Michelin explique pourquoi les pneus ont tant patiné à Jerez

Le Grand Prix d'Espagne, qui s'est déroulé le week-end dernier à Jerez, a vu plusieurs pilotes aux prises avec des soucis de pneu arrière.

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing mène au départ

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing mène au départ

Gold and Goose / Motorsport Images

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing mène au départ
Piero Taramasso, Directeur de la branche deux-roues de Michelin Motorsport
Un ingénieur Michelin prend la température de la piste
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing mène au départ
Un technicien Michelin au travail
Un pneu Michelin
Michelin tire area
Michelin engineer at work
Un technicien Michelin au travail

Plusieurs d'entre eux se sont plaint d'un fort manque de grip et d'un pneu sujet au spinning, en particulier en seconde moitié de course. Si les Ducati officielles ont fait partie des motos les plus sujettes à ce problème, les autres marques n'étaient pas en reste. Jorge Lorenzo (Yamaha) et Dani Pedrosa (Honda) ont même comparé leurs sensations à celles d'un pilotage sur le mouillé.

"Jorge a surchauffé ses pneus, puis il n'a plus réussi à les gérer étant donné qu'ils avaient dépassé la température conseillée", explique Piero Taramasso, responsable deux-roues pour Michelin, à Motorsport.com. "En ce qui concerne les Ducati, il faut dire que ce sont celles de l'équipe officielle et les Pramac qui ont souffert de ce problème, celles qui sont dotées du moteur le plus puissant. Avintia et Aspar n'ont, en revanche, pas signalé d'anomalie."

Quid du vainqueur ? "Valentino [Rossi] a habilement géré l'usure de son pneu en évitant de le mettre en crise. Il a réduit son rythme pour aller au bout, sachant que les conditions étaient très particulières."

Revenant en détails sur ce phénomène, Piero Taramasso nous en explique les trois causes : "Trois éléments ont causé le spinning du pneu arrière, à Jerez. Le premier, c'est que l'adhérence de la piste de Jerez a été fortement réduite par un asphalte glissant, qu'il faudrait désormais refaire, et l'augmentation des températures d'une dizaine de degrés dimanche, ce qui a contribué à accroître l'usure des pneus."

"Deuxièmement, les équipes travaillent sur l'électronique pour retrouver les valeurs d'adhérence de l'année dernière", poursuit l'ingénieur. "Nous avons remarqué que les motos dotées des ailerons avant ont ressenti plus fortement les problèmes de patinage en Espagne : cela génère un écrasement de la suspension avant de 4 mm, tandis que la variation est de 1 mm à l'arrière, ce qui crée un déséquilibre de la moto et favorise la perte de charge à l'arrière."

"Troisièmement, le pneu. Nous ne voulons pas nier nos responsabilités. Nous recueillons les données afin de comprendre comment faire évoluer notre produit parce que, à Barcelone aussi, nous trouverons un bitume à faible adhérence. Je tiens à dire que le pneu arrière est le même que celui qui a été utilisé à Austin, où aucun problème n'avait émergé", souligne-t-il.

De la nécessité de refaire le bitume

Ce qui tend à prouver à Michelin que l'association précise de ces trois facteurs a été à l'origine de ce problème, c'est que les essais qui se sont déroulés lundi sur cette même piste n'ont pas été perturbés.

"La raison principale ? Simplement le fait que de la gomme a été déposée sur la piste, étant donné que la température était quasiment la même et que les équipes ont travaillé sur des réglages plus adaptés. Ce n'est qu'à la fin des longs relais que certains ont commencé à ressentir un peu de spinning, mais rien de comparable à ce dont les pilotes se sont plaint dimanche. Márquez, par exemple, a bouclé 90 tours sans souci", souligne Piero Taramasso.

Il faut noter que, lors de la Safety Commission de ce Grand Prix d'Espagne, les pilotes MotoGP ont demandé à ce que le bitume de Jerez soit refait avant la prochaine édition.

Propos recueillis par Franco Nugnes

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