La menace du COVID reste un "cauchemar" pour les pilotes

Le risque de contamination au coronavirus provoque une tension générale dans le paddock selon Jack Miller. Fabio Quartararo "croise les doigts" pour ne pas être contraint de manquer une course cette année.

Jack Miller, Ducati Team

Après un exercice 2020 réduit à 14 Grands Prix et une saison 2021 encore privée des déplacements hors d'Europe, le Qatar et les États-Unis faisant figure d'exceptions, le MotoGP espère que la crise sanitaire ne troublera pas autant son calendrier 2022. La Dorna a programmé 21 courses sur différents continents mais le COVID-19 pourrait encore perturber le déroulement du championnat, notamment si des cas positifs apparaissent parmi les pilotes. 

Iker Lecuona et Valentino Rossi ont du manquer des Grands Prix en raison de contaminations fin 2020, avant l'apparition des premiers vaccins. Les titulaires ont été épargnés au cours de la saison dernière mais Omicron pourrait changer la donne. Si ce variant, devenu majoritaire en Europe cet hiver, provoque moins de formes graves de la maladie, sa forte contagiosité est source d'inquiétude puisqu'un pilote testé positif sera une nouvelle fois privé d'entrée dans le paddock.

Dans un plateau plus compétitif que jamais, être affaibli physiquement et manquer des courses pourrait avoir des conséquences sur l'attribution du titre, ce qui inquiète Fabio Quartararo. "Je croise juste les doigts", a confié le Champion du monde. "Je l'ai déjà eu il y a longtemps mais je sais qu'on peut l'avoir à nouveau. On peut l'attraper partout. On ne peut pas le contrôler."

Marc Márquez et Jack Miller font partie des pilotes qui ont contracté le COVID-19 cet hiver et le second est arrivé in extremis à Sepang pour le début des essais de pré-saison après avoir été bloqué plusieurs jours dans son Australie natale, contraignant par la même occasion Ducati à repousser sa présentation officielle. À Mandalika, des membres de l'équipe de Joan Mir ont été testés positifs et Miller a aussi été confronté à ce problème dans son entourage.

"Personne n'a la vie facile de nos jours dans le monde", a commenté le pilote Ducati à la fin du test de Mandalika. "Comme vous pouvez le voir, mon visage est tout rouge : je viens de finir une simulation de course, j'ai enlevé ma combinaison et je l'ai apportée [moi-même] à la marque, parce que mon assistant a été testé positif hier donc il attend actuellement le résultat d'un autre PCR en espérant ne pas rester bloqué ici, en Indonésie."

Jack Miller

Jack Miller

Contraints de voyager à travers le monde et de croiser une multitude de personnes dans les transports, les hébergements et sur les pistes, les pilotes sont particulièrement exposés au risque de contamination. Malgré la vaccination qui protège des formes graves et les gestes barrières, Jack Miller se sent démuni et reconnaît une certaine tension avant d'aborder le début de la saison.

"C'est un cauchemar. On a tous été aux mêmes endroits [autour de Mandalika], à savoir l'hôtel et le circuit, c'est tout. On n'a pas brisé de protocole, pas fait quoi que ce soit qu'on n'aurait pas dû. On est resté là, et moi en particulier je suis resté tranquille, je ne suis même pas allé à la plage et je n'ai pas fait grand-chose jeudi [avant le début du test]. Mais c'est comme ça actuellement dans le monde."

"Comme vous le savez, j'ai attrapé le COVID-19 à ma ferme, je ne suis allé nulle part, je n'ai rien fait, et j'ai réussi à l'attraper là-bas. Je pense que ça va [durer toute] l'année et ça fait un peu peur quand on est pilote, car si on doit manquer une course à cause de ça, ça ne va pas être sympa. Ça nous rend nerveux, mais c'est comme ça. C'est bien que le championnat avance et je pense qu'il faut juste qu'on essaye d'être aussi prudent que possible, aujourd'hui plus que jamais."

Malgré les craintes affichées par certains pilotes, l'amélioration de la situation sanitaire à l'échelle mondiale devrait être synonyme d'allégement des protocoles sur les Grands Prix. Au Qatar, le fonctionnement en bulle imposé l'an dernier, avec des déplacements uniquement permis entre l'hôtel et le circuit, ne sera pas maintenu cette année. Miller n'y voit pas un changement fondamental puisqu'il n'aime pas multiplier les activités durant un week-end de course.

"Les bulles, ça m'est égal, ça n'est pas plus mal [qu'il n'y en ait plus]. Au final, je ne sors pas faire quoi que ce soit, donc ça ne m'affecte pas tellement, mis à part qu'on n'a pas pas à prendre le bus avec tout le monde jusqu'à la piste donc c'est plutôt sympa d'avoir la liberté de quitter le circuit quand on veut y aller."

"Mais c'est comme ça, c'est le monde dans lequel on vit, bienvenue en 2022 ! Les choses semblent quand même devenir de plus en plus faciles. C'est clairement mieux que ce que c'était en 2020, alors je ne me plains pas."

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Avec Léna Buffa

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