Interview

Meregalli opposé à la suppression de la moto de rechange

Pour le directeur de l'équipe officielle Yamaha, priver les pilotes d'une deuxième moto ou encore mettre en place une "super saison" inspirée du WEC ne sont pas les meilleures options à envisager pour réorganiser le MotoGP après la crise due au coronavirus.

Le garage Yamaha Factory Racing

Le garage Yamaha Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Alors que ses pilotes font passer le temps comme ils le peuvent en disputant les courses virtuelles mises en place par le MotoGP, Massimo Meregalli focalise son attention sur la situation actuelle, l'arrêt forcé engendré par la pandémie de COVID-19 et la crise qui en découle. Nombreuses sont les hypothèses émises de semaine en semaine pour tenter de se projeter vers la reprise du championnat, mais toutes ne sont pas à retenir, selon le directeur de l'équipe factory de Yamaha. Dans un entretien accordé à Motorsport.com, il explique son point de vue.

Comment vivez-vous cette période de confinement ?

C'est un moment d'attente, qui semble ne jamais finir. Malheureusement, cela ne dépend pas de nous, nous recevons donc seulement les communications au sujet des courses qui sont reportées les unes après les autres.

Avez-vous été surpris que Carmelo Ezpeleta ait dit que la saison 2020 pourrait même être intégralement annulée ?

C'est une option que nous avons nous aussi prise en considération. Du point de vue de Yamaha, nous avons hypothétisé une possible date de reprise, à savoir la course de Brno, de sorte que nous soyons prêts et motivés. Mais il y a vraiment beaucoup de pièces qui doivent s'imbriquer pour que ce soit possible. Dans la pire des hypothèses, nous aussi nous avons envisagé la possibilité que le championnat puisse ne pas commencer.

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Annuler toute la saison serait-il trop lourd à supporter ou bien une équipe aussi structurée que Yamaha pourrait-elle réussir à en sortir ?

Il est certain que tout le monde aura ce problème cette année, et ce dans tous les domaines, pas seulement dans les sports mécaniques. Nous nous en sortirons, c'est certain, mais ce que nous aimerions faire c'est essayer [de courir]. Nous ferons donc tout ce que nous pourrons pour revenir en piste le plus tôt possible, peut-être même en décalant la fin de la saison.

Il existe donc la possibilité de rallonger la saison pour qu'elle se termine en 2021 ?

Nous n'en avons jamais parlé, mais dans nos discussions en interne chez Yamaha c'est une des possibilités qui est ressortie.

Si la reprise devait tarder, pourrait-on imaginer une super saison répartie entre 2020 et 2021 ?

Je ne crois pas que ce soit possible. Ce qui est positif, c'est qu'Ezpeleta nous a dit que quand nous reprendrons, ce sera sans faire de folies. Quand les conditions pour reprendre seront réunies, il voudra échanger avec les constructeurs et les équipes pour comprendre comment faire et quoi faire. Il est plus probable que cette année il puisse y avoir une saison courte afin de préparer au mieux celle de 2021.

Une fois que la compétition reprendra, il sera essentiel de réduire les coûts. Avoir une seule moto par pilote pourrait-il être une solution ?

Personnellement, je suis contre, parce que les motos sont désormais prêtes. Il est vrai que l'on peut économiser avec les pièces de rechange, mais vu l'investissement je vois cela plus comme un problème que comme un bénéfice.

Quelle pourrait donc être la clé pour faire des économies cette saison ?

Il est certain que nous ne ferons pas 19 courses, donc cela peut déjà être une économie. On peut aussi envisager de se rendre sur les circuits avec un staff réduit au maximum. Mais l'idée d'une seule moto ne me plait pas, pas même dans les autres catégories. Je le vois plus comme un problème que comme un bénéfice : le fait de potentiellement perdre une séance ou la fin d'une séance à cause d'une glissade compromettrait beaucoup à la fois la technique et le spectacle.

Il y a eu des réunions du MSMA pour discuter des manières de réduire les coûts…

Oui, mais je ne peux pas trop entrer dans les détails. Je crois cependant que le fait d'utiliser les homologations faites cette année pour la saison prochaine est une bonne solution. Le package de cette année sera utilisé pour une demi-saison et, étant donné les difficultés qui se poseront, cela peut clairement être une solution pour limiter les coûts. J'y suis pleinement favorable.

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Pensez-vous que le fait de rester à l'arrêt aussi longtemps pourrait être un problème pour Valentino Rossi, compte tenu de son âge ?

Tout le monde fait quelque chose en salle, mais personne ne fait de moto. Rester cinq mois sans rouler à moto, particulièrement avec une MotoGP, ce n'est pas si facile. Il sera important de réussir à avoir un ou deux jours de tests avant que débute le championnat.

Faire des tests pourrait en effet être important afin que les pilotes retrouvent leurs sensations, car reprendre d'emblée avec un Grand Prix ne serait pas facile…

Clairement, parce que cinq mois c'est très long pour la vitesse et les réflexes. À mon avis, il faudra faire au moins un jour de test, mais je serais en faveur d'en faire même deux.

Propos recueillis par Matteo Nugnes

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