Melandri et la Ducati de 2008 : "Parfois j'avais peur de la moto"
La saison 2008 a fait dérailler la carrière de Marco Melandri, au point qu'aujourd'hui encore le pilote italien préfère effacer le souvenir de la Ducati qu'il pilotait alors en MotoGP.

Le mariage entre Valentino Rossi et Ducati en 2011, un rêve pour les tifosi mais qui a vite tourné à l'échec, n'était pas la première relation ratée entre un grand pilote italien et la Desmosedici. En 2008 déjà, Marco Melandri avait échoué à dompter la caractérielle MotoGP conçue à Borgo Panigale. Celui qui arrivait alors du clan Honda avait rejoint les Rouges avec de grands espoirs, pourtant aujourd'hui il aimerait pouvoir effacer de sa mémoire les mauvais souvenirs d'une union qui n'a duré qu'un an, une période extrêmement compliquée pour lui et qui a généré dans son esprit des doutes et des incertitudes.
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Titré en 250cc en 2002, Melandri comptait cinq victoires en MotoGP et un titre de vice-Champion du monde lorsqu'il a rejoint Ducati en tant que coéquipier de Casey Stoner, qui venait de remporter le championnat. Il s'engageait pourtant dans ce qui allait être sa plus mauvaise saison dans la catégorie reine, car alors que l'Australien reprenait son duel face à Valentino Rossi pour le titre, Melandri n'a pu se classer que 17e, avant-dernier des titulaires, avec 51 points. Et l'histoire n'a pas été plus loin.
"Quand j'étais chez Ducati, j'ai jeté l'éponge au bout d'une saison. J'avais un contrat de deux ans, mais j'ai renoncé à l'argent que j'aurais reçu la deuxième année et j'ai changé. Je n'aimais pas piloter. Parfois, j'avais même peur de la moto", raconte Marco Melandri à Motorsport.com.
"Si un pilote a peur, il ne peut pas aller vite. Ce n'a pas été une décision facile à prendre, mais j'avais un plan en tête : Kawasaki. Seulement, ensuite Kawasaki s'est retiré", poursuit le pilote italien, qui avait alors réussi à sauver sa place grâce à la reprise des ZX-RR par le team privé Hayate, avec qui il a même obtenu dès 2009 ce qui allait être son dernier podium en MotoGP.
"Si vous n'avez pas confiance dans la moto, il est très difficile d'être rapide. Si vous tombez souvent, vous perdez encore plus la confiance. Vous pouvez être le meilleur pilote au monde et rouler avec la meilleure moto au monde, si son caractère ne convient pas à votre style de pilotage, alors vous n'avez aucune chance d'être rapide", explique Melandri.
Casey Stoner, lui, n'avait pas ces difficultés avec la Ducati, car en 2008 il a une nouvelle fois démontré de manière impressionnante quel était le potentiel de la machine italienne. Était-ce encore plus difficile pour Marco Melandri d'être dans l'ombre des succès de l'Australien ? "C'est très difficile au début. Mais après un certain temps, on se rend compte qu'il faut suivre ses propres sentiments", souligne-t-il. "Alors on ne se soucie plus de son coéquipier, ni des autres pilotes. On sait pourquoi on n'est pas rapide et pourquoi on tombe si souvent. Si vous entrez dans ce tourbillon qui vous pousse vers le bas, un simple changement de marque vous aidera. Il n'y a pas d'alternative."

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À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Pilotes | Marco Melandri |
Équipes | Ducati Team |
Auteur | Sebastian Fränzschky |
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