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MotoGP GP d'Indonésie

"Le meilleur podium de l'année" pour Quartararo

Fabio Quartararo a décroché au GP d'Indonésie un podium teinté de frustration, tant il a senti la victoire proche et son potentiel supérieur à cette troisième place. Jusqu'au, il a tout tenté mais n'a pas pu dépasser Maverick Viñales.

Maverick Vinales, Aprilia Racing Team, Francesco Bagnaia, Ducati Team, Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Fabio Quartararo est à nouveau monté sur le podium ce dimanche, à Mandalika, troisième trophée qu'il décroche cette saison auquel s'ajoute une médaille de bronze obtenue en course sprint. Le Français a même touché du doigt la victoire en terminant le GP d'Indonésie dans le même rythme que Maverick Viñales et Pecco Bagnaia, tous trois groupés après 27 tours qui s'étaient révélés éprouvants pour les pneus et avaient mené au yo-yo de certains pilotes en termes de vitesse comme de positions.

"Frustré", a ainsi lâché le Champion du monde 2021 depuis le parc fermé, avant de peu à peu laisser la satisfaction prendre le dessus. Au micro de Canal+, il a tenté de décrypter ses sentiments contrastés : "Je connais, tout simplement, mon potentiel, ma rapidité : j’étais à 3,5 secondes de Pecco, je suis revenu, [j’étais] vraiment collé. On sait ce qui nous manque, mais en tant que pilote je sais que ma position [vaut] beaucoup mieux que ça."

La Yamaha n'a passé la ligne d'arrivée que quatre dixièmes après la Ducati victorieuse. C'était le fruit de plusieurs rapprochements de Quartararo tout au long de ces 27 tours. Un temps sixième, puis cinquième mais distancé par le duo Bagnaia-Espargaró en lutte pour le podium, il a fait main basse sur la troisième place à mi-course. À ce moment-là, il comptait cependant plus de trois secondes et demie de déficit sur Bagnaia et 4"8 sur Viñales, alors leader.

"Sincèrement, je pense que la clé de ma course, ça a été le tour de chauffe : je suis parti et j’ai vraiment fait glisser le pneu pour le faire chauffer", décrypte Fabio Quartararo pour expliquer sa capacité à ainsi revenir au contact malgré la chaleur et l'abrasivité du bitume. "Honnêtement, ce matin, mes sensations avec le pneu medium n'étaient pas bonnes, en particulier dans les premiers tours. Alors dans le tour de chauffe, j'ai poussé très fort sur le pneu arrière pour le faire patiner parce que j'avais beaucoup de mal à le faire monter en température. Ensuite, au bout de deux ou trois tours, ça allait."

Lorsque Bagnaia a pris la tête de la course, Quartararo avait réussi à revenir dans la roue de Viñales. Il restait alors huit tours à boucler, et pourtant il n'allait pas réussir à dépasser l'Aprilia. Que lui a-t-il manqué pour cela ? "De la vitesse, tout simplement, de la puissance, parce que j’ai super bien géré mes pneus. Dans le dernier virage, je sortais beaucoup mieux que Maverick, mais malheureusement quand on est en manque de puissance on ne peut pas tenter un dépassement et c’est ce qui nous manque. Mais le jour où j’aurai une bonne moto, je serai dans [la lutte pour] la victoire à tous les Grands Prix", assure le pilote de Nice.

Quand on est en manque de puissance on ne peut pas tenter un dépassement et c’est ce qui nous manque. Le jour où j’aurai une bonne moto, je serai dans [la lutte pour] la victoire à tous les Grands Prix.

Fabio Quartararo

"J'étais vraiment à la limite partout", poursuit Quartararo, qui s'est pourtant senti dans l'impossibilité de vraiment se battre, toujours confronté aux mêmes difficultés avec sa machine. "J'ai vraiment poussé comme un dingue. Quand on roule seul, on peut imprimer notre propre style et c'est bien, mais quand on est derrière on arrive [aux virages] d'une manière totalement différente des Ducati, des Aprilia… en gros, de toutes les motos."

"La seule moto que j'ai dépassée aujourd'hui, c'est celle d'Aleix [Espargaró] parce qu'il avait le pneu tendre et qu'il était vraiment en difficulté. Mais on ne peut pas dépasser et c'est quelque chose qu'on doit améliorer. Je pense que ça vient aussi de la puissance. Il nous manque beaucoup de choses, mais je serais content si l'année prochaine on pouvait avoir plus de puissance pour au moins être plus proche en bout de ligne droite et tenter [de dépasser] au freinage."

Ce que veut retenir le pilote français, c'est ce qu'il a prouvé à titre personnel. "Je pense que chaque opportunité que j’ai eue dans la saison, je l'ai saisie : en Inde, je pouvais faire le podium, je l’ai fait ; ici, il y avait une petite opportunité, je l’ai saisie. On s’est battu jusqu’à la fin, mais voilà : même quand j’étais en troisième position avec un gap derrière, j’ai quand même voulu revenir sur les premières positions pour me montrer à moi-même le potentiel que j’ai en tant que pilote. Et je sais que je peux me battre avec les pilotes de devant. Je suis super content."

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Fabio Quartararo oscille entre frustration et satisfaction après un solide podium au GP d'Indonésie.

La frustration s'envolant peu à peu, il a aussi trouvé matière à savourer une récompense devenue rare pour lui comme pour son équipe ces derniers mois. "Mon rythme dans la seconde partie de la course a été bon. Malheureusement, je n'ai pas pu tenter de dépassement mais ça a été une super course pour nous", se félicite-t-il, lui qui empoche de gros points le rapprochant de la neuvième place du championnat. "C'était déjà super pour nous de faire cette course, mais on n'avait aucune chance de ne serait-ce que tenter un dépassement. Ça aurait été vraiment risqué."

"C'était vraiment sympa de terminer troisième, mais pas comme en Inde où j'étais à dix secondes de Bezzecchi. C'est vraiment bien pour nous d'être très proches des premières places", souligne encore le pilote Yamaha au micro du site officiel du MotoGP.

Alors, une conclusion s'impose : "Pour moi, c'est le meilleur podium de l'année. En Inde, en particulier, j'étais à neuf ou dix secondes de Bezzecchi ; à Austin, j'ai fait le podium mais un peu trop loin du vainqueur. Aujourd'hui, je peux dire que j'ai vraiment rattrapé les premiers et je l'ai fait avec ma vitesse, pas en conséquence [d'incidents] de course. C'est de loin, le meilleur podium de l'année."

Avec Fabien Gaillard

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