qui était important, c'était d'arriver au podium et de passer plus de 27 tours dans ce virage, donc je suis très, très content."
Cette victoire est la première de Martín le dimanche depuis le GP de France il y a plus de quatre mois... et il l'a célébré de la même façon en passant la ligne d'arrivée, en tapant sur sa bulle, ce qui l'a une nouvelle fois cassée : "Je ne vais pas payer la bulle ! Maintenant c'est une tradition, à chaque fois que je gagne, je casse la bulle. Mais je vais payer des tequilas à l'équipe aujourd'hui !"
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