"Une course à l'envers" pour Oliveira, tableau de bord éteint

Miguel Oliveira s'est senti bien seul pendant le Grand Prix de Doha, contraint de piloter à l'aveugle, sans les indications de son tableau de bord.

Miguel Oliveira, Red Bull KTM Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Miguel Oliveira a dû composer avec un problème peu banal pendant le Grand Prix de Doha, privé des indications de son tableau de bord. Il s'était pourtant fait remarquer par un départ canon, très comparable à celui qui avait porté Jorge Martín aux avant-postes la semaine précédente.

Le pilote KTM a en effet bondi de sa 12e position sur la grille à l'extinction des feux avant de plonger dans le premier virage à la troisième place, maîtrisant à la perfection tous les éléments de son envol. "En fait, mon départ de zéro à cent a été très similaire à celui que je fais en essai. Je n'ai donc fait que le rééditer en course", souligne-t-il avec humilité. "Ma réaction aux feux a aussi été bonne. Je me suis retenu parce que Bradl, qui était juste à côté de moi, a déplacé sa moto quand les feux étaient rouges, or dans ces cas-là on peut très facilement soi-même partir trop tôt et prendre un faux départ. Mais ça a été un bon départ, alors que, parfois, quand on met les gaz il peut y avoir des gens au milieu et on ne sait pas où aller, on n'a pas beaucoup d’espace."

"Le départ a été, je pense, la chose la plus positive", retient le pilote portugais au sujet de cette course. Et pour cause, car sa tâche a vite été compliquée par un problème technique d'une ampleur assez inhabituelle. "Mon tableau de bord est devenu noir et je n'avais aucune information sur les vitesses, quand en changer, sur quelle vitesse j'étais, quelle cartographie j'utilisais et quand en changer, ou sur les pneus. Il n’y avait rien, c'était donc vraiment difficile de faire la course seulement avec mes sensations pures. C'est devenu assez problématique de vraiment tirer le maximum de notre moto."

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Oliveira s'est maintenu dans le top 5 durant les trois premiers tours, avant de peu à peu rétrograder. Au septième tour, il n'était déjà plus que dixième, puis son coéquipier Brad Binder a pris l'avantage pour porter la première KTM un peu plus haut. Pour ne rien arranger, le Portugais a alors connu un autre problème. "J'ai découvert que je suis passé sur la cartographie d'économie de carburant", explique-t-il. "Évidemment, je ne savais pas que j'étais sur cette map. Il est donc devenu vraiment impossible, non seulement de suivre Brad mais de suivre qui que ce soit."

La suite de la course n'a été qu'une perte continue de positions, tous les deux à trois tours, jusqu'à atteindre le 15e rang et finalement s'y maintenir. Une déception évidente, malgré un retard historiquement faible"Nous avons besoin du tableau de bord", rappelle Oliveira, impuissant après en avoir ainsi été privé. "Cela rend tout d'abord la course très solitaire, et puis on manque les changements de vitesse à de nombreuses reprises. En fait, les limiteurs sur la moto sont électroniques, donc ce n'est pas comme un autre type de moto où l'on sent physiquement qu'elle nous retient une fois que l'on atteint le limiteur. Et donc, étant donné que c'est tellement fluide, à certains moments on ne sait pas si on est une vitesse au-dessus ou en dessous."

"Sur une piste comme celle du Qatar, c'est super important d’utiliser les voyants de changement de vitesse. J’y allais par instinct et, étant donné que l'on a parcouru ici énormément de tours, j'ai juste essayé de changer de vitesse plus ou moins aux mêmes endroits [que d'habitude]. Mais j’ai vérifié après avec l’équipe et je ne l'ai pas fait au bon moment. C'était assez frustrant."

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Bilan ? "J'ai fait la course de Martín sur un week-end différent ! Lui aussi était très bien parti [au GP du Qatar], mais il avait fini 15e. Donc ça veut dire qu’en théorie, le week-end prochain va être bon pour moi car [cette fois] il a fini sur le podium ! Je suppose que c’est une façon positive de voir les choses", tente de sourire le pilote KTM.

Il n'y a en effet pas grand-chose de positif à retenir du mois passé à Losail, qui a vu les KTM en grande difficulté sur une piste dont la configuration ne permet pas d'exploiter les points forts de la RC16. "On n'a rien appris, c'est clair et net ! Ah si, on a pris un bon départ ! Les départs sont quelque chose à garder", résume-t-il, se tournant vers la prochaine manche avec une impatience décuplée.

Le Grand Prix du Portugal ne pouvait en effet pas mieux tomber pour Oliveira, puisqu'il retrouvera la semaine prochaine son épreuve à domicile, qu'il avait outrageusement dominée la saison dernière. "Je pense que nous devons le considérer comme un autre Grand Prix", explique-t-il au site officiel du MotoGP. "Pour moi, c'est un privilège de courir dans mon pays d'origine, alors j'espère que l'on pourra bien commencer le week-end, bien faire notre travail et être récompensés à la fin. J’ai vraiment hâte de mettre les résultats du Qatar derrière nous et de recommencer à nouveau."

Avec Chloé Millois

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