Michelin signe son retour entre records et félicitations

Le premier Grand Prix de la saison devait sanctionner les nouveautés techniques. Michelin, en particulier, était attendu au tournant, surtout après des semaines de "je t'aime, moi non plus" avec les pilotes.

Pneus de tests Michelin MotoGP

Photo de: Michelin Sport

Or, Nicolas Goubert et ses troupes avaient de quoi être fiers tout autant que soulagés lorsqu'ils ont entendu les éloges des trois hommes du podium réunis en conférence de presse peu après l'arrivée. "Ils ont vraiment fait du bon boulot", ont résumé à l'unisson le vainqueur, Jorge Lorenzo, et ses dauphins, Andrea Dovizioso et Marc Márquez.

Que de chemin parcouru depuis les premiers tests réalisés l'an dernier avec les titulaires ! La progression a été semée d'embûches, ou plutôt de nombreuses chutes qui ont touché les pilotes à l'endroit le plus sensible : la confiance. "À un certain stade vous avez besoin des titulaires pour donner la direction à suivre et pointer certaines des faiblesses. Leur feedback a été très, très important", soulignait humblement le directeur technique de Michelin Motorsport durant le week-end.

Les tests hivernaux se sont inscrits dans ce long parcours et ont permis à Michelin de revoir sa copie en proposant un nouveau profil de pneu avant. Le résultat ? Des pilotes satisfaits de leurs gommes lorsqu'elles ont été mises à l'épreuve de la course, dimanche.

"Michelin a fait du très bon travail avec le pneu avant. Lors du premier test que l'on a réalisé, on a connu beaucoup de problèmes, il y a eu beaucoup de chutes. Il était très difficile de comprendre où se situait la limite du pneu avant", rappelle Lorenzo. "Durant le dernier test, on a pu tester un différent type de pneu avant : j'ai eu un feeling nettement meilleur et j'ai bien mieux compris où se situait la limite. Il faut féliciter Michelin pour ces progrès."

"Il est normal que, quand on teste un pneu pour la première fois et que l'on a des chutes, les gens commencent à parler", admet Márquez. "Mais il faut se souvenir que l'on a adapté la moto aux pneus Bridgestone pendant de nombreuses années, or on a maintenant des pneus différents."

Des pneus différents qui ont poussé les pilotes à se remettre en question. "Le pneu avant s'est amélioré et c'est important pour tous les pilotes. Mais je pense que cela dépend de comment on gère le pneu", souligne Dovizioso. "Ils sont tous les deux très bons (le Bridgestone et le Michelin, ndlr), mais juste complètement différents : il faut adapter la moto et le style de pilotage."

Jorge Lorenzo, Movistar Yamaha MotoGP, Yamaha embrasse son pneu dans le parc fermé

Tandis que le pneu avant centralisait leur recherche - essentielle - de confiance, les pilotes étaient par ailleurs comblés par leur pneu arrière, dont ils louent la forte adhérence depuis plusieurs mois. À l'épreuve de l'usure sur 22 tours de course, ils ont confirmé aimer cette nouveauté.

"Le pneu arrière peut se gérer pour finir la course dans de bonnes conditions", juge Lorenzo. "L'arrière est très bon, il a beaucoup de traction. Il se dégrade d'une façon différente du Bridgestone, il faut donc plus glisser et piloter la moto un peu plus avec la précision de l'accélérateur pendant toute la course."

"La dégradation [du pneu arrière] a été importante, mais je pense que la raison principale c'est l'électronique : on a moins d'électronique sur l'angle maximum et on sollicite le pneu", précise Andrea Dovizioso. "On essaye d'être de plus en plus rapide et on ouvre un petit peu plus sur l'angle maximum, or je pense que ça n'est pas ce qu'il y a de mieux pour le pneu."

Un Grand Prix record

Des pilotes satisfaits et des données qui soulignent elles aussi la compétitivité des packages techniques alignés en piste dimanche, pneus inclus. En effet, jamais un Grand Prix MotoGP du Qatar n'avait été aussi rapide que celui-ci. Le vainqueur a avalé les 118,36 km de la course en un temps record de 42 minutes et 28 secondes. Ce sont 7 secondes de mieux que Valentino Rossi lors de sa victoire en 2015, la plus rapide à Losail jusqu'à cette année. "Cela signifie qu'ils ont fait du super boulot", tranche Dovizioso.

Lorenzo a par ailleurs explosé le record en course : alors que, depuis la première édition en 2004, personne n'était encore parvenu à descendre sous la barre des 1'55 durant ces 22 tours, il a cette fois atteint les 1'54"927. Dovizioso, Márquez et Rossi, tous en bagarre pour le podium, ont également signé un meilleur tour personnel plus rapide que le meilleur temps absolu de l'an dernier. "Dans la dernière partie de la course j'ai été en mesure de freiner assez tard avec beaucoup d'angle. C'est très bien", se félicite d'ailleurs le pilote Ducati.

Pneus de tests Michelin MotoGP

Notons enfin que - à l'exception de trois d'entre eux, hors du top 10 - tous les pilotes ayant été au bout de la course ont signé leur meilleur temps durant la seconde moitié. C'est là un paramètre très inhabituel à Losail où, depuis 2012, les meilleures performances étaient systématiquement établies dans les cinq premiers tours, avant que les pneus ne perdent en performance.

Un premier Grand Prix ne saurait toutefois porter à des conclusions définitives et les pneus Michelin ont encore à confirmer leurs qualités sur des pistes différentes. Et les pilotes le savent, leurs nouvelles enveloppes n'ont pas encore livré tous leurs secrets.

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